Qui est Walter Butler, l'homme qui veut sauver Atos avec David Layani

La société d'investissement Butler Industries s'est ralliée au plan de sauvetage d'Atos proposé par l'entreprise Onepoint. Une annonce qui a fait bondir le titre du groupe informatique de plus de 25% à la Bourse de Paris lundi, au lendemain de l'annonce par le fonds Butler de son ralliement au plan de sauvetage proposé par l'entreprise Onepoint.
(Crédits : DADO RUVIC)

Walter Butler sort du bois. La société d'investissement Butler Industries s'est ralliée dimanche au plan de sauvetage d'Atos proposé par David Layani, PDG de Onepoint et principal actionnaire d'Atos (11,6%), à la veille de la présentation par le groupe informatique en difficulté de son cadre de refinancement à ses créanciers.

« Si cette opération aboutit, elle permettra de sauver un fleuron technologique et de consolider son rôle d'acteur majeur sur le plan mondial », a déclaré l'homme d'affaires franco-brésilien, patron de Butler Industries, cité dans un communiqué dévoilant son ralliement à ce plan.

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Une arrivée surprise dans ce dossier rocambolesque de l'homme d'affaires spécialiste du retournement d'entreprises, qui avait participé à plusieurs opérations très médiatiques dans les années entre 2005 et 2013. Aujourd'hui Butler Industries gère plus de 8 milliards d'euros d'actifs. Retour sur les principaux faits d'armes de cet ancien de Goldman Sachs.

Rachat de Canal+, actionnaire du PSG dans les années 2000

Walter Butler est un ex-haut fonctionnaire passé par la banque américaine Goldman Sachs, avant de créer un fonds d'investissement qui a notamment fait parler de lui avec la SNCM et le PSG dans les années 2000. Enarque, âgé de 67 ans, Walter Butler a entamé sa carrière de haut fonctionnaire français en 1983 comme inspecteur des finances, avant de rejoindre les rangs du ministère de la Culture pendant la première cohabitation, de 1986 à 1988, en tant que conseiller de François Léotard.

Après cette période, il a travaillé à New York et à Londres comme directeur exécutif au sein de la banque d'affaires Goldman Sachs. En 1991, il crée le fonds d'investissement Butler Industries, maison-mère de Butler Capital Partners (BCP), une société plutôt discrète qui s'est spécialisée dans le retournement d'entreprises en difficulté. Le nom de Butler Capital a fait la Une de l'actualité au milieu des années 2000, notamment lors du rachat en 2006 à Canal+ de l'équipe de football du Paris Saint-Germain, avec son partenaire Colony Capital (dirigé alors par Sébastien Bazin, l'actuel PDG d'Accor) et la banque Morgan Stanley, pour 41 millions d'euros. Deux ans plus tard, il cédait pratiquement toute sa participation à Colony Capital et ne conservait que 1%, qu'il a vendu au Qatar en 2012.

Le dossier hyper sensible de la SNCM

En 2006, le fonds avait fait parler de lui lors de la privatisation partielle de la compagnie maritime SNCM. L'Etat français avait alors versé 158 millions d'euros à Veolia Transport et Butler Capital Partners pour qu'ils reprennent respectivement 28% et 38% de la SNCM. Deux ans plus tard, Veolia a racheté la part de BCP. En 2011, il a poursuivi sa stratégie de retournement d'entreprise en acquérant Anovo, spécialisé dans la réparation d'appareils électroniques. La même année, il a acquis 12,91% du capital du groupe de casino Partouche, en difficulté.

En 2005, Butler Capital avait également acquis Sernam, l'ancienne filiale de la SNCF, lors de sa privatisation. Mis en redressement judiciaire en 2021, Sernam avait été partiellement repris (environ 800 salariés sur 1.440) par la société Geodis/Calberson (groupe SNCF) le 7 mai 2012.

En 2008, Butler Capital avait acheté 74% du capital de Virgin Megastore, à Lagardère. Mais n'avait pu réussir à relancer le distributeur de biens culturels placé en redressement judiciaire (26 magasins).

Dernière opération : Moma Group

Ex-actionnaire de l'enseigne de restauration Flo -repris par Groupe Bertrand-, Walter Butler est ensuite devenu propriétaire du célèbre cabaret Le Paradis latin en 2018. En septembre 2020, il avait formulé une offre de rachat de l'enseigne en difficulté Courtepaille, dont les restaurants de grillades ont finalement été repris par le groupe Buffalo Grill. En décembre 2021, l'homme d'affaires franco-brésilien avait acquis une part majoritaire du groupe Pierre Hermé.

Sa dernière opération remonte en décembre dernier avec l'entrée au capital de la société de restauration Moma Group, en tant qu'actionnaire minoritaire de référence, au côté du créateur du groupe Benjamin Patou Moma Group, qui exploite aujourd'hui une trentaine de lieux, restaurants et salles événementielles, principalement situés à Paris, mais aussi à Lyon, Saint-Tropez, Saint-Barthélémy ou Doha, mise sur ce partenariat pour accélérer sa croissance.

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Commentaire 1
à écrit le 09/04/2024 à 9:23
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J'achète un peu! avec si possible un peu! d'argent public, puis je revends avec pluvalue. La question où est la réflexion économique au sens de la créativité de croissance pérenne ? Encore un vorace .

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