Face aux catastrophes, créer des infrastructures inclusives et résilientes

[ CITIES FOR LIFE, les 21 et 22 novembre à Paris ] Le président du programme "100 Resilient cities" ainsi que les maires du Cap et de Rotterdam, membres du réseau, ont partagé leurs expériences en la matière lors d'une table ronde qui s'est déroulée le 21 novembre dans le cadre du sommet mondial Cities for Life.

La résilience ? « C'est la capacité des villes à survivre aux catastrophes », explique Michael Berkowitz, président de "100 Villes résilientes", un programme créé par la Fondation Rockefeller. « Pas seulement à des catastrophes brusques, comme des tremblements de terre, des tornades ou le terrorisme, mais aussi celles aux effets plus lents », comme les pénuries d'énergie ou la criminalité..., détaille-t-il à l'occasion d'une table-ronde qui s'est déroulée dans le cadre de "Cities for Life, sommet mondial pour des villes inclusives, innovantes et résilientes", organisé les 21 et 22 novembre par la Mairie de Paris et La Tribune.

Comment, justement, peuvent faire les villes pour surmonter tous ces événements ? Pour Michael Berkowitz, il faut aller au-delà des réponses d'urgence:

« Il faut des systèmes économiques forts avec des classes moyennes fortes, des voisins qui s'occupent les uns des autres, ainsi que des institutions fortes et de bonnes infrastructures. »

Le Cap : la municipalité, un catalyseur

La municipalité du Cap, en Afrique du Sud, illustre bien le développement des infrastructures inclusives. La maire de la ville, Patricia de Lille, souligne :

« Nous avons pris la décision d'investir dans l'infrastructure afin d'apporter notre contribution à l'économie et à l'inclusion. Ainsi, dans notre budget, nous dépensons 60% en infrastructures nouvelles et 40% pour l'entretien des infrastructures existantes. »

Parmi les enjeux auxquels elle fait face, la municipalité sud-africaine vise la réduction des distances pour les populations pauvres : logés souvent loin, elles peuvent dépenser plus de 40% de leur revenu dans les transports. Autre fossé : la fracture numérique. Pour la combler, « nous avons investi des millions de rands dans des structures haut débit », ajoute la maire du Cap, par le biais de partenariats avec des entreprises. Selon elle, « à long terme, l'économie et la ville inclusives que nous souhaitons construire se rejoignent à travers l'autorité municipale qui devient catalyseur ».

Rotterdam face au réchauffement et à la montée des eaux

La ville portuaire, de son côté, fait face depuis des siècles au défi de l'augmentation du niveau de la mer. Si des digues ont été construites depuis des décennies, reste à savoir si ces systèmes suffisent. « Nous avons créé un comité pour analyser ces protections contre la mer et découvert des zones pas suffisamment protégées », indique Ahmed Aboutaleb, maire de la cité néerlandaise. Exemple de solutions innovantes, la ville s'est dotée, entre autres, de squares inondables. Le concept ? Lorsqu'il ne pleut pas, ces zones permettent, par exemple, de jouer au foot. En cas de précipitations, elles se transforment en réservoirs. Mais la notion de résilience est tout aussi sociale:

« En termes sociologiques, être une ville résiliente, c'est savoir réagir, par exemple aux attaques. L'important est de rassembler ».

Dans cette optique, le maire de Rotterdam confie se rendre chaque semaine dans les quartiers pour parler aux habitants de la résilience.

Par Natasa Laporte,
correspondante de La Tribune à Cities for Life

>> Lire aussi : Dossier complet sur le Forum Smart City du Grand Paris

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