Basket : Wembanyama ne sera (peut-être) pas le plus haut aux JO

La NBA accompagne l’éclosion de Khaman Maluach, un adolescent sud-soudanais de 2,18 mètres qui n’a pas fini de grandir. Il est attendu à Paris cet été.
Khaman Maluach lors du match entre le Sud Soudan et la Serbie au Mondial 2023, à Manille (Philippines).
Khaman Maluach lors du match entre le Sud Soudan et la Serbie au Mondial 2023, à Manille (Philippines). (Crédits : © ROLEX DELA PENA/EPA/MAXPPP)

La réalité copie la fiction. En 2021, dans son roman La Chance d'une vie, le très populaire écrivain John Grisham imaginait l'émergence de Samuel Sooleymon, athlète soudanais prodigieux, bientôt happé par le basket américain. Cette histoire, c'est aussi celle, bien réelle, de Khaman Maluach. Cet intérieur de 17 ans partage avec Victor Wembanyama, de trois ans son aîné, un certain nombre de caractéristiques : il peut shooter de loin et de près, contrer beaucoup de ballons, profitant de ses 2,18 mètres, quatre centimètres de moins que le Français, à ceci près que sa croissance n'est pas terminée. Maluach estime lui-même qu'il pourrait encore prendre cinq centimètres. Ça sera moins que son compatriote Manute Bol, 2,31 mètres qui en ont fait un phénomène (de foire) dans les années 1980, mais peut-être plus que son fils, Bol Bol (2,21 mètres), l'un des big men les plus agiles de la NBA.

Lire aussiBasket : Boulougne-Levallois après la tornade Wembanyama

Mais là où le héros de Grisham passait du lycée à la NBA, Maluach vient d'ajouter une étape à son parcours. Mercredi, il a annoncé qu'il jouerait à la rentrée pour Duke, l'un des programmes universitaires les plus prestigieux du pays - et autrefois réputée fac de Blancs. Il n'y restera peut-être pas plus d'une année : il pourrait être choisi en troisième position de la draft en 2025, d'après une projection d'ESPN ; d'autres médias et analystes pensent qu'il peut espérer le premier rang. Comme « Wemby » l'an passé, et comme deux Africains seulement avant lui : le très doué Hakeem Olajuwon (1984) et l'infortuné Michael Olowokandi (1998), tous deux Nigérians.

Khaman Maluach se voit comme « un gamin d'Afrique avec de grands rêves », et la NBA fait tout pour l'aiguillier. Depuis que des scouts l'ont repéré à 14 ans en Ouganda, où une partie de sa famille avait trouvé refuge, ayant laissé le Soudan du Sud en guerre derrière elle, l'adolescent fait partie de la NBA Academy Africa, au Sénégal. C'est là-bas qu'il a pu se rendre compte pour la première fois qu'il y avait « des hommes plus grands que [lui] sur cette planète », comme il l'a raconté au site The Athletic. Sa taille est son passeport pour le rêve américain, lui qui a grandi devant des vidéos de Giannis Antetokounmpo sur YouTube. Le Grec a d'ailleurs passé un moment avec lui le mois dernier, pendant le All Star Week-End auquel il avait été convié.

Être chaque jour 1 % meilleur que la veille

Depuis qu'il joue au basket, c'est-à-dire depuis seulement quatre ans, Khaman Maluach se fixe le même objectif : être chaque jour 1 % meilleur que la veille. Ça n'a l'air de rien, mais il le répète comme si sa vie en dépendait. Et c'est peut-être bien le cas, car le ballon orange, en lui offrant une éducation, des voyages et un avenir, « a sauvé [sa] vie de plein de façons différentes ». L'espoir, il en a rapporté dans son pays natal en septembre 2023, au retour de la Coupe du monde : deux victoires contre la Chine et l'Angola ont qualifié le Soudan du Sud pour les Jeux olympiques pour la première fois. Il sera à Paris en juillet, et l'on écarquille déjà les yeux à l'idée du duel en haute altitude que Victor Wembanyama et lui pourraient se livrer. Le tirage au sort du tournoi olympique aura lieu dans neuf jours.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.