Paris 2024 : à la découverte des « visages des Jeux »

La convention des bénévoles des JO a réuni quelque 25 000 personnes à la Paris La Défense Arena. Un exercice de pédagogie et de motivation devant un public conquis d’avance.
Convention des volontaires, hier à la Paris La Défense Arena.
Convention des volontaires, hier à la Paris La Défense Arena. (Crédits : © LTD / Ian LANGSDON / AFP))

Le tramway est loin de la Paris La Défense Arena (Nanterre, Hauts-de-Seine), où commence dans deux heures la convention des volontaires de Paris 2024, mais déjà des liens se créent : « Vous êtes bénévoles pour les JO, vous aussi ? Vous venez d'où ? Quelle sera votre mission ? » Quand ses portes s'ouvrent, il déverse des grappes d'inconnus qui ne le sont plus tout à fait. Cela ne surprend pas Yannis, un Grec volubile venu de Bruxelles, affecté aux épreuves de volley-ball. « J'ai été bénévole à Athènes en 2004 et à Rio en 2016, je connais bien cette atmosphère olympique. J'ai encore des liens avec les gens rencontrés là-bas. »

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Sur les 45000 volontaires recrutés, plus de la moitié s'était déplacée hier - 12000 étaient connectés. Ils ont été sélectionnés parmi les quelque 300 000 postulants en ligne : autant d'hommes que de femmes, venus de 101 départements et, pour 20% d'entre eux, de 190 pays. Ils sont venus glaner des informations, se faire bercer par le récit des valeurs des Jeux olympiques, mais surtout faire corps et humer l'ambiance.

Uniformes remis en mai

Dans la file formée avant les contrôles de sécurité, les discussions s'engagent. Pascal, retraité de 63 ans habitant Rouen, est un vétéran du bénévolat. Dans le sport mais aussi aux Restos du Cœur. « Avoir été choisi, c'est exceptionnel, ce sera une fois dans ma vie. » Chargé de l'accueil des spectateurs du hockey sur gazon à Colombes (Hauts-de-Seine), puis du para-tennis à Roland-Garros, il attend de connaître ses horaires pour s'organiser : « Soit je fais l'aller-retour tous les jours, soit je loge chez des amis. » Il aura son programme détaillé en avril. L'uniforme sera, lui, remis en mai. Hier, il a été présenté après le discours de motivation de Tony Estanguet sur l'estrade de la Paris La Défense Arena. « Vous êtes les visages des Jeux », a lancé le président de Paris 2024 à un public acquis à la cause.

Participer a souvent un coût. Yannis a posé quinze jours de congés sans solde. Élise, 18 ans, officiera aux remises de médailles du tir à Châteauroux (Indre), à 250 kilomètres de son domicile dans la Nièvre. « Je suis tireuse en club, j'ai fait ma demande via la fédération, indique-t-elle. Mes parents ont loué un gîte. C'est un budget, mais ça aurait pu être pire. La semaine après avoir finalisé ma location, le prix avait triplé. Mais je suis si contente ! Ma mère me dit que je répète depuis toute petite que je ferai un jour les JO. » Élisa, Strasbourgeoise de 23 ans, passera deux semaines à Lille, où se dérouleront les compétitions de handball et de basket : « J'étais si motivée que, au moment de remplir le questionnaire, j'ai mis toutes les villes où je connaissais du monde pour me loger. »

À la découverte des « visages des Jeux »


Convention des volontaires, hier à la Paris La Défense Arena

L'ingénieur russe et la sécurité

Un bénévole sur deux interviendra dans son département, la majorité est originaire
d'Île-de-France. Comme Laurent, 63 ans, béret sur la tête, technicien avion à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. « Je suis là pour donner un coup de paluche, sourire et ne jamais me plaindre. Je suis affecté à l'accueil des sportifs à l'aéroport. Ça tombe bien, j'y travaille, je ne risque pas de me perdre. » La logique d'affectation d'autres volontaires saute moins aux yeux. « J'ai de l'expérience dans l'accueil, mais je serai chauffeur avec la voiture électrique siglée aux couleurs des JO », s'amuse Mélanie, 27 ans, de Bagneux (Hauts-de-Seine). Sa sœur Maureen, 25 ans, assurera le chronométrage d'épreuves paralympiques aux Invalides. « Je ne l'ai jamais fait, mais j'aurai un chef », se rassure-t-elle. Les volontaires devraient tous bénéficier de huit heures de formation cumulées, sur site et en ligne, à partir de juin.

Roman, ingénieur de 35 ans, est un Russe installé à Versailles depuis 2013. Il ne s'étonne pas d'avoir passé l'enquête de sécurité auxquels tous sont soumis - « je suis opposé au pouvoir russe » -, plus de son affectation, qui ne l'affecte pas pour autant : « J'habite à côté du château, et le marathon passe au pied de mon immeuble. Je pensais faire les JO à côté de chez moi, mais je suis à l'accueil du public au Grand Palais. » Rendez-vous dans cent vingt-quatre jours.

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Commentaire 1
à écrit le 24/03/2024 à 10:32
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