France Télévisions : imbroglio social et division syndicale

Un salarié sur cinq de France Télévisions était en grève ce vendredi. Les journaux de France 2 et France 3 ont été perturbés. Une assemblée générale houleuse a souligné la division syndicale.
(Crédits : Photo Reuters)

Vendredi, à la rédaction de France 2, on comptait 52% de grévistes qui ont répondu à l'appel lancé par le SNJ, la CFDT et la CFE-CGC pour demander la prolongation des accords sociaux de l'entreprise. Sur l'ensemble du groupe, le taux de grévistes s'élevait à 18 %.

La décision de la justice, la veille, en appel, de prolonger le délai pour négocier une nouvelle convention collective, a certes soulagé les syndicats en leur donnant plusieurs mois pour parvenir à un accord. Mais elle a aussi avivé les tensions et l'incertitude.

Représentants CGT sifflés
Au cours d'une assemblée générale en début d'après-midi au siège du groupe, les représentants de la CGT, majoritaire dans l'ensemble du groupe mais surtout à France 3, ont été sifflés. Le syndicat n'avait pas appelé à la grève et discutait depuis des mois les termes d'une nouvelle convention collective.

 

Ses négociateurs et ceux de FO n'excluaient pas de signer un accord partiel, dit "de substitution" sur les points acquis, à la date du 7 juin, si celle-ci avait été confirmée comme échéance de tous les anciens accords. Quitte à poursuivre les négociations sur le reste.

 

Une attitude contestée par les autres syndicats qui dénonçaient cet accord de substitution "dangereux". Le tout dans un contexte où la nouvelle loi sur la représentativité syndicale dans les entreprises, qui enlèvera à plusieurs formations syndicales tout pouvoir de signature, exacerbe les tensions.

 

Des accords collectifs prorogés jusqu'en février 2011
La direction de France Télévisions a proposé de proroger tous les accords collectifs en vigueur au sein des sociétés France 2, France 3, France 4, France 5, RFO et France Télévisions Interactive, sociétés absorbées depuis la loi de mars 2009 au sein de l'entreprise unique France Télévisions.
Mais elle a limité cette prorogation au 8 février 2011. Or la cour d'appel a jugé que les délais de négociation d'une nouvelle convention collective étaient ceux fixées par la précédente convention. Soit 18 mois pour les journalistes, donc jusqu'en février 2011, et 3 ans pour les autres personnels administratifs et techniques dits PTA, soit jusqu'en octobre 2012.

Du coup, il probable qu'aucun syndicat n'accepte ce délai raccourci pour les PTA et ne signe cet accord d'ici lundi. La direction pourrait décider alors de l'appliquer unilatéralement.

Le nouveau PDG pourrait tout reprendre à zéro
La reprise des négociations sur la prochaine convention collective est prévue après le 14 juin et tous les points discutés depuis 9 mois devraient tout de même servir de base aux discussions.

Mais d'ici là, le nom du nouveau PDG de France Télévisions sera peut être connu, et la légitimité à négocier de l'équipe en place autour de Patrick de Carolis sera affaiblie. Le nouvel arrivant peut être tenté de tout reprendre à zéro.

En attendant, dans l'entreprise unique France Télévisions, vont continuer à se côtoyer au sein d'équipes réunies dans un même service, des personnels venus des anciennes chaînes France 2, 3, 5, RFO, avec des règles différentes pour l'organisation, le temps de travail, la définition des métiers.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.