Propulsion à la voile : le concepteur de kite pour cargo Airseas est racheté par le japonais K Line

Placée en redressement judiciaire le 23 janvier dernier, l’entreprise nantaise Airseas (140 salariés), qui a développé un système de propulsion à voile pour cargos, a été rachetée par K Line. L’annonce a été publiée le 16 février dernier sur le site du groupe japonais.
L'armateur japonais K-Line a racheté le fabricant nantais d'ailes Airseas.
L'armateur japonais K-Line a racheté le fabricant nantais d'ailes Airseas. (Crédits : Airseas)

« La situation est critique », confiait fin novembre à La Tribune Vincent Bernatets, le cofondateur d'Airseas, à l'origine d'un système de voile de kite automatisée, baptisé Seawing, pour tracter les cargos et réduire l'empreinte carbone des navires. Deux mois plus tard, l'entreprise tech et industrielle nantaise, qui se trouvait dans une situation financière délicate, nous avait confirmé sa mise en redressement judiciaire, dans le cadre d'une procédure accélérée.

Mais, aujourd'hui, un nouvel avenir se dessine suite à son rachat par son client K Line (Kawasaki Kichen Kaisha), le seizième plus grand acteur du transport maritime dans le monde.

Renforcer la commercialisation de la technologie française

Dans un communiqué, l'armateur japonais indique avoir créé en date du 18 janvier une filiale nommée Oceanicwing et domiciliée à Nantes. C'est cette société qui a acquis, le 15 février, l'entreprise Airseas. Le repreneur dit qu'il souhaite renforcer le développement et la commercialisation de « Seawing », un système qui peut être « installé sur tous les navires », précise-t-il. Pour K Line, l'objectif est de réduire « de 50 % les émissions de gaz à effet de serre et d'atteindre comme objectif le zéro émission nette d'ici à 2050 ».

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Le périmètre de rachat d'Airseas, qui emploie 140 salariés, n'est quant à lui pas précisé. Et, d'après le service communication d'Airseas, Vincent Bernatets aurait quitté l'entreprise.

Une levée de fonds avortée

Fondée en 2016, Airseas (5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022) a développé une voile de 25 à 30 mètres d'envergure capable de tracter des navires de commerce de plus de 50.000 tonnes ou de plus de 250 mètres de long, en étant accrochée à la proue du cargo au bout d'un mât télescopique de 35 mètres de haut, lui permettant de se déployer. Sa dernière campagne d'essais en mer de 18 mois, finalisée en septembre 2023 sur le navire roulier Ville de Bordeaux exploité par LD Seaplane (Louis Dreyfus armateurs), s'était soldée par des résultats dans l'ensemble concluants. Les mesures avaient alors fait état d'une réduction de consommation de carburant et des émissions de 16%, alors qu'une économie de 20% était attendue. A horizon huit ans, l'ambition de la start-up nantaise était de livrer 250 équipements par an et d'atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. À terme, elle souhaitait équiper 15% des flottes de cargos existants.

Dans le même temps, Airseas avait également engagé courant 2023 un processus de levée de fonds « de plusieurs dizaines de millions d'euros » pour poursuivre ses recherches et porter une phase industrielle de production de ses Seawing. Opération qu'elle devait impérativement boucler avant la fin décembre. Mais les investisseurs, notamment français, n'ont pas été au rendez-vous et la levée de fonds a été avortée, entrainant son placement, début janvier, en redressement judiciaire dans le cadre d'une procédure accélérée.

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Commentaires 5
à écrit le 23/02/2024 à 15:50
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La propulsion a voile ne depasse pas 6 a 8 noeuds, quand il y a du vent !! Les Porte-Conteneurs se deplacent a 20-25 noeuds, Expliquez-nous ce que peut apporter une voile a un Porte-Conteneur ??

à écrit le 19/02/2024 à 13:18
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Espérons que l'armateur japonais ait les moyens et la volonté d'investir dans la société...ce que les investisseurs, notamment français, n'ont pas été capables de faire. Si ce sera le cas et si le projet marchera on aura une preuve que le capital ri...

le 19/02/2024 à 17:44
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"le capital risque français" peut-être enlever le mot risque, c'est dangereux le risque. :-) Surtout si le capital risqueur n'a pas une large palette de 'clients' dont certains auront un grand succès, les autres échoueront (comme pour les actions il ...

à écrit le 19/02/2024 à 11:15
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Et même les bateaux de croisière devraient en avoir un de suite... non je suis désolé mais nous n'avons pas mérité des dirigeants aussi nuls.

à écrit le 19/02/2024 à 11:14
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Alors que chaque porte container devrait déjà en être équipés ! Bref ceux qui possèdent et détruisent le monde en ronflant n'en ont rien à faire de l'environnement, hier aujourd'hui et demain également. Un système de déments, Nietzsche nous avait pré...

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