OL : les chiffres de la descente aux enfers

Dernier, Lyon attend toujours une victoire. Tous les voyants sont au rouge avant le déplacement à Marseille.
Solen Cherrier
Alexandre Lacazette dimanche dernier au Groupama Stadium (Lyon).
Alexandre Lacazette dimanche dernier au Groupama Stadium (Lyon). (Crédits : ⓒ Christophe Saidi/Fep/Icon Sport)

Pas de panique. John Textor, le nouveau boss de l'Olympique lyonnais après trente-six ans de règne de Jean-Michel Aulas, ne craint pas la relégation en Ligue 1. L'ambition reste l'Europe, et ce, de manière « récurrente ». L'OL en est pourtant loin, très loin. Plus proche de revivre le scénario de 1983 quand le club rhodanien avait sombré en deuxième division avec quelques noms à bord.

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82,4 % DE RECALÉS

Émarger avec trois petits points au bout de neuf journées, c'est arrivé à 17 reprises. Quatorze fois ça s'est conclu par une descente (82 %). Dijon (2020-2021), Metz (2017-2018), le Gazélec Ajaccio (2015-2016) et Le Mans (2003-2004) : ces derniers exemples ont pris la porte avec une L1 à 20 partants. Pas franchement des clubs à plus de 200 millions d'euros de budget. Il existe néanmoins un curieux précédent auquel se raccrocher : en 2001-2002, avec une L1 à 18 clubs comme aujourd'hui, Nantes, tenant du titre, avait vécu un début de saison à zéro victoire avant de finir dans le ventre mou en engrangeant 40 points en 25 journées. Reste que, avec les déplacements à Marseille (20h45, Prime Video), Rennes et Lens à l'horizon, le rebond s'annonce compliqué. Surtout pour des joueurs habitués à, ou formés pour, jouer les premiers rôles.

184,7 MILLIONS D'EUROS DE VENTES

Depuis l'été 2022, période à laquelle John Textor via sa société Eagle Football est entré en négociations exclusives pour acquérir l'OL, le club a vendu pour plus de 180 millions d'euros de joueurs : 90,5 pour l'exercice 2022-2023 et 94,2 millions en juillet-août. Les départs de deux jeunes produits maison, Castello Lukeba (Leipzig) et Bradley Barcola (PSG), pour plus de 70 millions ont affaibli l'effectif actuel. Résultat : un recrutement branlant (cinq achats pour 14,2 millions, trois prêts pour 6,3 millions) et une pirouette aventureuse (le prêt d'Ernest Nuamah par Molenbeek, également propriété d'Eagle, qui venait de l'acheter). Le club veut se donner « tous les moyens à court terme » pour revenir dans le jeu. Dès cet hiver, donc. À voir...

+ 80 % DE PERTES

Mercredi, OL Groupe a présenté des comptes 2022-2023 dans le rouge. Malgré une augmentation du chiffre d'affaires (289,7 millions, +15 %), la perte nette s'établit à 99 millions d'euros, presque le double de l'exercice précédent (-55 millions). Contexte inflationniste, masse salariale enflée avec les retours d'anciens enfants (Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso)... Les perspectives sont peu rassurantes. Le groupe compte désormais recentrer ses activités sur le foot masculin, envisage une cotation à New York et veut développer les synergies entre les différentes entités de la galaxie Eagle. Une redéfinition stratégique qui matérialise un peu plus la fin de l'ère Aulas, en guerre ouverte avec celui qui l'a démis de ses fonctions de président en mai.

11 ans DE DISETTE

Le déclassement de Lyon ne date pas du rachat par l'Américain. Le club phare des années 2000, sept titres d'affilée, n'a plus rien glané depuis la Coupe de France 2012. Le métronome aux 18 participations à la Ligue des champions n'a disputé qu'une Ligue Europa en quatre saisons. Le projet de grand stade a marqué un tournant, apportant de nouvelles sources de revenus mais aussi de l'endettement (qu'Eagle veut refinancer). Malgré des recettes billetterie en hausse, le Groupama Stadium, 59 000 places, affiche rarement plein. Depuis janvier 2016 que l'OL s'y produit, le nombre de points glanés en championnat a baissé. Il n'y a plus gagné depuis le 27 mai, sa dernière victoire tout court, pire série depuis 1966.

5 ENTRAÎNEURS EN QUATRE ANS

Nommé mi-septembre à la suite de Laurent Blanc, qui n'aura pas fait un an sur le banc, Fabio Grosso est le cinquième entraîneur de l'OL depuis Bruno Génésio, parti en 2019. Quatre rencontres, trois défaites : l'Italien pouvait difficilement faire pire. Le Progrès lui donne deux matchs pour retourner la situation. Il cherche, et pas uniquement la taupe qui le rend fou - il a annulé un entraînement mardi après une sortie venimeuse de Jérôme Rothen sur RMC Sport. Il a titularisé 20 joueurs différents et utilisé trois systèmes de jeu. Le champion du monde 2006 ne doit plus reconnaître le club qu'il a connu joueur (2007-2009). Rien ne va, même l'arbitrage qui avait tendance à pencher du bon côté à Lyon.

Solen Cherrier

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