La reprise est encore plus vigoureuse lorsque l'on est un géant de l'Internet. Le géant de la recherche a en effet vu ses revenus publicitaires rebondir de juillet à septembre après les mois de confinement, y compris sur sa plateforme de vidéos YouTube. Il a engrangé un chiffre d'affaires de 46,2 milliards de dollars, en hausse de +14% sur un an, pour un bénéfice net de 11,2 milliards (+57%). Son bénéfice net par action est ressorti à 16,40 dollars au lieu des 11 dollars escomptés par les analystes.
Pour Ruth Porat, directrice financière d'Alphabet et de Google, ce chiffre d'affaires - en augmentation de +20% par rapport au deuxième trimestre - « reflète une croissance généralisée tirée par une augmentation des dépenses des annonceurs dans la recherche et YouTube ainsi que la force continue de Google Cloud et Play ».
Si la reprise des recettes publicitaires était également attendue par les analystes sur tous les secteurs, « elles ont dépassé nos estimations », a commenté l'analyste Nicole Perrin du cabinet eMarketer. « C'est particulièrement vrai de YouTube, dont les revenus publicitaires ont progressé de +32% sur un an. Cela augure du retour des marques et montre que le désir des annonceurs pour la vidéo ne faiblit pas. On observe aussi des augmentations notables dans les dépenses en pubs politiques pendant le trimestre écoulé ».
L'offre de "cloud" (informatique dématérialisée) de Google a aussi progressé de 44% en un an, là encore d'une façon supérieure aux attentes.
La baisse du deuxième trimestre oubliée
Google avait pourtant bien commencé l'année avec +3% de ses bénéfices nets sur un an au premier trimestre et +13% pour son chiffre d'affaires. Au deuxième trimestre par contre, le leader mondial de la publicité en ligne avait trébuché, avec un bénéfice net inférieur à celui de 2019 (près de -3%). En cause : la baisse des revenus publicitaires (-8%) due au fait que les budgets de gros annonceurs, comme les voyagistes, ont été durement touchés par la pandémie. Son chiffre d'affaires aussi globalement (-2%). C'était la première fois le géant enregistrait une baisse de ses revenus.
Une situation qui fait, pour l'instant du moins, partie du passé. Pour Sundar Pichai, le patron d'Alphabet et de Google, les résultats de ce troisième trimestre sont la preuve de l'appréciation des clients et utilisateurs pour « les investissements que nous avons réalisés dans l'intelligence artificielle et les autres technologies, afin de fournir des services vers lesquels les gens se tournent en cas de besoin, au quotidien ou en période de crise ».
Ses commentaires sont très attendus lors de la conférence d'analystes sur les récentes poursuites lancées contre la firme par le ministère de la Justice et 11 États américains. Ils accusent le moteur de recherche d'abus de position dominante. « L'ironie, c'est que les résultats robustes attendus pour les Gafa (...) vont mettre en lumière leur puissance surdimensionnée, et, au final, (...) alimenter les pulsions de démantèlement des géants de la tech à Washington », a récemment fait valoir l'analyste Daniel Ives de Wedbush Securities.
(Avec AFP)
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