Nantes : la lutte contre le réchauffement climatique amène de nouveaux modes de vie

Nantes a ouvert le bal , jeudi 8 juillet, d’une série de forums organisés par La Tribune et consacrés aux « villes zéro carbone ». L’évènement a focalisé sur le rôle des métropoles face à l’urgence des enjeux climatiques et mis en exergue l’émergence de nouveaux modes de vie. Retrouvez ici le replay de l'événement qui s'est déroulé le 8 juillet au Musée d'Arts de Nantes.

Durant plus de six heures d'antenne, une cinquante d'intervenants et d'experts de la transition écologique et du climat se sont succédé en visioconférence de Glasgow, Barcelone ou Reykjavik et sur le plateau de la Tribune installé dans le musée des Arts de Nantes pour le premier Forum « Ville Zéro Carbone ».

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D'entrée Johanna Rolland, maire de la ville, Présidente de Nantes métropole et Présidente de France Urbaine qui rassemble des métropoles, des communautés urbaines, des communautés d'agglomération et grandes villes de France a rappelé la nécessité des collectivités à agir face à l'urgence climatique. «Pour une raison évidente, 70% des gaz à effet de serre sont dans nos villes. Et, à l'échelle du monde, 80% des habitants vivront demain dans les villes. Et que la ville post-carbone nous avons besoin de la construire collectivement», a-t-elle dit. « Mais nous n'y arriverons pas sans réinventer le modèle économique. »

Deux transformations majeures

« Et le temps est compté », a insisté l'économiste Christian de Perthuis rappelant qu'un monde Zéro Carbone, sans émission, comme le précise l'article 4 de l'Accord de Paris signé lors de la Cop 21 est un monde où les gaz à effet de serre (GES) entrant dans l'atmosphère sont égaux aux GES sortant. « Aujourd'hui, 5O% des émissions est absorbé par les océans et les forêts et 50% s'accumulent au-dessus de nos têtes, qui produisent le réchauffement climatique...Pour parvenir à un monde zéro carbone, il faut opérer deux transformations majeures », dit-il indiquant que le monde actuel repose à 80% sur les énergies fossiles (gaz, pétrole...), émettrices de Co2.

« Nous devons donc opérer une transition énergétique qui n'a pas d'antécédents historique. La transition passe par un enjeu d'investissement, de désinvestissement et de reconversion dont le coût est très mal anticipé. La deuxième transformation, c'est le renforcement de la capacité d'absorption des puits de carbone que sont les forêts, les océans et les sols agricoles. La transition agroécologique un enjeu majeur qui touche 25% des émissions de GES. Selon le GIEC, un monde Zéro Carbone avec un réchauffement climatique limité à 2°, c'est 2070. A 1,5°, c'est 2050... Autrement dit, le temps est compté...» . Une mission où les villes, « plus que les états » se sont engagées à la mesure de leurs moyens.

La nécessaire alliance des territoires

Face à la nécessaire accélération des transitions, le sénateur Ronan Dantec, président de l'association Climate Chance, s'est dit particulièrement inquiet dans la perspective de la COP 26, Glasgow. « Nous sommes à la lisière de la désagrégation de la négociation internationale au niveau mondial. Ça n'a plus grand sens de parler climat aux africains s'ils n'ont pas accès aux vaccins. A un moment, il va falloir remettre les priorités dans le bon ordre. Les élus locaux n'ont pas la capacité d'agir sur 70% d'émissions mondiales mais plutôt 10% à 15%. On a d'abord besoin de traiter le Covid», a-t-il souligné, estimant que les actions dans les villes sont en fin de cycle et qu'un changement de paradigme s'impose sur les territoires. « Les cadres financiers des actions locales ne permettent plus d'y arriver. Les collectivités n'auront pas, dans les cadres orthodoxes, la posssibilité de mener les réhabilitations nécessaires. On a aujourd'hui besoin d'argent à pas cher sur le très long terme. On a besoin de construire des budget annexes. La ville-centre qui s'occupe de ses émissions directes ne correspond plus à la réalité. La ville centre a énormément d'externalités et renvoie ses habitants en périphérie. On a besoin d'une échelle plus grande, de nouveaux outils de gouvernance, pour faire émerger les solutions des quartiers et des territoires locaux», indique l'ex-président de la métropole nantaise. C'est la troisième voie exprimée par la présidente de Nantes Métropole qui, face à des métropoles qui « assèchent ou favorisent opportunément le ruissellement », cherche à introduire le concept « d'Alliance des territoires » pour éviter d'opposer les urbains aux ruraux.

« A l'image de la ville du quart d'heure conceptualisé par le chercheur Carlos Moreno, la ville de demain doit faire bouger les référentiels dans le choix des infrastructures et des usages . Pour tenir nos engagements sur l'alimentation, par exemple, et la restauration des cantine scolaires, ce n'est pas en nous limitant aux éleveurs et producteurs de la Métropole que l'on y a arrivera mais bien en pensant les filières de l'amont à l'aval, en associant les territoires urbains, péri-urbains et ruraux. »

« L'abstrait est devenu tangible »

Dans ce vaste chantier de la ville zéro carbone de demain, où certains besoins ont été relevé par la crise sanitaire, « Il faut réfléchir à une nouvelle densité. Chaque mois, une nouvelle ville de la taille de New York est construite sur la planète. Il est temps d'arrêter l'étalement urbain et réfléchir à comment mieux utiliser l'environnement bâti, requestionner le découpage des quartiers, repenser l'espace public au regard des nouveaux modes de transports comme l'utilisation du VAE - Vélo à Assistance Electrique- qui reconvertit les grands axes transversaux ou le confinement qui a contribué à une réappropriation de certains espaces publics », note Hélène Chartier du réseau Mondial des villes pour le climat C40.

Révélatrice des dysfonctionnements et des incohérences de la société, la crise sanitaire aura au moins eu quelques vertus. « En France, le ou la meilleur(e) ministre du numérique en France, c'est la COVID ... Elle a accéléré la transformation numérique de la société en un temps record», a remarqué l'ex-ministre du numérique Axelle Lemaire.

« Avec la pandémie, l'abstrait est devenu tangible. Nous nous rendons compte que les défis sont plus complexes que nous l'imaginions. Demain, peut-être faudra-t-il moins consommer, davantage rester à la maison pour télétravailler, réduire sa consommation numérique... la prise en compte de toutes ses variables est importantes, cat le débat sur le climat est lié au développement. Or, on ne peut pas imposer les mêmes exigences au pays Sud et il faut avoir une autre relation avec la nature » , s'accorde Emilia Siaz, Secretaire général de CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis).

A Nantes, le quartier de l'île de Nantes, symbole de la reconquête des quartiers sur la ville, où s'articulent mixité, logements, mobilité, travail, expérimentations numériques, la transformation sociale et environnementale est en route. Dans le cadre de la reconstruction du quartier République qui doit représenter la transformation écologique et sociale et un saut qualitatif vers le bien-être et la qualité de vie, vingt-six hectares vont être désartificialisés et dépollués pour réintroduire de la nature en ville mettre en scène la vie sociale. Deux déterminants de santé voulus par les habitants dans la ville de demain où naissent déjà de nouveaux modes de vie.

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Commentaires 3
à écrit le 13/07/2021 à 16:39
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"émettrices de Co2." non CO2, Co c'est le cobalt.

à écrit le 13/07/2021 à 8:38
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Bla, bla bla, bla bla bla...

à écrit le 12/07/2021 à 16:23
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Du gros pipeau, tout ça. "De nouveaux modes de vie" : Mais oui ! De nouveaux modes de vie où on sera plus pauvres, où on ne pourra pratiquement plus rien faire, sûr que tout le monde va s'empresser d'adopter un tel mode de vie

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