Mieux vaut tard que jamais. « Nous sommes arrivés à la conclusion que, pour construire les produits que nous voulons construire, nous devons travailler vers l'intelligence artificielle générale », a dit Mark Zuckerberg, le patron de Meta, dans une interview publiée jeudi par The Verge, une publication américaine spécialisée dans les technologies. « Je pense qu'il est important de le faire savoir parce que nombre des meilleurs chercheurs veulent travailler sur des problèmes plus ambitieux », a-t-il ajouté.
L'idée dune « IA générale » a été popularisée par la start-up californienne OpenAI. Elle a pris le monde de court fin 2022 en lançant ChatGPT, le logiciel le plus connu d'IA générative. Sam Altman, son patron, la définit comme la technologie qui sera à l'œuvre dans des programmes « plus intelligents que les humains en général ».
L'IA, un concept nébuleux qui suscite des craintes
Mais pour un certains nombre d'expert, le concept de cette technologie reste nébuleux. Nick Clegg, responsable des Affaires internationales chez Meta, a d'ailleurs noté jeudi à Davos qu'il n'y a « pas de consensus sur la signification exacte de l'IA générale ». « Demandez à des scientifiques informatiques de la définir et vous obtiendrez une définition différente de chacun d'entre eux », a-t-il souligné.
Dans la société, cette l'IA générale suscite beaucoup d'enthousiasme mais aussi une immense vague d'inquiétude de la part d'observateurs et d'autorités, qui craignent notamment qu'elle n'entraîne la perte de nombreux emplois ou qu'elle ne démultiplie les pouvoirs d'acteurs mal intentionnés.
Ainsi, lors de la campagne présidentielle à Taïwan, des vidéos trompeuses visant essentiellement les candidats favorables à l'indépendance ont déferlé. Alors que près de la moitié de la population mondiale est concernée par un scrutin en 2024, « un des enjeux les plus forts sera de voir si les progrès notamment en matière d'IA seront vraiment utilisés à une échelle suffisamment critique pour modifier le cours des votes, c'est une inconnue majeure » souligne auprès de l'AFP Julien Nocetti, chercheur associé au Centre Russie/Eurasie de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Dans un autre registre, Rie Kudan, lauréate du plus prestigieux prix littéraire japonais, a expliqué avoir « employé tout le potentiel de l'IA pour écrire son roman futuriste » et « qu'environ 5% du livre est constitué de phrases générées par l'IA » citées mot pour mot.
OpenAI en première ligne
OpenAI assure vouloir construire l'IA générale graduellement, dans le but de bénéficier à toute l'humanité. Elle compte sur l'utilisation à grande échelle de ses modèles informatiques pour détecter et rectifier les problèmes.
« Je pense qu'un jour, nous créerons quelque chose qui sera considéré comme de l'IA générale, selon la définition floue que vous voulez » a de son côté déclaré Sam Altman à Davos. « Le monde aura une crise de panique de deux semaines, puis tout le monde reprendra le cours de sa vie normale ».
(Avec AFP)
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