La startup de la semaine : VitaVinum aide à la transformation numérique de la filière viticole

Toutes les semaines, "La Tribune" braque les projecteurs sur une pépite méconnue de la French Tech. Cette semaine, VitaVinum. Lancée en 2017 à Dijon, la jeune pousse propose une dizaine de services pour faciliter la transformation numérique de la filière viticole.
Anaïs Cherif
(Crédits : VitaVinum)

Recruter facilement des saisonniers pour les vendanges, gérer son site Internet et sa communication, tout en développant sa production... Pour aider les professionnels du vin -- du vigneron au caviste indépendant, en passant par le négociant et les grandes surfaces -- la startup VitaVinum a développé une dizaine de services numériques. Ces derniers visent à optimiser les coûts, tout en améliorant les techniques de vente et la communication.

"Nous voulons faire passer le monde du vin dans le 21e siècle. C'est pourquoi nous ciblons l'ensemble de la filière viticole : on aide le vigneron, les pieds dans la terre, jusqu'au caviste qui est au contact avec le client final, en passant par les exportateurs qui doivent convaincre les réseaux de distribution", détaille Alexandre Bastard, co-fondateur de VitaVinum et directeur de la R&D.

La jeune pousse dijonnaise est divisée en trois activités principales. Elle développe des API, permettant à ses clients d'accéder à sa base de données et ses algorithmes pour développer leurs propres applications. La startup donne par exemple accès à son algorithme de matching vins - mets, notamment développé pour les cavistes. "L'algorithme propose des accords de vins et de plats en fonction des clientèles ciblées", illustre l'entrepreneur de 30 ans, ancien chercheur en œnologie. "Par exemple, les cavistes proposent régulièrement des vins allant avec le gibier, mais nous nous sommes rendus compte que sa consommation était en baisse et donc, cela ne parle plus au grand public. Nous avons donc travaillé sur des plats consommés par monsieur-tout-le-monde."

Aider les vignerons pour leur transformation numérique

En parallèle, VitaVinum développe des logiciels SaaS (software as a service, c'est-à-dire un service sur abonnement disponible dans le cloud). Parmi eux, GeoVinum permet aux vignerons de créer une carte interactive sur-mesure de leurs parcelles, en y inscrivant des renseignements (tels que les types de sols, le climat, les appellations...) afin de permettre aux cavistes de disposer d'informations supplémentaires pour leurs clients. Enfin, la startup peut développer des applications sur-mesure en fonction des besoins de ses clients.

"Pendant longtemps, les professionnels agricoles se sont montrés méfiants à l'égard du numérique. Ce sont des métiers attachés au concret et qui n'ont pas encore opéré leur transformation numérique : ils ne veulent pas modifier de méthode de travail pour le plaisir de changer, donc nous devons démontrer les avantages du numérique", résume Alexandre Bastard.

Son business model repose sur une logique d'abonnement et de facturation à la prestation unique, comme la création d'un site Internet à partir de 800 euros. La startup de huit salariés, qui est en auto-financement depuis son lancement, dit être rentable. VitaVinum est pour l'instant uniquement présent en France. "Paradoxalement, le marché français est très réticent. Nous voulons donc réaliser une preuve de concept sur le marché, avant de lancer des antennes en Europe d'ici trois ans dans les pays producteurs de vins, comme l'Italie, l'Espagne et le Portugal", anticipe Alexandre Bastard.

Anaïs Cherif

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