![Avec Bob, Daan Tech a voulu prouver qu'il est « possible de fabriquer en France des produits électroménagers grand public de haute qualité, à tarif compétitif, conçus pour durer 10 ans et utilisant des matériaux recyclés pour limiter leur empreinte... » de 10 millions d'euros aujourd'hui, le chiffre d'affaires de l'entreprises vendéenne pourrait atteindre 50 millions d'euros d'ici à trois ans.](https://static.latribune.fr/full_width/1998092/daan-tech-bob.jpg)
Venue sur le marché du mini lave-vaisselle ultra-compact en 2020, Daan Tech, ex-startup parisienne devenue PME industrielle, ambitionne de devenir une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire), faisant rayonner le « made in France » à travers la planète. A Cugand, en Vendée, la jeune entreprise a déjà produit et écoulé 60.000 mini lave-vaisselles dans vingt-cinq pays, dont 35% en France. Comme une preuve de concept.
« On veut prouver qu'il est possible de fabriquer en France des produits électroménagers grand public de haute qualité, à tarif compétitif, conçus pour durer 10 ans et utilisant des matériaux recyclés pour limiter leur empreinte... et répondre aux enjeux du 21ème siècle », affirme Antoine Fichet, fondateur et président de Daan Tech, qui vient de finaliser son plan stratégique pour les cinq prochaines années. « On entre aujourd'hui dans une nouvelle phase de notre développement », reconnaît-il.
Cinq ans d'industrialisation
Née en 2016 dans la tête d'Antoine Fichet, l'idée d'un mini lave-vaisselle aura mis cinq ans pour se concrétiser entre le premier prototype créé en 2017 et le lancement de la production en 2020 de Bob, mini lave-vaisselle ultra design, compact (34cm x 49x49) éco-conçu (95% de plastiques recyclés) et économe en eau. Selon les cycles, il consomme 1,9 ou 3,9 litres d'eau. "Soit cinq fois moins qu'un lavage à la main", assure le fabricant. Destiné aux foyers de 1 à 2 personnes qui rechignent à faire la vaisselle, la machine est capable de laver 6 assiettes, 4 verres et des couverts en 20 minutes avec une consommation d'énergie de 0,37kw.
Ce qui lui vaut un classement énergétique en F, plombé par le nombre d'assiettes lavées comparativement aux appareils vendus pour 12 ou 24 couverts. « Aujourd'hui, la réindustrialisation est dans l'air du temps. Le patron de BPIFrance ne rate pas une occasion pour promouvoir le "made in France", mais à l'époque, les soutiens étaient un peu moins vrais... », témoigne Antoine Fichet, qui s'est très vite entouré d'un expert de l'électroménager. A savoir, Nicolas Ravallec, ex-responsable industriel de Brandt, nommé directeur général de Daan Tech. Le coup de pouce viendra, aussi, d'une campagne de précommande menée en 2018 qui a permis de récolter 1,2 million d'euros en un mois. Un record !
La construction d'une expertise industrielle
Venue s'installer à Cugand sur 2500 m² dans les locaux de l'ex-usine Fagor-Brandt, l'entreprise emploie, aujourd'hui, 40 personnes, dispose d'une capacité de production de 250 Bob par jour et s'appuie sur un réseau de quinze partenaires industriels dans l'Hexagone. « En créant notre propre bureau d'études, nous avons acquis une double expertise industrielle pour concevoir et fabriquer sur place. En choisissant une commercialisation exclusive via le e-commerce nous sommes aussi devenus des spécialistes en logistique, webmarketing, référencement... et sommes, aujourd'hui, le seul fabricant de lave-vaisselles en France », détaille son patron.
En 2022, la PME industrielle va réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros et s'affaire désormais à changer d'échelle. « Mais sans Bob, rien n'aurait été possible », apprécie le paternel, prêt à élargir la famille, pour peu qu'elle s'attache aux valeurs du « made in France », à savoir de l'écoresponsabilité, de l'innovation et de la transparence.
Le petit frère, Joe, présenté à Berlin
Trois ans après avoir mené une première levée des fonds de 650.000 euros, Daan Tech vient de bâtir un plan stratégique sur cinq ans comprenant un plan d'investissement de dix millions d'euros, dont la construction d'une usine de 7000 m², à Montaigu, en Vendée, à l'horizon 2023/2024. « Pour cela, nous allons très rapidement lancer une nouvelle levée de fonds pour nous recapitaliser et faire évoluer notre modèle», précise Nicolas Navallec.
Une vision diversement partagée qui, au début de l'été, a conduit l'entreprise a annoncé une restructuration de sa gouvernance et au retrait de Damien Py, associé de la première heure et ex-président de Daan Tech, qui a lâché l'opérationnel, tout en restant actionnaire. « En raison de nouvelles méthodes de fonctionnement nécessaires pour passer d'une PME industrielle de 40 personnes à un groupe de cent-cinquante personnes d'ici à trois ans », justifie le directeur général de Daan Tech.
Lors de l'édition 2022 du salon de l'industrie IFA de Berlin, qui se tiendra du 2 au 6 septembre prochain, l'entreprise présentera une maquette de Joe, un four multifonction -sortie prévue en 2024- voulu pour remplacer cinq appareils de la cuisine ; cuisson vapeur, micro-ondes, chaleur tournante, grill, airfryer (frites sans huile), et là encore répondre au besoin de compacité dans la cuisine. «Nous n'avons pas vocation à rester mono-produit. On a réfléchi à aller vers le lave-linge, mais pour l'heure, on se concentre sur cette pièce de la maison, avec peut-être des projets autour de la climatisation, le froid... », esquisse Antoine Fichet.
La maquette du four multifonction Joe sera présenté à l'IFA 2022 de Berlin du 2 au 6 septembre 2022
L'attractif marché asiatique
Au-delà de l'extension de la gamme, c'est, à l'instar de Nespresso, à travers la vente des consommables (tablettes, cassettes, modules de désinfection UV-C ...), à l'international et vers les professionnels que Daan Tech entend se développer. « Nous nous sommes aperçus que 3% des ventes de Bob provenaient de professionnels alors nous sommes en cours de finalisation d'une offre qui leur sera dédiée, sous la forme d'une location de l'appareil, d'un contrat de maintenance et d'un abonnement pour les consommables. Depuis la mise en œuvre des directives européennes sur les plastiques à usage unique, le marché est mûr, que ce soit pour les salons de coiffure, les agences de communication, les TPE, les food trucks... », estime le président de Daan Tech.
Déjà vendue dans 25 pays, l'offre de Daan Tech devrait être commercialement renforcée en Europe, et notamment vers les pays du Nord. Un premier partenariat vient d'être conclu avec un distributeur exclusif à Taïwan. Un second pays est envisagé pour 2023. «Le marché de l'ultra compact est dix fois plus important en Asie qu'en France. Il se vend, ici, en moyenne 100.000 unités par an pour un million au Japon. Ce que l'on veut, c'est exporter le Made in France», dit-il, avec l'objectif d'atteindre un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d'euros d'ici à trois ans.
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