Amazon veut construire jusqu'à 35 sites de distribution en France sur les trois prochaines années

Amazon dit vouloir doubler sa présence sur le territoire français d'ici trois ans, à raison d'une implantation d'entrepôt et de cinq à dix centres de distribution par an.
Anaïs Cherif
Nous souhaitons lancer un entrepôt en moyenne de 160.000 mètres carré par an -comme celui qui est actuellement en cours de développement à Metz- et entre 5 à 10 centres de distribution par an - comme celui que nous lançons à Briec, à côté de Quimper, a chiffré le directeur général d'Amazon.
"Nous souhaitons lancer un entrepôt en moyenne de 160.000 mètres carré par an -comme celui qui est actuellement en cours de développement à Metz- et entre 5 à 10 centres de distribution par an - comme celui que nous lançons à Briec, à côté de Quimper", a chiffré le directeur général d'Amazon. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Une expansion à vitesse grand V... Amazon pourrait doubler sa présence en France d'ici trois ans, selon les chiffres avancés mercredi par Frédéric Duval, directeur général d'Amazon France, lors de son audition par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Interrogé à deux reprises par Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres (Génération écologie), sur les prochains projets d'implantations en France, Frédéric Duval a fini par lâcher un plan d'expansion à trois ans.

"Nous souhaitons lancer un entrepôt en moyenne de 160.000 mètres carré par an -comme celui qui est actuellement en cours de développement à Metz- et entre 5 à 10 centres de distribution par an - comme celui que nous lançons à Briec, à côté de Quimper", a chiffré le directeur général d'Amazon.

Et de poursuivre : "Au total, nous pourrions installer 30 à 35 sites en France dans les trois ans au regard de notre prospection réalisée sur l'ensemble du territoire", a conclu Frédéric Duval... Soit, peu ou prou, l'équivalent des sites déjà construits dans l'Hexagone par l'ogre du e-commerce.

Lire aussi : Comment Amazon France veut appâter les TPE/PME grâce à la formation

Des députés dénoncent des implantations opaques

Présent en France depuis 20 ans, le géant américain possède actuellement 36 sites sur le territoire, toutes activités confondues, ce qui englobe à la fois ses bureaux parisiens, mais aussi ses entrepôts gigantesques, ses centres de tri et de distribution ou encore ses agences de livraisons. Le groupe, qui dit avoir réalisé un chiffre d'affaires en France de 5,7 milliards d'euros en 2019, emploie ainsi 9.300 salariés.

Actuellement, des projets sont en cours de développement à Metz, Briec (près de Quimper) et Morlaas (près de Pau). "Des discussions sont également en cours à Frontignan, à côté de Montpellier", a souligné le directeur général. Alors que des rumeurs courent sur une éventuelle implantation d'Amazon à Ensisheim (Haut-Rhin), Frédéric Duval a démenti tout projet à l'heure actuelle.

Au cours de l'audition, plusieurs députés ont interpellé le patron sur l'opacité de ces projets d'implantation. "Le secret dont vous faites preuve sur vos projets d'expansion justifie les critiques et les fantasmes", estime Bruno Fuchs, député du Haut-Rhin (MoDem). De son côté, Annaïg Le Meur, députée du Finistère (LREM), regrette que le projet d'agence de distribution à proximité de Quimper soit "resté trop longtemps secret".

"L'installation d'un centre de distribution ou d'un entrepôt prend du temps en France. Et cela prend même plus de temps en France, que dans d'autres pays, s'est justifié Frédéric Duval. Tant que nous n'avons pas la certitude de nous implanter quelque part, nous ne souhaitons pas communiquer sur le sujet."

Lire aussi : Amazon : créateur d'emplois... et de tensions dans les territoires

Des clauses de confidentialité pour s'implanter en toute discrétion

Amazon a pour habitude d'avancer masqué. Locataire de ses entrepôts, le groupe passe par des prestataires pour développer ses projets, comme Argan, société foncière spécialisée dans le développement et la location de plateformes logistiques. Le nom du géant américain, bien souvent, n'apparaît qu'en bout de course.

Et pour cause : ses projets d'implantations rencontrent très régulièrement des oppositions au niveau local, tant de la part de collectifs de riverains que d'associations de protection de l'environnement. Cela a notamment été le cas pour l'entrepôt en cours de développement à proximité de Metz. La firme de Seattle prendra ses quartiers sur pas moins de 19 hectares. L'imposant centre logistique, à lui seul, s'imposera sur 185.000 m² avec une hauteur de près de 23 mètres, selon le rapport de l'enquête publique, menée entre le 21 septembre et le 22 octobre 2018. Soit dix fois plus que la surface moyenne des entrepôts et plateformes logistique en France, qui est de 18.600 m², selon une étude du commissariat général du développement durable publié en mars.

Ce projet a suscité l'opposition d'un collectif de riverains, craignant des nuisances sonores et une pollution plus importante au regard de l'augmentation du trafic routier qu'une implantation d'Amazon pourrait causer. Pour son implantation, le groupe avait fait signer une clause de confidentialité à un élu local, Henri Hasser, vice-président dédié à l'aménagement économique et à la planification territoriale de la métropole, dès novembre 2016 pour exiger l'anonymat, révélait Reporterre en juillet 2019.

Lire aussi : « Nous ne pouvons pas refuser les emplois d'Amazon » Jean-Luc Bohl, Metz Métropole

Anaïs Cherif

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Commentaires 12
à écrit le 12/12/2020 à 19:32
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On savait Amazon peu conciliant avec ses syndicalistes. En réalité, le groupe de Jeff Bezos les considère en haut lieu comme une menace à surveiller comme le lait sur le feu. Une fuite de documents, rapports secrets et emails confidentiels obtenus pa...

à écrit le 12/12/2020 à 19:30
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En parlant d'Amazon : Cherche analyste en renseignements pour surveiller organisations syndicales. C'est un peu le type d'offres que l'on pouvait consulter jusqu'à ce mardi sur le site du groupe Amazon. La nouvelle de ces offres d'emploi a provoqu...

à écrit le 12/12/2020 à 10:22
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les voisins vont etre ravis d'avoir des defiles de camions toute la journee alors qu'ils croyaient etre a la campagne j'aimerais pas etre a leur place!

à écrit le 12/12/2020 à 10:13
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Le business d'Amazon c'est avant tout la collecte de données. L'aspect commercial est secondaire. Cette activité n'est pas destinée à gagner de l'argent. Pour limiter, et c'est vital, l'expansion d'Amazon, c'est interdire la collecte et le stockage...

à écrit le 12/12/2020 à 9:46
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Amusant cette litanie anti amazon chez l'homme politique français et chez certains français ... alors que cette entreprise révolutionne le commerce tout simplement avec un service quasi irréprochable, un choix quasi infini et des prix serrés. Perso...

à écrit le 11/12/2020 à 17:02
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Une avancée formidable livraison 24 heures même le dimanche sans frais Qui dit mieux et en plus amazone n'est pas un pleureur

à écrit le 11/12/2020 à 14:31
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Amusant tout ces commentaires sur Amazon... n'inversons-pas les choses ! Personnellement je ne commande pas chez Amazon, je refuse les livraisons Uber etc et ce n'est pas un problème que de se passer de tout cela. Donc je ne peste pas contre le gouv...

à écrit le 11/12/2020 à 13:50
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Le problème est plus complexe qu'il n'y parait : il est politique et clairement du coté français. Je m'explique : à partir du moment ou les région peuvent subventionner les installations d’entreprises (avec ou sans contre-parties), c'est bien l'argen...

le 11/12/2020 à 18:35
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Il ya bien longtemps que les petits commerces des centre villes moyennes ont été tués par des hypermarchés bien français ; pour le plus grand bonheur de leurs clients qui y trouvent du choix , des prix et de la variété .

à écrit le 11/12/2020 à 11:05
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il est quand même scandaleux qu'il reste des petits commerces, vraiment très génant ! mais que fait la milice au service de l'économie entrepreneuriale ? euh.... la police de notre France immémoriale ?

à écrit le 11/12/2020 à 9:38
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Il n'est pas question qu'il soit subventionné de manière quelconque et qu'il se permette de corrompre nos élus pour avoir des facilités!

à écrit le 11/12/2020 à 9:33
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C'est pour cela que de toutes façons, d'une europe en récession du fait du déclin total de sa classe dirigeante on ne pourra rien faire, les GAFAM ne sont pas de mauvais bougres c'est juste qu'ils osnt très jeunes et énormes, il faut apprendre à leur...

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