David Douillet : « Il faudra un plan B pour la cérémonie d’ouverture des JO »

David Douillet, ancien ministre des Sports et ambassadeur de Paris 2024, livre son panorama à 278 jours du coup d'envoi.
David Douillet
David Douillet (Crédits : © François-Bouchon)

Le double champion olympique de judo (1996, 2000) et ancien ministre des Sports (2011-2012) est ambassadeur de Paris 2024. David Douillet nous livre son panorama à 278 jours du coup d'envoi.

Quel regard portez-vous sur la préparation des Jeux ?

DAVID DOUILLET- Pour l'instant, ça ne se présente pas si mal que ça compte tenu de l'immensité du dossier. Bien sûr, l'organisation a été impactée financièrement par l'augmentation des taux et du prix des matières premières [le budget est passé de 8 à 8,8 milliards d'euros au total l'an passé]. Ce n'est pas rien et ce n'est pas facile à assumer. Des décisions ont été prises, et elles sont plutôt bonnes. Tony Estanguet gère bien, Anne Hidalgo aussi. Il y a néanmoins d'autres aléas, comme le recrutement de bénévoles qui n'est pas simple, et évidemment le contexte actuel, préoccupant en matière de sécurité.

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Cela vous inquiète ?

Comme tout le monde. J'espère que la situation géopolitique sera plus apaisée pour que l'on vive des Jeux sereins, organisés dans les meilleures conditions possibles. Si la veille les voyants sont rouge cramoisi quant aux risques d'attentat, il faudra un plan B pour la cérémonie d'ouverture.

Tony Estanguet répète qu'il n'y en a pas...

Il reste neuf mois, ça s'organise. Je ne vois pas l'État français et les organisateurs prendre des risques insensés pour la population.

Peut-on espérer que ces Jeux apporteront un peu de sourire ?

Dans la Grèce antique, la trêve olympique était observée par tous les participants. C'est un moyen de dire « stop ! ». D'apprendre à vivre ensemble pour des gens qui ont des rancunes ancestrales. Les Jeux sont aussi là pour ça. Quand on voit la violence actuelle, la seule issue est celle-là. Je suis donc favorable à ce que les athlètes russes y participent. Sous bannière neutre et triés sur le volet. Ceux qui entrent dans ce cadre doivent en être car c'est avec eux qu'on construira l'avenir.

D'un point de vue sportif, la France peut-elle viser le top 5 des médailles ?

Je crois beaucoup au facteur « à la maison ». Je l'ai expérimenté en 1997 aux Mondiaux de judo à Paris. Au minimum, il faudrait qu'on batte le record de médailles olympiques [43 à Pékin en 2008 pour la période d'après-guerre]. C'est possible. D'accord, ça sera compliqué en athlétisme. Mais il y a beaucoup de disciplines porteuses : le cyclisme, l'escrime, la gym, la natation, le judo évidemment... Un ami me disait récemment qu'on pouvait en ramener dix en judo. Ça m'a semblé fou mais quand on regarde de plus près, ça ne l'est pas. Les femmes sont toutes dans le top 5, Teddy [Riner], c'est Teddy, un autre garçon peut faire une médaille, on est tenant du titre par équipes mixtes... Si ça sourit...

On sera quand même loin des 80 médailles initialement voulues par Emmanuel Macron ?

C'est bien de fixer la barre très haut, mais il faut être réaliste. Avec l'effet boost à domicile, on peut tabler sur une quinzaine de plus que le record. On approcherait 60 médailles, ça serait formidable.

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