Uber au tribunal : les taxis réclament plus de 100 millions d'euros

Trois des parties civiles assistées de Maître Jonathan Bellaiche (la fédération nationale des artisans taxis (FNAT), la fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), la fédération française des taxis de province (FFTP)), sollicitent la réparation du préjudice causé par UberPop, service qui mettait en relation passagers et chauffeurs non professionnels, suspendu depuis le mois de juillet.
Mounia Van de Casteele
Le procès des dirigeants d'Uber se poursuit ce vendredi. le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.

Dans le procès des dirigeants d'Uber France et Europe, se déroulant ces jeudi et vendredi, les parties civiles réclament plus de 100 millions d'euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi à cause d'UberPop, offre de la plateforme désormais suspendue et qui mettait en relation passagers et chauffeurs non professionnels.

Lire aussi : Uber et ses dirigeants au tribunal pour son offre UberPop

Dans le détail, trois des parties civiles assistées de Maître Jonathan Bellaiche (la fédération nationale des artisans taxis (FNAT), la fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), la fédération française des taxis de province (FFTP)), sollicitent la réparation du préjudice causé par UberPop. Chacune d'entre elles réclament ainsi 34,5 millions d'euros de dommages et intérêts pour le préjudice financier subi ainsi que 215.000 euros pour le préjudice moral lié à la détérioration de l'image de la profession de taxi. Soit un total de 103,7 millions d'euros.

Les parties civiles défendues par Maître Bellaiche considèrent qu'UberPop a eu pour conséquence de tuer la profession de taxi, rendant accessible à tout type d'individu le transport de personnes à titre onéreux.

"UberPop est un moyen, pas une fin"

Par ailleurs, en mettant en place le service UberPop, Uber s'est inscrite dans une politique d'acquisition de clients, en fidélisant le consommateur avec des tarifs attractifs et défiant la concurrence, considèrent-elles.

Lire aussi : Pourquoi Uber a gagné malgré l'interdiction d'UberPop

Du fait de cette application, les taxis ont nécessairement perdu une importante part de marché, de clients qui se sont nécessairement tournés vers Uber après l'arrêt d'UberPop, fait valoir leur avocat. Selon lequel, le service UberPop a été un outil marketing pour Uber , lui permettant d'acquérir du client en le détournant du taxi.

En outre, Thierry Guicherd, porte parole du collectif Taxis de France, demande quant à lui des dommages et intérêts pour la dépréciation de la valeur de sa licence. S'il obtient gain de cause, alors la multinationale pourrait alors se voire contrainte de débourser quelques millions, voire quelques milliards.

"Uber fait de la gestion économique du risque juridique"

Maître Jonathan Bellaiche analyse :

"Uber fait de la gestion économique du risque juridique. Ils sont prêts à payer le prix du risque, de par leur puissance économique, médiatique, et de la popularité qu'ils ont auprès du consommateur".

"Aujourd'hui la délinquance 2.0 est beaucoup plus dangereuse que la délinquance de banlieue", poursuit-il. Avant de conclure:

"Si UberPop s'est présenté comme du partage de frais, les taxis veulent maintenant en partager les recettes".

Le procès se poursuit ce vendredi. le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.

Lire aussi : L'interdiction d'UberPop va raviver les tensions entre taxis et VTC

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 15
à écrit le 13/02/2016 à 0:44
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Uber n'est que le début d'un processus qui va mettre à mal toutes les professions logées dans des monopoles régis par l'état. C'est une question de temps. Il y a même des gens qui planchent pour Uberiser la sécurité urbaine. Au lieu d'appeler la poli...

à écrit le 12/02/2016 à 17:22
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En réponse à tripot et tous les internautes ou toutes les petites mains d'UBER qui se permettent de parler de ce qu'ils ignorent ou de mentir, sachez que les licences ne s'achètent pas au noir, que les transactions sont enregistrées à la préfecture, ...

à écrit le 12/02/2016 à 14:13
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Je crois que là ici nombreux comme dans tous les sites où l on parle des taxi il y a une équipe qui oeuvre pour uber sa créve les yeux .effectivement se sont des méthodes digne de cette multinational qui poussent certaine personnes dans l'illégalité ...

à écrit le 12/02/2016 à 13:38
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Le système mis en place taxis est un système qui arrangait tout le monde ....: - l'état qui touchait sa grasse dîme - le taxi (qui en avait les moyens) qui avait de fait un monopole et un boulot garanti à vie, même (et surtout) sans diplôme genr...

le 12/02/2016 à 16:00
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@fosco: tu veux tout de même pas que les gens aient un PhD en sciences nucléaires pour conduire un taxi ?? Bon, je sais, on demande maintenant à une femme de ménage...oops, technicienne de surface, d'avoir bac +2, mais cela aussi relève du ridicule :...

à écrit le 12/02/2016 à 13:07
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Je vous rassure, je ne suis pas une "petite main" d'uber, mais bel et bien un consommateur lambda qui privilégie de loin les services d'Uber aux Taxis. Je suis complètement d'accord avec le commentaire de Tripot. Les licences auraient du être rendues...

à écrit le 12/02/2016 à 12:54
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Et les descendants de cochers de diligences réclament la même somme à la SNCF et aux taxis pour les avoir éliminés du marché des transports !!!

à écrit le 12/02/2016 à 12:49
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Quelle désinformation,donc d'après toi,il suffit d'aller à la préfecture se faire délivrer une licence et hop la revendre à 250000€ ,aussi simple que ça ? Tu es con de ne pas en profiter !!! Non, je t'explique, 99% des taxis ont acheté leurs licence ...

le 12/02/2016 à 13:10
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Mais dites moi, qui vous a obligé à faire taxi? Personne que je sache. Si c'est trop contraignant pour vous, il fallait faire un job. Pardonnez moi, mais vous donnez le fouet pour vous faire battre.

le 12/02/2016 à 14:32
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20 ans d'attente pour une licence.... à qui la faute, c'est la commission des taxis qui fixe le nombre de licences délivrées chaque année, donc forcement, on en délivre peu voir aucune pour faire grimper le prix de sa propre licence.... Les syndicat...

à écrit le 12/02/2016 à 12:01
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il vaut mieux racketter la concurrence en passant par la justice que de se battre par un travail de qualité ; rien n'a été volé le client va ou il veut dans un monde libéral

à écrit le 12/02/2016 à 8:13
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Il veut un remboursement de sa licence ? Il n'avait qu'a ne pas l'acheter au marché noir. Les licences sont gratuites à la sortie de Préfecture. Elles ne devraient même pas pouvoir être revendues, mais rendues en Préfecture qui les réattribuait à la ...

le 12/02/2016 à 9:17
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Les commentaires postés par des petites mains d. Uber deviennent de plus en plus systématiques et visibles Celui ci dessus en est un exemple flagrant... En quoi le remboursement de sa licence par une société prédatrice qui lui a volé sa clientèle e...

le 12/02/2016 à 11:50
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@popeye Je ne travaille pas pour Uber et pourtant je trouve le commentaire de Tripot très pertinant. La licence des taxis est gratuite, ce sont ces derniers qui ont fait du lobby auprès de l'Etat pour que le nombre de licences attribuées chaque année...

le 12/02/2016 à 12:39
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Meme avis que Tripot! De plus: il me semble que vous avez manifesté contre le rapport Attali :-) Effet boomerang.... Tant pis pour vous !

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