Paris 2024 : ces champions du monde gagnent à être connus

Ils forment l’élite de disciplines obscures et peu médiatisées. Une médaille aux JO cet été pourrait enfin mettre en lumière leurs talents.
Joris Daudet, champion du monde de BMX
Joris Daudet, champion du monde de BMX (Crédits : © LTD / Alex Whitehead/ SWpix /SIPA)

Joris Daudet (BMX)

Le rêve de « l'Américain »


Cinq années s'étaient écoulées entre son premier titre mondial, en 2011, et le suivant.
Joris Daudet a patienté huit ans de plus avant de coiffer une troisième couronne, ce qu'un seul as du BMX avait réussi avant lui. Un sacre obtenu à Rock Hill, aux États- Unis. Ce pays où le Charentais s'était installé en 2013, bien décidé à conquérir l'un des circuits les plus relevés. Un changement de cap qui lui a permis de tourner la page de sa première participation aux JO, à Londres, achevée sur une demi-finale frustrante. Quatre ans plus tard, c'est en champion du monde en titre qu'il a tenté sa chance à Rio mais, cette fois, une chute a hypothéqué ses chances. Septième de la finale à Tokyo, Daudet s'est rapproché de son objectif, une médaille olympique. La seule qui manque à son palmarès XXL. À 33 ans, c'est sans doute sa dernière chance de grimper sur le podium. L'état d'esprit est combatif. « Le BMX, a-t-il comparé, c'est comme un ring de boxe. »

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Erwan Fischer et Clément Péquin (voile)

L'année dingue des éclopés

Paris 2024 : ces champions du monde gagnent à être connus

Erwan Fischer et Clément Péquin (Crédits: @JEAN-MARIE LIOT/KMSP VIA AFP)

Lanzarote, île volcanique des Canaries, n'est pas seulement une destination touristique recherchée, c'est aussi un endroit où l'on peut faire du très bon travail. Erwan Fischer et Clément Péquin, 30 et 31 ans, y sont devenus champions du monde de 49er (dériveur double) en mars. La France n'avait jamais gagné dans cette série. « Une semaine de dingue », s'est exclamé le Nazairien Fischer, remplaçant aux Jeux de Tokyo et opéré du dos à l'automne 2023 à la suite d'un accident de la circulation. Péquin s'est, lui, blessé à un genou, empêchant l'équipage de naviguer ensemble jusqu'en janvier. Il avait déjà craint de renoncer aux JO en raison d'un ménisque esquinté l'an dernier. Le skippeur rochelais a d'autant plus savouré d'inscrire leurs noms « aux côtés d'athlètes qui [les] ont tant fait rêver » quand ils étaient petits.

Logan Fontaine (natation eau libre)

Il tient la distance

Paris 2024 : ces champions du monde gagnent à être connus

Logan Fontaine (Crédits: @STEPHANE KEMPINAIRE/KMSP VIA AFP)


On peut atteindre l'objectif d'une vie, mais ressentir de la rancœur. C'est le paradoxe qu'a vécu Logan Fontaine aux championnats du monde à Doha (Qatar) en février. Qualifié pour les JO grâce à sa quatrième place sur le 10 kilomètres, le nageur rouennais a mal vécu d'être resté au pied du podium. Il s'est vengé dès l'épreuve suivante, le 5 kilomètres, une distance qui ne figure pas au programme olympique. Un « bonus » qui confirme son statut de longue date de médaillable, accolé dès le gain de la médaille d'or mondiale du 5 kilomètres par équipes en 2017. L'immense vécu de son entraîneur à Martigues, Philippe Lucas, est un atout supplémentaire pour le gaillard de 25 ans qui ne craint pas de nager dans les eaux polluées de la Seine, malgré le test event annulé en août 2023. « J'ai participé à des courses à travers le monde dans des endroits moins ragoûtants », a-t-il relativisé au micro de France Bleu Normandie.

Nicolas Gestin (canoë)

À Vaires et contre tous

Paris 2024 : ces champions du monde gagnent à être connus

Nicolas Gestin (Crédits:/ @ STEPHANE MANTEY/PRESSE SPORTS)

On dit de tous les athlètes français qu'ils vont évoluer à domicile et, pour certains d'entre eux, ce n'est pas un abus de langage. Nicolas Gestin, 24 ans, spécialiste du C1, s'entraîne souvent au stade nautique de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), qui héberge à l'année le pôle France et où auront lieu les épreuves olympiques. « Le lieu ne fait pas rêver mais il y a de l'énergie tous les jours », a raconté à Ouest-France le champion du monde de slalom par équipes en 2023. Le Finistérien a été coaché par Jean-Yves Prigent, champion du monde dans les années 1970 et père de Camille Prigent, également qualifiée pour les Jeux, en K1. Cette dernière, médaillée d'argent par équipes aux récents championnats d'Europe, apprécie l'absence de « distraction » de la petite commune francilienne et la qualité du bassin. Sa connaissance est un net avantage sur la concurrence.

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Commentaire 1
à écrit le 30/05/2024 à 14:10
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J.O. 2024 ? Ne manquez pas de lire "Oxymore" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. L'auteur observateur attentif de la Chine, le pays de son père, nous dévoile comment la Chine utilise tous les moyens pour que ses athlètes triomphent au niveau mondial....

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