STIF, cette PME familiale du Maine-et-Loire qui a séduit le géant américain Tesla

Basée à Saint-Georges-sur-Loire, une petite commune d’un peu plus de 3.000 habitants au sud-ouest d’Angers, la société STIF fait parler d’elle. Son savoir-faire a en effet retenu l’attention du géant américaine de l'automobile, Tesla qui l'a sélectionnée pour fournir des panneaux anti-explosion. Un succès commercial qui est le fruit d’un virage stratégique opéré il y a moins de deux ans.
STIF, domiciliée à Saint-Georges-sur-Loire dans le Maine-et-Loire, a été repérée par le géant américain Tesla.
STIF, domiciliée à Saint-Georges-sur-Loire dans le Maine-et-Loire, a été repérée par le géant américain Tesla. (Crédits : STIF)

C'est une opportunité qui va certainement lui ouvrir de belles perspectives. Moins de deux mois après son entrée en Bourse, la société STIF spécialiste de la protection contre les explosions vient d'assurer un important volume d'affaires avec la branche énergie de Tesla, acteur mondial des BESS (systèmes de stockage d'énergie par batterie). L'accord porte sur la fourniture de panneaux anti-explosion aux Etats-Unis.

Lire aussiTesla : la baisse des prix des voitures électriques fait bondir les ventes mais fondre les marges

« Véritable avance technologique »

Historiquement positionné sur les équipements de manutention pour les produits en vrac, tels que les godets d'élévateurs, les sangles élévatrices et les raccords à compression, ce groupe familial, qui a vu son chiffre d'affaires consolidé augmenter de 14% par rapport à 2022, à 35,5 millions d'euros, s'est diversifié il y a 15 ans dans le domaine de la protection passive contre les risques d'explosion de poussières en milieu industriel. Avant de miser en 2022 sur un marché émergent en croissance exponentielle : la protection contre les risques d'explosion des BESS pour l'éolien, qui sont une préoccupation majeure à la fois pour les acteurs publics et les groupes industriels.

Les batteries au lithium-ion, qui sont principalement utilisées dans les systèmes de stockage d'énergie par batterie, peuvent en effet présenter un risque d'explosion puis d'incendie, entraînant des dommages matériels et humains à chaque fois significatifs comme ce fut le cas le week-end dernier dans l'Aveyron, avec l'incendie d'une usine de batteries de lithium à Viviez.

Lire aussiEngie inaugure son plus grand système de stockage d'énergie par batterie, en Australie

Un savoir-faire qui a été repéré par Tesla

Le contrat signé avec Tesla porte sur la production et la livraison de panneaux anti-explosion destinés à équiper les Megapack du géant américain, des containers dans lesquels se trouvent des centaines de batteries au lithium, très sensibles aux explosions, utilisées pour stocker les surplus de production d'énergie renouvelable issus de parcs éoliens ou solaires.

« Tesla a prévu de produire 10.000 conteneurs en 2024. Ce qui représente pour STIF une production de 100.000 panneaux. Soit l'équivalent d'un montant de chiffre d'affaires de l'ordre de 10 millions d'euros sur l'exercice 2024. Et ce n'est qu'un début », souligne José Burgos, le PDG de STIF.

Pour absorber cette nouvelle commande, l'entreprise a investi dans une ligne de production au sein de son usine de Saint-Georges-sur-Loire dans le Maine-et-Loire. Activité qui doit être transférée aux États-Unis « cet été, au plus tard en septembre », indique José Burgos qui injecte deux millions d'euros dans la construction d'une unité de fabrication au Texas avec la création d'une vingtaine d'emplois.

Prendre une place de leader

A la suite de ce premier succès commercial, STIF entend étendre sa présence sur le secteur des BESS directement lié au marché exponentiel des énergies renouvelables. En effet, d'après ses chiffres, la demande en matière de stockage d'énergie devrait connaître une hausse significative, avec une prévision de croissance annuelle de plus de 23% d'ici à 2030. « Nous misons beaucoup notre développement sur ce marché », confie José Burgos. Selon qui ce volume d'affaires avec Tesla pourrait bien lui ouvrir d'autres portes. « Les équipes sont en discussion avec de très gros clients potentiels », faisant notamment allusion à Samsung, LG ou encore au constructeur automobile chinois BYD.

Ainsi, les panneaux anti-explosion devrait représenter 70% du chiffre d'affaires cette année, selon les prévisions de José Burgos qui réaffirme son objectif d'atteindre 80 millions d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2027 accompagné d'un Ebitda (bénéfices avant impôts, intérêts, amortissement, dépréciation) supérieur à 15% du chiffre d'affaires.

« Un objectif que nous atteindrons certainement plus tôt que prévu au regard du potentiel offert par le marché. »

Autre ambition : devenir une ETI à horizon 3 à 4 ans. A noter aussi que l'usine de Saint-Georges-sur-Loire et ses 13.000 m2 de production qui a déjà bénéficié de plus de deux millions d'euros d'investissement depuis 2019 va encore pousser les murs avec 2.000 m2 supplémentaires dès 2025.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.