Prix 10.000 startups 2020 : FinX, le moteur bio-inspiré qui rend les bateaux propres

La startup parisienne FinX est le gagnant 2020 dans la catégorie Start -pépites en phase d'amorçage- du prix 10.000 startups pour changer le monde, organisé par La Tribune. Lancée en 2019, FinX s'est inspirée du mouvement des nageoires pour développer un moteur de bateau 100% électrique et sans hélice. Son ambition : rendre les bateaux moins polluants.
Harold Guillemin, fondateur et Pdg de la startup FinX.
Harold Guillemin, fondateur et Pdg de la startup FinX. (Crédits : DR)

Répliquer le mouvement naturel des nageoires dans un moteur 100% électrique, c'est le concept de la startup française FinX (en référence à l'anglais « fin », qui signifie nageoire). Lancée en juin 2019, la jeune pousse planche sur un moteur sans hélice et sans aucune pièce en rotation. Le but : promouvoir un engin censé être plus écologique et plus silencieux, tout en réduisant les risques d'accidents liés aux hélices.

« Il faut imaginer l'équivalent d'un petit moteur de bateau en forme de torpille », explique Harold Guillemin, fondateur et Pdg de FinX. L'engin est percé à l'avant et à l'arrière, permettant à l'eau de circuler à l'intérieur pour actionner « l'ondulation d'une membrane flexible en caoutchouc ressemblant à un petit vinyle et ainsi, être propulsée pour faire avancer le bateau », détaille l'ingénieur de 28 ans, diplômé d'ESME Sudria.

FinX moteur bateau prototype

Sa source d'inspiration est une technologie initialement conçue pour les pompes industrielles. Celle-ci a été développée par la startup AMS R&D, créée par son père, et où l'ingénieur a lui-même officié pendant quatre ans à sa sortie d'école. Il décide alors d'adapter ce mécanisme de propulsion au domaine maritime et de créer sa propre entreprise.

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Sa cible : les loueurs de bateaux sans permis

La startup de 10 employés développe actuellement ce système pour un moteur de 5 chevaux, pouvant donc s'adapter sur les engins de moins de 3 tonnes, comme les annexes, les barques et les voiliers. Le moteur, dont le développement a pris un peu de retard à cause du confinement lié à la crise sanitaire du coronavirus, est toujours en phase de prototypage. Le lancement commercial est cependant prévu « dès cet automne », selon Harold Guillemin, à un prix de 3.000 euros en précommande.

La startup, qui est basée à Gif-sur-Yvette (Essonne) espère pouvoir honorer sa première série au cours du premier trimestre 2021 avec la fabrication d'une trentaine de moteurs. Sa cible : les professionnels, comme les loueurs de bateaux sans permis.

« Notre membrane peut être touchée même en fonctionnement, sans se blesser. C'est un argument de vente important pour les loueurs de bateaux sans permis puisque cela réduit le risque de blessure pour leurs clients qui, généralement, ne sont généralement pas habitués à manœuvrer des bateaux », affirme le fondateur.

Mais les loueurs et les clients devront être vigilants sur l'autonomie des moteurs, tout en anticipant le temps de recharge des batteries. « L'autonomie est d'une heure à pleine puissance et de six heures en marche normale », chiffre Harold Guillemin. Le temps de recharge des batteries est variable, « entre 2 à 3 heures, jusqu'à 6 heures », selon les modes de rechargement. La batterie, qui sera réalisée par des partenaires, devrait avoir une durée de vie de 2.000 rechargements, selon FinX.

Bientôt une levée de fonds de 3 millions d'euros

Pour financer l'industrialisation de son produit, la startup souhaite lever 3 millions d'euros en série A d'ici mars 2021. A date, FinX a levé en financement d'amorçage 300.000 euros auprès de business angels. L'entreprise a également décroché un prêt de 250.000 euros auprès de Bpifrance et 250.000 euros de subventions dans le cadre du concours d'innovation i-Lab, organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en partenariat avec Bpifrance.

A terme, FinX souhaite viser de nouveaux marchés, comme les bateaux - plus puissants - permettant de faire des sports nautiques (ski nautique, wake board...) « Nous avons souhaité débuter par une petite puissance, mais nous réalisons déjà des simulations pour adapter notre technologie à des moteurs de 150 chevaux », anticipe l'entrepreneur.

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Le prix 10.000 startups pour changer le monde, organisé par La Tribune et soutenu par BNP Paribas, Enedis, WeHealth Digital Medicine, Bpifrance et Business France, récompense depuis 8 ans les startups françaises les plus prometteuses dans six catégories qui incarnent les défis de demain : Environnement & Energie, Industrie du futur, Data & IA, Smart tech -innovations d'usage-, Santé et Start -pépites en phase d'amorçage. Lors d'un tour de France entre janvier et mars dans 8 métropoles françaises (Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Paris, Lille et Strasbourg), son jury d'experts et de journalistes a récompensé dans chaque région 6 startups, une par catégorie, soit 48 finalistes. Après sa victoire lors de la sélection régionale de Paris, FinX est le grand lauréat national dans la catégorie Start.

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