Blablacar : le covoiturage ouvre aux autres plateformes de l'économie collaborative (étude)

Une enquête co-réalisée par Blablacar montre le cercle vertueux de la confiance. Les sondés qui ont déjà fait du covoiturage seraient ainsi jusqu'à trois fois plus susceptibles de se livrer à d'autres activités de l'économie du partage.
Mounia Van de Casteele
L'enquête commandée par Frédéric Mazella (photo), fondateur de Blablacar, fait ressortir le fait que la confiance créée sur les plateformes collaboratives a des répercussions positives sur toute l'économie du partage.

Un covoitureur fait plus confiance à un autre covoitureur qu'à un collègue de bureau. Tel est, en substance, le résultat d'une étude réalisée auprès plus de 18.000 membres de Blablacar en Europe par le cabinet de conseil en analyse stratégique BIPE, pour le compte de la licorne de Frédéric Mazella et de l'école de commerce de l'université de New York. Des conclusions présentées ce jeudi 26 mai dans les locaux flambant neufs de la jeune pousse.

Un covoitureur serait presque aussi fiable qu'un ami

Dans le détail, grâce à l'ensemble des informations qui figurent sur le profil de chaque membre de la communauté de Blablacar (photo, prénom, commentaires...), la confiance est plus que de mise entre covoitureurs ne se connaissant a priori pas. A tel point qu'ils ont tendance à plus faire confiance à un autre membre de la communauté (89%) qu'à un collègue de bureau (54%) ou un voisin!

Le degré de confiance ainsi établi atteint quasiment celui accordé aux amis (91%) et à la famille (94%).

Fusion du monde digital et du réel

Un tel niveau de confiance peut surprendre, surtout lorsque les personnes ne se sont jamais rencontrées dans le monde réel. D'autant que l'effet "marque" joue à hauteur de 21%, d'après l'enquête. Aussi le degré de confiance est similaire (quoique légèrement plus faible, mais toujours derrière la famille et les amis et devant les voisins et collègues) pour toute autre plateforme qui détaillerait autant le profil de ses utilisateurs, précise Frédéric Mazella.

En fait, on assiste là à la fusion du monde digital et du réel, explique Arun Sundararajan, professeur à NYU Stern et co-auteur de l'étude. Selon lui,

"Les profils digitaux permettent en effet d'augmenter les interactions concrètes entre les gens".

L'économiste Yann Algan abonde dans ce sens. Il faut selon lui réintégrer les rapports humains dans l'économie :

"Comme disait l'économiste Kenneth Arrow, ce sont les différences de confiance qui existent dans les sociétés qui expliquent les différences de croissance économique."

Justement, ce sont les plateformes de l'économie collaborative qui vont permettre de redéfinir les rapports humains.

Le cercle vertueux de la confiance

Le rapport fait en outre ressortir le fait que la confiance créée sur les plateformes collaboratives a des répercussions positives sur toute l'économie du partage. Près d'un sondé sur deux déclare ainsi que le covoiturage l'a rendu plus ouvert aux autres. De même, ceux qui ont déjà fait du covoiturage sont jusqu'à trois fois plus susceptibles de se livrer à d'autres activités de l'économie du partage. C'est le cercle vertueux de la confiance.

Par ailleurs, Frédéric Mazella précise que leur modèle s'est construit petit à petit, selon une méthodologie empirique. Ce sont les retours des utilisateurs qui les ont incité à étoffer le nombre de renseignements à fournir pour faire partie de la communauté. Il note également avoir remarqué que plus il y a d'informations, plus la croissance de la communauté et donc de l'entreprise augmente, bien qu'il soit difficile d'établir une véritable corrélation entre ces deux variables.

Mounia Van de Casteele

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