Avec Amazon Pharmacy, l'empire d'Amazon dans la santé prend forme

Le géant du commerce en ligne attaque un nouveau secteur : la santé. Il lance aux Etats-Unis Amazon Pharmacy, un service de vente et livraison de médicaments sur ordonnance. Les acteurs traditionnels de la pharmacie plongent en Bourse.
Sylvain Rolland
Amazon Pharmacy devient un énième produit d'appel pour déclencher un abonnement à Amazon Prime, plateforme de plus en plus diversifiée de services de la vie quotidienne.
Amazon Pharmacy devient un énième produit d'appel pour déclencher un abonnement à Amazon Prime, plateforme de plus en plus diversifiée de services de la vie quotidienne. (Crédits : Yves Herman)

Amazon le e-commerçant, Amazon le commerçant physique (Whole Foods), Amazon le leader mondial du cloud (Amazon Web Services), Amazon le champion du streaming vidéo (Prime Video), du streaming musical (Prime Music), du jeu vidéo (Twitch), de la domotique et des assistants virtuels (Alexa)... et désormais Amazon le pharmacien ! Mardi 17 novembre, le géant de Seattle a ajouté une nouvelle corde à son arc, la vente de médicaments sur ordonnance. Le service s'appelle tout simplement Amazon Pharmacy.

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Sur une page dédiée, les internautes peuvent commander en ligne et se faire livrer des médicaments prescrits par des professionnels de santé. Dans un communiqué, Amazon explique que le but est de permettre aux internautes de se procurer des médicaments "aussi facilement que tout autre achat sur le site d'Amazon" et de leur éviter la queue dans les officines.

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Amazon, nouvel empereur de la santé

Le service se veut ultra-complet. Les internautes peuvent ainsi enregistrer sur Amazon Pharmacy les informations de leur assurance-santé sur un profil sécurisé, et demander à leur médecin d'envoyer les ordonnances directement à Amazon Pharmacy. Ils peuvent également comparer les différentes options de prix, en fonction de leur assurance. Une page leur présente enfin les différentes marques de génériques existantes, et les divers dosages possibles.

Aux abonnés à son service Prime, Amazon Pharmacy proposera la livraison gratuite en deux jours, ainsi que des rabais parfois considérables quand ils paieront certains médicaments sans assurance : jusqu'à -80% sur les génériques et -40% sur les médicaments de marque. Autrement dit, Amazon Pharmacy devient un énième produit d'appel pour déclencher un abonnement à Amazon Prime, plateforme de plus en plus diversifiée de services.

"Alors que de plus en plus de gens cherchent à faire leurs courses du quotidien depuis leur domicile, la pharmacie est un ajout important et nécessaire à la boutique en ligne Amazon", a souligné Doug Herrington, responsable des services aux clients en Amérique du Nord.

Lire aussi : Abus de position dominante et distorsion de concurrence : Bruxelles sort l'artillerie lourde contre Amazon

Panique des pharmaciens

Forcément, l'entrée tonitruante d'Amazon dans la pharmacie a déclenché un vent de panique boursier pour les chaînes de pharmacie "traditionnelle". CVS, leader aux Etats-Unis, perdait 7,2% à l'ouverture de la Bourse, tandis que Walgreens plongeait de 9% et Rite Aid de 11,7%. Amazon, lui, prenait 2%.

Le lancement d'Amazon Pharmacy intervient deux ans après le rachat du site spécialisé PillPack, qui livre notamment des produits pour les patients atteints de maladies chroniques. En 2019, Amazon s'était aussi lancé dans la parapharmacie avec son service Basic Care Line, vendant une soixantaine de produits sans ordonnance comme le paracétamol, l'ibuprofène ou les substituts nicotiniques. A l'époque, cette première immersion avait déjà déclenché un vent de panique.

Cette nouvelle incursion -et plus importante à date- d'Amazon dans la pharmacie peut légitimement inquiéter les pharmacies traditionnelles. Car la puissance et la variété de l'écosystème Amazon, sa capacité exceptionnelle à casser les prix, à livrer rapidement et à proposer un service client réactif, en font d'entrée de jeu un concurrent solide et ô combien menaçant. C'est d'ailleurs l'ambition de Jeff Bezos : faire d'Amazon le réflexe pour tous les achats nécessaires dans la vie quotidienne.

Lire aussi : Confinement et fermeture des commerces non essentiels : une autoroute pour Amazon ?

Sylvain Rolland

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Commentaire 1
à écrit le 18/11/2020 à 8:41
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UNe bonne nouvelle, mais bon rien que d'écrire cela au sein de l'UERSS, empire prévu pour durer mille ans est censurable. Une bonne nouvelle donc puisque le secteur s'était totalement endormi du fait de rentes bétonnées liées bien souvent à la su...

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