Une eurodéputée EELV vole au secours de Heetch à la veille de son procès

A la veille du procès de la jeune pousse française, la parlementaire européenne EELV Karima Delli estime qu'entre l'américaine Uber et Heetch, "l'amalgame n'est plus permis". Et ce alors que le tribunal correctionnel vient de condamner Uber France à 800.000 euros d'amende dont la moitié avec sursis pour son offre de transport entre particuliers UberPop.
Mounia Van de Casteele
"L'amalgame n'est plus permis : Uber est bien une plateforme de services, qui emploie un personnel professionnel, qui génère du profit et qui doit être soumis aux règles strictes de la concurrence, tandis que Heetch est simplement un intermédiaire de l'économie collaborative", estime Karima Delli.

Voilà qui tombe à pic pour Heetch. A quelques heures du procès de la jeune pousse française et de ses deux fondateurs Teddy Pellerin et Mathieu Jacob, une députée européenne met en garde contre l'amalgame trop souvent fait, selon elle, entre l'application mobile Uber et celle de Heetch.

En effet, ce mercredi 22 juin a lieu le procès de la plateforme mettant en relation passagers et chauffeurs non professionnels, la nuit, entre 20h et 6h, pour "organisation illégale de mise en relation avec chauffeurs" et "complicité d'exercice illégal de la profession de taxi". Des chefs d'accusation, pour lesquels Uber France a écopé de 800.000 euros d'amende dont la moitié avec sursis la semaine passée, concernant son offre de transport entre particuliers UberPop.

Heetch, simple intermédiaire ?

Pourtant, aux yeux de l'élue européenne EELV Karima Delli, députée de la Commission Transports au Parlement européen - qui planche sur un rapport d'initiative pour faciliter le développement des startups et des PME du transport collaboratif -, il s'agit bien de deux modèles différents. S'appuyant sur la récente communication de Bruxelles au sujet de l'économie collaborative, elle explique ainsi dans un communiqué :

"L'amalgame n'est plus permis : Uber est bien une plateforme de services, qui emploie un personnel professionnel, qui génère du profit et qui doit être soumis aux règles strictes de la concurrence, tandis que Heetch est simplement un intermédiaire de l'économie collaborative."

Un usage parallèle ?

L'eurodéputée insiste sur le fait, selon elle, que l'application Heetch répond à un besoin insatisfait par l'offre de transports de trajets entre Paris et la banlieue :

"Les taxis et les VTC (voitures de transport avec chauffeur) le voient comme un concurrent direct alors qu'il s'agit seulement d'un usage parallèle, qui vient occuper un besoin insatisfait par les transports publics et les taxis-VTC; les déplacements ayant lieu la nuit et essentiellement sur des trajets de centre-ville à banlieue. (...)

Lire aussi : Et si on passait à côté de la vraie question ?

Et de poursuivre:

"Le cas de Heetch est symptomatique du fait que le législateur n'a toujours pas défini ni encadré les activités qui sont propres à l'économie collaborative. Sur cette question, alors qu'elle aurait pu prendre les devants, la Commission européenne n'a pas souhaité légiférer, estimant que le secteur collaboratif évoluait trop vite et qu'il était trop difficile à cerner pour être encadré dès maintenant. A la place, la Commission a émis des recommandations pour les législateurs nationaux et a tenté de combler le vide juridique en posant la distinction entre les plateformes de services de type Uber et les intermédiaires comme Blablacar ou Heetch dont l'existence légale doit être reconnue."

Avant de conclure:

"Le transport collaboratif a de beaux jours devant lui, il faut lui lâcher la bride à condition de respecter deux principes majeurs : la sécurité des voyageurs et la protection des données personnelles."

Lire aussi : Heetch va-t-elle être interdite ?

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 4
à écrit le 22/06/2016 à 11:33
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Allez les y les specialistes experts en tout genre.... Vous ne pouvez prendre a etre expert si vous n etes pas du milieu.... A Paris depuis le développement de masse de vtc qui sont plus que nous taxis sans compter autant de heetch qui nouq vol...

à écrit le 22/06/2016 à 10:37
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N'en déplaise à Mme la députée, je ne vois aucune différence entre un chauffeur Heetch et un chauffeur UberPop. Il y a certes des particuliers sincères dans la démarche éthique d'un covoiturage collaboratif mais surtout beaucoup de personnes qui font...

à écrit le 21/06/2016 à 19:35
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Sans me prononcer sur l'opportunité de bannir Heetch, je relève dans le discours de Karima Delli des idées surprenantes. Je ne traite ci dessous que de la "sécurité des données personnelles" Heetch, Gett, Lyft, Didi, Uber, et bien d'autres offr...

le 22/06/2016 à 10:35
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Et oui, encore un partisan de le libéralisme, je vote pour mais pas pour moi. C'est très bien pour les autres. Si cela continue, on ne pourra même plus prêter un marteau à un voisin, car les artisans vont se plaindre. Dans les villes, il n'y a...

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