Protection des données : l'Espagne sanctionne Facebook

Le réseau social Facebook a écopé d'une amende de 1,2 million d'euros en Espagne pour avoir récolté de très nombreuses données de ses utilisateurs sans indiquer clairement que cela était "à des fins publicitaires".
Des procédures similaires à celle enclenchée en Espagne existent dans d'autres pays.

L'offensive des États de l'Union européenne contre Facebook prend différentes formes. Après l'Italie et la France qui s'en sont pris au réseau social sur le champ de l'optimisation fiscale et l'Allemagne qui l'attaque sur des abus présumés de position dominante, voilà que l'Agence espagnole de protection des données a infligé à Facebook une amende de 1,2 million d'euros pour avoir collecté des informations sur les usagers sans avoir recueilli clairement leur consentement. Facebook dispose de deux mois pour contester l'amende.

Des usages peu explicités

Selon cet organisme dépendant de l'Etat espagnol, le réseau social aux deux milliards d'utilisateurs collecte des données "sur l'idéologie, le sexe, les croyances religieuses, les goûts personnels et la navigation (sur Internet), sans informer de manière claire" les internautes, sur l'usage qui en sera fait, explique-t-elle dans un communiqué diffusé lundi. Facebook s'en sert "à des fins publicitaires, entre autres, sans obtenir le consentement exprès des usagers", comme c'est prévu par la loi sur la protection des données, ce qui constitue une "infraction très grave", ajoute-t-elle.

L'enquête de cet organisme a aussi permis de constater que le réseau social n'informe pas ses usagers de manière "exhaustive et claire" sur "les données qu'il va collecter et le traitement qui en sera fait, se bornant à donner quelques exemples". Ainsi, Facebook tire des informations des interactions entre usagers et sur des sites tiers sans qu'ils sachent ce que le réseau social va en faire. C'est le cas notamment quand, sans être membres, ils se rendent sur la page d'un membre.

Enfin, selon l'agence, Facebook n'élimine pas les données collectées, même si la personne a fermé son compte et demande que ses données soient effacées, les conserve pendant plus de 17 mois grâce à un "cookie".

L'AFP a cherché à joindre Facebook en Espagne sans succès.

Près de 10 milliards de dollars de pub en un trimestre

Dans ses résultats trimestriels publiés fin juillet, Facebook a annoncé une nouvelle hausse de ses recettes publicitaires, élément le plus scruté par Wall Street car elles constituent la quasi-totalité de ses revenus. Ces recettes atteignent désormais 9,2 milliards de dollars, et s'appuient encore davantage sur les appareils mobiles.

Des procédures similaires à celle enclenchée en Espagne existent dans d'autres pays. Ainsi, en mai en France, le réseau social américain a été condamné à une amende de 150.000 euros pour "de nombreux manquements" à la loi française protégeant les utilisateurs d'internet. Au niveau européen, un Groupe de contact chargé de coordonner les mesures en vue de protéger les données des usagers s'est formé. Il comprend la Belgique, l'Espagne, la France, l'Allemagne et les Pays bas.

(avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 11/09/2017 à 16:07
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Face de bouc et Cie font leur beurre en revendant les infos que les naïfs leur fournissent gratuitement. Bon, le problème en effet est que ces boîtes de paient pas d'impôts sur leurs bénéfices :-)

à écrit le 11/09/2017 à 15:57
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Les États européens à l'agonie financière du fait de l'évasion fiscale des riches et de l'autocratie allemande cherchent à racketter le premier venu, du moins voilà l'effet que ça donne.

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