
Cela fait plus de dix ans que le président du conseil régional Nord Pas-de-Calais, Daniel Percheron, se bat pour la création d'une liaison ferroviaire rapide entre la métropole lilloise et le bassin minier. En 2011, son projet avait été recalé par le gouvernement. Aujourd'hui, il fait l'objet d'un débat public qui se clôturera le 22 juillet. Le Réseau Express Grand Lille, plus communément nommé le REGL, est présenté comme la solution au désengorgement des axes autoroutiers qui desservent la métropole lilloise. En cela, il a de nombreux défenseurs, autant chez les politiques que dans les milieux économiques. De quoi rassurer Daniel Percheron qui aimerait bien voir son projet lancé avant la fin de son mandat.
Un calendrier serré
Le calendrier est serré. La Commission nationale du débat public doit rendre son rapport le 22 septembre au plus tard. La Région, en tant que porteur du projet, aura alors moins de trois mois pour rendre son avis avant les élections régionales. Dans le dossier de présentation actuellement soumis au public nombreux sont les arguments qui prônent le bien fondé du REGL.
Articulé autour d'un nouveau tronçon ferroviaire de 37 km reliant Lille à Henin-Beaumont, cette voie express se prolongerait à ses deux extrémités en empruntant des lignes ferroviaires existantes. Elle aurait des connexions au nord vers Armentières et Courtrai en Belgique en passant par Roubaix et Tourcoing. Au sud, elle serait reliée à Lens, Arras et Douai. Une gare souterraine à Lille Flandres serait construite. Avec le matériel roulant qui circulerait sur le REGL, le tout couterait 2,11 milliards d'euros. Le projet parle de pôles d'échanges multimodaux qui pourraient être aménagés à Hénin-Beaumont sur la friche minière de Saint-Henriette, à Lesquin près de l'aéroport, ainsi qu'à Carvin et Seclin en lien avec l'A1. Mais ans donner le coût de ces aménagements.
Si rien n'est fait, la métropole sera bientôt bloquée
Au regard du coût des heures perdues dans les embouteillages aux abords de Lille, le prix en vaut la chandelle à en croire Jacques Goolen, directeur du projet REGL au Conseil Régional et ex-directeur régional de la SNCF Nord-Pas-de-Calais. En 2012, il avait été estimé à 1,4 milliard d'euros par la chambre de commerce et d'industrie de région. Au quotidien, plus de 300.000 personnes font la navette entre Lille et le Bassin minier. Environ 350.000 véhicules circulent sur les autoroutes de la métropole lilloise par jour ouvrable. A l'entrée de Lille, les automobilistes en sont réduits à avancer pare-chocs contre pare-chocs aux heures d'affluence.
Comme ne cesse de le clamer Philippe Hourdain, président de la CCI Grand Lille, « la situation ne cesse de s'aggraver. Si rien n'est fait, notre métropole sera complètement bloquée d'ici peu ».
Trop peu de déplacements en train dans le Nord - Pas-de-Calais
« Dans notre région, moins de 20 % des personnes prennent le train pour leurs déplacements quotidiens. Le pourcentage est de 40 % autour de Lyon et de plus de 60 % en Ile-de-France. Nous avons beaucoup de retard de combler », précise Jacques Goolen.
S'il se fait, le Réseau Express Grand Lille devrait transporter quotidiennement 31.000 voyageurs à l'horizon 2030. Il y aurait alors 56.300 usagers régionaux à prendre le train entre 6 et 9 heures, en comptabilisant ensemble le REGL et le TER.
« Nous estimons que 60 % de ces futurs usagers régionaux utilisent aujourd'hui leur voiture. Cela fera près de 34.000 passagers en moins sur les routes aux abords de Lille le matin aux heures de pointe », ajoute Jacques Goolen.
Un chiffre qui montre bien qu'à lui seul le REGL ne solutionne pas les problèmes de surcharge autoroutière à laquelle est confrontée la métropole lilloise.
Mais, comme tient à le souligner Philippe Hourdain :
« Cette future ligne ferroviaire sera l'épine dorsale de tout un changement de comportement en terme de mobilité intelligente. Pour désengorger la métropole urbaine, il faudra aussi développer le covoiturage, les déplacements à vélo et la multi modalité pour le transport des marchandises. Le REGL doit s'accompagner de toute une série de services associés ».
Pour les Verts, il faut dépenser autrement l'argent public
Pour Europe Ecologie Les Verts, c'est bien trop cher. Ses élus avancent même que le montant du projet tel que présenté sera bien plus élevé.
Sandrine Rousseau, porte-parole nationale d'EELV et conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais, en est certaine :
« On dépassera les 3 milliard d'euros. La création d'une gare souterraine à Lille Flandres coûtera plus des 490 millions d'euros annoncés. Faire la même chose à Marseille Saint-Charles a été estimé à 2,5 milliards. Développer le covoiturage reviendrait bien moins cher. On pourrait lui réserver des parkings et des voies de circulation. Actuellement, sur l'A1, les voitures sont occupées par 1,1 passager. Il suffirait de passer à 1,3 pour absorber l'intégralité du trafic annoncé sur le REGL. A 1,5, on supprimerait 300.000 véhicules par jour sur cette autoroute. Il n'y aurait plus d'embouteillage ».
Pour Marielle Cuvelier, conseillère régionale EELV, élue à la Commission Transport :
« Il faut arrêter de réfléchir en terme d'infrastructures et plutôt raisonner en terme de services. Nous avons déjà un des réseaux TER le plus dense de France. Il faudrait juste en améliorer la fiabilité et le confort d'usage. Revoir la signalétique permettrait d'augmenter la capacité des lignes. Le seul avantage que je vois au REGL est de pouvoir aller en train d'Arras à Roubaix et d'Armentières à Cambrai sans rupture de charge. Mais réhabiliter la petite ceinture ferroviaire autour de Lille apporterait le même service à moindre coût ».
EELV a toujours plaidé pour l'amélioration des dessertes TER. Pour eux, ce projet risque en outre d'intensifier l'étalement urbain autour de la ligne du REGL. Ce qui va à l'encontre de la densification urbaine considérée comme un des piliers de l'aménagement durable des territoires. Leur contre-projet est visible sur le site de la Commission Nationale du Débat Public. « Nous préparons un autre cahier d'acteur ciblé sur les coûts », indique Marivelle Cuvelier. Les débats ne sont pas terminés. Tout le monde peut y participer.
et mettons le siege de la region a amiens qui a une position centrale mais martine ne lachera rien alors Amiens en a besoin .car lille est une ville satuée alors que c est lon d etre le cas pour amiens
Les TER , et ceux qui les prennent en savent quelque chose (ce qui n'est pas le cas de l'auteur de l'article apparemment) , sont saturés , c'est bondé comme dans le RER parisien au matin : essayer de prendre un Seclin-Lille entre 7h et 9H pour vous faire une idée .
Il y a de grandes zones proches(exemple le Sud Ouest) qui n'ont pas accès aux TER (Pont à Marcq par exemple) .
Bref pour les nouveaux arrivants, la seule solution c'est la voiture , logiquement il faudrait comme aux US passer les autoroutes à 6/8 voies pour ameliorer radicalement les choses .
Non , pour rester "Green" la région envisage un RER Nord à la place du doublement des autoroutes , pourquoi pas ? les Verts devraient enthousiasmer pour cette proposition.
Non, ils boudent , ils evoquent soit des solutions qui n'existent pas : optimiser le remplissage des TER existants alors qu'ils sont deja bondés et que des zones ne sont pas couvertes et obligent à avoir une voiture , soit des utopies : délocaliser
Ce sont de trés bonne idées qui sont relativement facile à mettre en oeuvre.
Non content d'avoir fait de la construction de lignes TGV à outrance pendant 30 ans à grands coups d'endettement , voilà la même chose en version régionale !
Avant d'imaginer de tels projets , il vaudrait mieux optimiser l'occupation des voitures , optimiser l'offre ferroviaire actuelle par la suppression de tous les passages à niveau source d'insécurités ferroviaire et routière avec à la clef une amélioration de la régularité pour les trains .
Posons nous la question pourquoi une part de marché du TER sur NpdC aussi faible (10 voire 15%) malgré des tarifs abonnements TER imbattables vis à vis de la route ?
Un abonnement hebdomadaire Hénin/Lille ( 35km) type "fidel'TER" coûte 19€/semaine. La participation employeur est de 50% soit un coût réel pour l'usager de 9,50€/semaine soit 0,95€/trajet sur une base de 5AR/semaine.IMBATTABLE et pourtant , "ils" (les salariés) préfèrent encore majoritairement prendre une voiture qui leur coûte très cher en carburant (essence à 1,40€/l et gasoïl à 1,20€/l) , en temps ,... bref en qualité de vie.
Nos édiles feraient mieux de faire preuve de pragmatisme et d'initier d'abord une vraie politique des transports avec par exemple la mise en place d'un péage urbain à la traversée de Lille où près d'un tiers du trafic est de transit sur des axes gratuits ou plutôt payés par le contribuable et donc n'apportant que des contraintes environnementales fortes sans plus-value aucune pour nos territoires mais plutôt pics de pollution, bruit, encombrement,...
Ensuite , il faudra mettre en place une incitation au covoiturage en offrant la voie de droite sur autoroute comme à Los Angeles . "Cerise sur le gâteau" , il faudrait penser à RELOCALISER l'activité sur nos territoires car pourquoi HYPER CONCENTRER les activités sur une partie de la région ( la métropole régionale) alors que le reste se meurt occasionnant une montée croissante des populismes à chaque rendez-vous électoral car l'ABANDON est le premier responsable !
Bref , si la dette de la maison FRANCE est à ce point c'est en raison d'une telle méthode digne de l'époque de Versailles !
Derrière les dorures ... la misère !