Les investissements d'Amazon ne payent toujours pas

Le géant américain de la distribution en ligne a annoncé jeudi avoir creusé sa perte nette à 126 millions de dollars, contre seulement 7 millions un an auparavant. La hausse de ses ventes n'a pas compensé ses investissements massifs dans de nouveaux produits et services.
Ces derniers mois, Amazon a présenté deux nouveaux appareils, un boîtier-décodeur pour regarder des films et séries en ligne sur un téléviseur ainsi qu'un smartphone, le Fire Phone, qui sort vendredi aux Etats-Unis. (Photo : Reuters)

Des pertes presque deux fois supérieures aux prévisions de Wall Street, selon le New York Times. Amazon a perdu 126 millions de dollars (94 millions d'euros), soit 27 cents par action, par rapport aux sept millions de dollars (2 cents par action) de baisse l'an passé. Le deuxième trimestre d'Amazon a été rude, au point que le quotidien américain se demande si les sommes investies par le groupe paieront un jour. 

Les marchés se lassent

La sanction en Bourse a été immédiate dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle à Wall Street: le titre Amazon chutait de 6,67% à 334,68 dollars vers 20H45 jeudi soir.

"Le scepticisme s'amplifie" indique Colin Gillis de BGC Partners interrogé par le New York Times. Avant d'ironiser :  "C'est difficile d'avoir 20 milliards de dollars de revenu et de ne pas faire d'argent. C'est un exploit".

Selon un autre analyste cité par l'AFP, le marché semble commencer à se lasser des marges extrêmement faibles du groupe: l'action Amazon, qui avait atteint en janvier un record historique en clôture à 407,05 dollars, a depuis reperdu 12%.

Des pertes qui devraient se creuser

Amazon a en outre prévenu que sa perte d'exploitation, qui atteignait 15 millions de dollars au deuxième trimestre, allait nettement s'approfondir sur le trimestre en cours pour atteindre 410 à 810 millions de dollars, contre 25 millions de dollars au troisième trimestre de 2013.

Pour le directeur financier d'Amazon, Thomas Szkutak, qui s'exprimait jeudi lors d'une conférence, les raisons sont multiples :

"les services internet d'Amazon sont engagés dans une guerre de prix avec Google et ses autres concurrents du Web, six nouveaux entrepôts viennent d'ouvrir, et le groupe va encore dépenser 100 millions de dollars dans de nouveaux contenus pour impulser ses téléphones et Kindles".

Un peu de patience demande Amazon

Selon le New York Times, les dirigeants d'Amazon tentent de se montrer rassurants en affirmant ne pas forcément viser "des profits à court terme", explique Thomas Szkutak, "nous investissons dans l'intérêt des consommateurs et des actionnaires.

Et il est vrai que les ventes d'Amazon augmentent à un rythme que les distributeurs de sa carrure rêveraient d'égaler. Le groupe a indiqué que ses revenus du second trimestre atteignaient les 19,34 milliards de dollars (14,4 milliards d'euros), soit 23% de plus que les 15,7 milliards de dollars (11,6 milliards d'euros) à la même période l'an passé. Des sommes qui correspondent aux prévisions moyennes des analystes. 

Des nouveautés qui doivent encore faire leurs preuves

Le groupe affiche traditionnellement de très faibles bénéfices, voire pas de bénéfice du tout. Il réinvestit en outre constamment pour étendre son activité. Ces derniers mois, il a par exemple présenté deux nouveaux appareils, un boîtier-décodeur pour regarder des films et séries en ligne sur un téléviseur ainsi qu'un smartphone, le Fire Phone, qui sort vendredi aux Etats-Unis.

En plus de ses activités croissantes dans la vidéo sur internet, il s'est lancé dans la musique en ligne et a commencé à proposer un service d'emprunt illimité de livres électroniques. Et il a aussi développé ses offres d'informatique en ligne (cloud) à destination des entreprises, pour lesquelles il assure par exemple des services d'hébergement dans ses serveurs.

Mais certaines de ces nouveautés ne convainquent pas toujours par leur concept. Le Fire Phone notamment, résultat de plusieurs années de développement par des milliers de programmateurs et designers fait face à des résistances. Des critiques mentionnées par le New York Times regrettent que le smartphone ne soit pas fonctionnel et bon marché comme son cousin Kindle, afin de s'adresser au plus grand nombre plutôt qu'aux "geeks" les plus aisés. 

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Commentaires 4
à écrit le 26/07/2014 à 12:30
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Amazon représent le meilleur business model qui puisse exister. la société fera disparaître les Google et autres à moyen terme sous leur forme actuelle. Mais elle représente également le meilleur exemple financier. En effet pour couvrir ce qui est le...

à écrit le 26/07/2014 à 9:45
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les investissements demandent du temps pour pouvoir être rentable , on l'a vu dans les débuts de l'informatique ou nombre de marques avaient sur-investies dans de nouveaux concepts et ayant mit une décennie pour pouvoir être rentable et donc interres...

à écrit le 25/07/2014 à 16:57
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Vendre sans compter les frais fixes, ça ne marche qu'un certain temps. Peut être que vous allez enfin réviser votre politique qui achève les libraires et ne vous fait pas gagner d'argent.

à écrit le 25/07/2014 à 12:31
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Ou va l'argent ? Luxembourg et ensuite où ? Ah ah ah ...

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