Inato lève 12,6 millions d'euros faciliter les essais cliniques des laboratoires

Inato a créé une plateforme à destination des groupes pharmaceutiques et des centres hospitaliers pour développer les essais cliniques. Lancée en 2016 à Paris, la startup française annonce ce mardi lever 14 millions de dollars (environ 12,6 millions d'euros) pour s'internationaliser.
Anaïs Cherif
La startup parisienne Inato, qui dit être proche de la rentabilité, revendique un chiffre d'affaires de plus de 3 millions d'euros pour 2019.
La startup parisienne Inato, qui dit être proche de la rentabilité, revendique un chiffre d'affaires de plus de 3 millions d'euros pour 2019. (Crédits : iStock)

La startup parisienne Inato veut s'internationaliser. C'est pourquoi elle annonce ce mardi lever 14 millions de dollars (environ 12,6 millions d'euros). Ce tour de table a été mené par le fonds américain Obvious Ventures et Cathay Innovation. Les investisseurs historiques -Serena et Fly Ventures- ont également remis au pot. La jeune pousse avait déjà levé 1,3 million d'euros en 2017.

Lancée en 2016, Inato développe une plateforme à destination des groupes pharmaceutiques et des centres hospitaliers. L'idée est d'améliorer la collaboration entre ces différents maillons de la chaîne pour "faciliter le recrutement de patients pour les essais cliniques", affirme Kourosh Davarpanah, cofondateur et Pdg d'Inato. Le but ultime : réduire le temps de développement d'un médicament et par conséquence, son coût.

"Le temps et le coût de développement des médicaments ont explosé depuis une quinzaine d'années. Pour développer un médicament aujourd'hui, on estime que cela coûte entre 2 à 3 milliards de dollars et prends entre 12 à 15 ans pour arriver sur le marché", avance Kourosh Davarpanah. "Une des causes majeures est la difficulté pour les groupes pharmaceutiques à recruter des patients pour les essais cliniques."

Augmenter la participation des centres hospitaliers

Selon Inato, seulement 2% des patients dans les pays occidentaux participent à un essai clinique. "L'industrie pharmaceutique n'a jamais réussi à améliorer ce chiffre-là car elle travaille quasiment exclusivement avec les plus grands sites hospitaliers du monde pour recruter des patients", affirme le cofondateur de la startup. Conséquence : l'échantillon de patients potentiellement intéressés par le fait de participer à un essai clinique est réduit. "Environ 5% des sites hospitaliers dans les pays occidentaux effectuent 80% de la recherche", chiffre Kourosh Davarpanah.

Inato a construit une base de données issue à la fois du public (publications scientifiques, registres d'essais cliniques...) et du privé (partenariat avec des groupes pharmaceutiques, comme Sanofi par exemple). Ces données contiennent, entre autres, l'historique des performances des centres "ayant participé à 1.500 études cliniques, dans 17.000 hôpitaux et ayant inclus 700.000 patients dans plus de 80 pays", selon la startup.

Grâce à cette base de données, la jeune pousse a développé en interne un algorithme capable d'identifier quels sont les sites hospitaliers considérés comme les plus pertinents pour un essai clinique donné. "Nous nous basons sur une quinzaine de critères : quels sont ses accès aux patients ? Quel est le niveau de motivation des médecins pour mener à bien des essais cliniques ? Quelle est la capacité opérationnelle du centre hospitalier pour réaliser un essai clinique donné, et quelles lourdeurs cela peut-il entraîne ?", liste le cofondateur.

Inato a pris part à 50 essais cliniques

La plateforme a actuellement participé au lancement de plus de "50 essais cliniques, sur plus de 2.000 sites de recherches à travers le monde", chiffe le communiqué de presse. "Plus de 3.500 médecins dans 75 pays" ont déjà eu recours à Inato. Le business model de la plateforme repose sur une facturation à prix fixe par essai clinique. "Actuellement, nous facturons environ 100.000 dollars aux groupes pharmaceutiques par essai clinique", chiffre le cofondateur.

"Inato est en train de mettre en place un nouveau business model, qui reposera davantage sur la performance. Nous voulons montrer que nous arrivons à améliorer concrètement le recrutement de patients et donc, facturer en fonction de la hausse de la performance", précise-t-il.

La startup, qui dit être proche de la rentabilité, revendique un chiffre d'affaires de plus de 3 millions d'euros pour 2019.

Avec cette rentrée d'argent frais, Inato cherche à s'internationaliser. Initialement basée à Paris, la jeune pousse d'une quarantaine de salariés a ouvert un bureau à New York fin 2019. Elle souhaite améliorer sa technologie, "en multipliant les collaborations de partage de données avec les groupes pharmaceutiques", précise le cofondateur. Inato souhaite également accentuer ses relations avec les centres hospitaliers pour créer un "réseau de médecins actifs en recherche clinique à l'échelle mondiale".

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 04/02/2020 à 18:58
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Ou est la place du patient acteur dans les essais cliniques plusieurs personnes m ont renvoyé avoir été considérées comme des souris blanches et c est méchant pour la souris qu' on considère décérébrée..... face au sachant..... les essais son...

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