Rachat d'Activision Blizzard : Microsoft obtient le feu vert de l'autorité britannique de la concurrence

L'autorité britannique de la concurrence, la CMA, a annoncé ce vendredi qu'elle donnait un feu vert définitif au nouvel accord de rachat d'Activision Blizzard, éditeur du jeu « Call of Duty », par l'Américain Microsoft.
Le dernier obstacle réglementaire à l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft est levé.
Le dernier obstacle réglementaire à l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft est levé. (Crédits : DADO RUVIC)

Fin du feuilleton. Le dernier obstacle réglementaire à l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft est levé. Le géant américain, après un refus en avril de l'autorité britannique de la concurrence (CMA) d'autoriser ce rachat, avait soumis à l'institution une version amendée. Cette dernière a été acceptée ce vendredi 13 octobre. La Commission européenne avait, pour sa part, approuvé ce rachat en mai.

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« Nous sommes reconnaissants de l'examen approfondi (du nouvel accord) et de la décision de la CMA aujourd'hui », a immédiatement réagi le président de Microsoft Brad Smith dans une déclaration transmise à l'AFP. « Nous avons maintenant franchi le dernier obstacle réglementaire pour finaliser cette acquisition, qui, selon nous, profitera aux joueurs et à l'industrie du jeu dans le monde entier », a-t-il ajouté.

Cette opération doit donner naissance au troisième acteur de la filière en termes de chiffre d'affaires, derrière le chinois Tencent et Sony. « La décision d'aujourd'hui était largement attendue et met un terme à ce qui a été un processus tumultueux pour toutes les parties concernées », selon Alex Haffner, avocat spécialiste des questions de concurrence, et partenaire associé du cabinet Fladgate.

 « Call of Duty » et « Candy Crush » vendus à Ubisoft

Le titan des logiciels prévoit notamment dans la nouvelle version de son projet de rachat à 69 milliards de dollars des cessions notables : les droits de jeux en ligne d'Activision Blizzard - dont ceux des succès planétaires « Call of Duty » et « Candy Crush » - vont être vendus au Français Ubisoft. Ce dernier aura ainsi le droit de vendre des licences sur les contenus d'Activision à « tout fournisseur de jeux dématérialisés ».

La CMA avait donné fin septembre un accord provisoire. L'autorité britannique faisait toutefois état de « préoccupations résiduelles limitées ». Elle soulignait alors que la nouvelle mouture de l'accord « va permettre aux joueurs d'accéder aux jeux d'Activision de manières différentes », avant de préciser que cette copie amendée n'était « pas un feu vert ». L'Autorité assure vendredi que les solutions proposées par Microsoft fourniront les garanties nécessaires « pour garantir que cet accord soit correctement mis en œuvre ».

« Dans le cadre du nouvel accord, Microsoft n'achètera pas les droits de visionnage en flux (streaming, ndlr) de tous les jeux présents d'Activision », ni ceux des « jeux qui seront diffusés pendant les 15 prochaines années (sauf dans l'espace économique européen) », détaille la CMA, qui avait bloqué l'opération fin avril, craignant qu'elle ne réduise trop la concurrence dans le marché des jeux dématérialisés. Le coup d'arrêt porté à cette méga-opération avait déclenché l'ire de Microsoft, son président décriant un « jour le plus sombre des quatre décennies (de Microsoft) en Grande-Bretagne » et ajoutant que cela ébranlait « la confiance » du géant américain des logiciels du pays comme terre d'accueil pour les entreprises de technologie.

La CMA est déterminée « à empêcher les fusions qui nuisent à la concurrence » et « nous prenons nos décisions sans influence politique et nous ne nous laisserons pas influencer par le lobbying des entreprises », asemblé lui répondre ce vendredi Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, citée dans le communiqué.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 17/10/2023 à 3:55
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Un LBO de 68,7 Mds à l'aide des banques américaines manipulant l'épargne des ménages pire que le montage pyramidal de la bulle immo chinoise et le régulateur américain n'oppose pas un refus catégorique au regard du risque financier systémique...

à écrit le 13/10/2023 à 14:20
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Tout porte à croire que Microsoft ne s'est pas seulement payé à grand frais Activision Blizzard mais aussi les régulateurs au regard de sa capitalisation délirante conséquence d'un monopole historique des systèmes d'exploitation pour ordinateur ta...

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