
Passé l'effet de curiosité, la montre connectée d'Apple, lancée en grande pompe le 24 avril dernier, se transformerait-elle en flop ? C'est, du moins, ce que laissent penser au premier abord les dernières révélations sur les chiffres de vente.
Selon une étude de marché du cabinet Market Watch, les chiffres sont bien moins souriants que ne le pensait la marque à la Pomme. Ainsi, les ventes de l'Apple Watch auraient plongé de 90% depuis son lancement il y a seulement trois mois. Il s'écoulerait à peine 20.000 Apple Watch par jour aux Etats-Unis sur les mois de mai et de juin et certains jours seulement 10.000. Pis : depuis le début du mois de juillet, les ventes stagnent autour de 5.000 unités par jour. Qui arrêtera la dégringolade?
Autre déception : le fabricant n'écoule quasiment que des modèles d'entrée de gamme, c'est-à-dire la version Sport de la montre. Les critiques mitigées du produit jouent peut-être un rôle dans cette désaffection. "Trop lente" pour le journal The Verge, "pas pour les novices" selon le spécialiste tech du New York Times et "bien trop intrusif" pour Joshua Topolsky, de Bloomberg Business:
"Je suis en réunion avec 14 personnes, en plein milieu d'une phrase, lorsque je ressens un tap-tap-tap à mon poignet. Des événements de ce genre arrivent des dizaines de fois par jour - pour des messages, des e-mails, des fin d'activité, des tweets et bien d'autres choses. Attendez une seconde. N'est ce pas la promesse de l'Apple Watch de m'aider à rester dans le moment présent, concentré sur les personnes qui m'entourent et pas dérangé par le tourbillon hypnotisant de mon iPhone ? Pourquoi ai-je le sentiment d'être soudain si dérangé ?"
Désillusion après un démarrage en trombe
Pourtant, tout avait si bien commencé. Le 11 avril dernier, quelques heures après l'ouverture des précommandes sur Internet, la firme à la Pomme indiquait des délais de livraison de quatre à six semaines, et jusqu'en juin pour certains modèles. Les « early adopters », fans de la marque, s'étaient, sans surprise, jetés sur le nouveau produit phare de leur entreprise préférée. Plus d'un million de montres se sont écoulées dès le premier week-end, laissant entrevoir un immense succès dans les magasins. De quoi fanfaronner du côté de la direction d'Apple :
"Etant donné l'engouement phénoménal des personnes qui visitent nos magasins et le nombre de clients ayant consulté l'Apple Store en ligne pour choisir très tôt leur Apple Watch préférée, nous prévoyons que les stocks disponibles lors du lancement ne suffiront pas à satisfaire cette forte demande", a déclaré Angela Ahrendts, la directrice exécutive en charge de la distribution chez Apple.
Un mois et demi plus tard, l'heure n'était déjà plus à la fête. Le 26 mai, le cabinet d'analyse de données américain Slice Intelligence, qui s'appuie sur les comportements des acheteurs sur Internet, indiquait déjà une tendance à la baisse, autour de 20.000 exemplaires par jour contre 200.000 lors des premiers jours qui ont suivi sa commercialisation. Du côté d'Apple, silence radio.
A la fin du mois de juin, toujours selon le cabinet, Apple aurait écoulé 2,8 millions de Watch en trois mois. Même si ce chiffre restait stable sur un an, on serait en-deçà des prédictions des analystes les plus pessimistes. Les spécialistes d'Apple de KGI prédisaient 15 millions d'Apple Watch vendues sur l'année, tandis que ceux de Morgan Stanley voyaient plutôt Apple vendre 36 millions de montres dans leur dernière étude sur les technologies portables. Mais pour atteindre ce chiffre, il faudrait que les ventes dans le monde s'élèvent à 100.000 articles par jour.
Nouvelle version en septembre
Apple, qui a pourtant le nez creux quand il s'agit de porter sur le marché des produits innovants, aurait-il fait fausse route avec sa Watch ? Pas si vite. Il faudra attendre les résultats des ventes de la deuxième version, en septembre, pour affirmer si oui ou non la Watch est un flop. Cette version, qui sortira en même temps que l'iPhone 6S, est censé améliorer le service et corriger les défauts pointés par les journalistes et les utilisateurs. Suffisant pour corriger le tir ?
Quoi qu'il en soit, l'Apple Watch est assurément une déception, mais celle-ci doit être relativisée en raison du fait que le secteur des montres connectées est encore naissant et ne suscite pas encore un grand intérêt de la part du grand public (38% en Europe selon le cabinet Forrester). Et Appel arrive sur un marché sur lequel existent déjà d'autres acteurs, à commencer par Samsung, mais aussi une ribambelle de startups. Autrement dit, l'Apple Watch ne joue clairement pas dans la même cour que l'iPhone ou l'iPad, des produits innovants qui ont révolutionné les usages. Pas facile d'innover en permanence...
Il faut bien savoir, et depuis très longtemps, que le portable a été inventé par un ingénieur de chez Motorola Martin Cooper pour mettre les abonnés sous écoutes permanentes.
Certains peuvent penser que je fantasme mais on en a bien vu la démonstration ces derniers temps !...
Pourquoi cette reprise ? Parce qu'Apple est l'entreprise qui a le plus de succès dans le monde (première capitalisation boursière, bénéfices colossaux, etc.) et comme ça lasse, il faut démontrer que ses lancements sont un échec.
Le problème est que cette étude –qu'on peut lire en ligne– a un tout petit défaut : elle n'intègre pas les chiffres de vente de l'Apple Watch dans les magasins Apple et sur le boutique en ligne d'Apple. Pourquoi ? Parce qu'Apple n'a communiqué aucun chiffre et ne les donnera qu'au bout d'un an.
Est-ce un problème ? Oui, parce que l'essentiel des ventes de l'Apple Watch s'est fait dans le circuit de distribution propre d'Apple en raison des quantités limitées de production de l'Apple Watch. Résultat : l'étude ne repose que sur des données venant de sites externes, qui ne couvrent qu'une partie marginale des ventes.
A cela, s'ajoute le fait que la montre a été très tôt en rupture de stock, donc non disponible : au début on vend beaucoup parce qu'on a du stock constitué pour le lancement, après, le client attendre pour pouvoir acheter la montre, particulièrement quand on achète sur des sites tiers alors qu'on sait qu'Apple privilégie toujours son propre circuit de distribution.
Résultat : en s'appuyant sur des donnée issues d'une petite partie du marché (les circuits de distribution tiers) et ne ne prenant pas en compte le fait que le produit ne pouvait se vendre... faute de produit on annonce un effondrement des ventes.
Pourtant, même cette étude montre une chose : l'Apple Watch a explosé la catégorie de produit et écrasé en termes de vente l'ensemble de ses concurrents additionnés.
Mais pour en arriver à cette conclusion, il fat lire et analyser l'étude et pas se contenter de reproduire des dépêches d'agence.
Maintenant, libre à chacun d'être addictif à ce genre de truc très loin d'être vital.
Cela reste au mieux utile
Pourtant il s'en vend à la pelle
Ils ont été suiveur sur le Streaming musical et sur les montres connectées.
je vois bcp plus d'applications métier dans des google watch que dans une montre connectées.
J'ai développé ce la dans un billet sur Notre-Siecle : http://notre-siecle.com/apple-watch-et-obsolescence/
Ce n'est pas pour autant qu'ils ne se vendent pas
C'est même le contraire qui se passe aujourd'hui avec la réduction de la durée alors même que des enjeux écologiques majeurs sont ratés