Les films en 3D, un business rentable ?

Le cinéma en relief, après des déceptions l'an dernier, revient en force. Le chantre de la 3D James Cameron, cartonne avec la « ressortie » de « Titanic » quinze ans après et un long processus de conversion.
James Cameron, l'apôtre de la 3D, à l'avant-première de "Titanic 3D" à Londres fin mars. Copyright AFP.

« Le Grand Bleu » bientôt en 3D ? Le réalisateur Luc Besson a déclaré cette semaine qu'il « aimerai[t] bien le voir en 3D » ainsi que son film de science fiction « Le 5e élément », sans qu'il n'ait semble-t-il encore de projet précis. C'est la grande tendance ces derniers mois à Hollywood : convertir en 3D un film qui a déjà triomphé en salles afin de lui donner une seconde vie et aussi de toucher le jack-pot une nouvelle fois. L'apôtre de la 3D, James Cameron, qui a signé le plus grand succès de l'histoire du Box-Office mondial avec son « Avatar » en relief (2,7 milliards de dollars de recettes brutes), cartonne actuellement avec « Titanic en 3D » qui a déjà rapporté plus de 200 millions de dollars en deux semaines d'exploitation, dont plus de 67 millions rien qu'en Chine, selon Box Office Mojo. En France, où le film catastrophe romantico-historique avait totalisé 21 millions d'entrées il y a quinze ans, un record national que même « Bienvenue chez les Ch'tis » et « Intouchables » n'ont pas battu, « Titanic » version 2012 a dépassé les 830.000 entrées.

La conversion de 2D en 3D aura coûté 18 millions de dollars

Pourtant, après une première ruée sur la 3D dans la foulée d'Avatar, plusieurs films en relief ont été de relatifs flops : plus exactement, les entrées en salles pour la version 2D, au ticket moins cher pour les spectateurs, ont dépassé celles de la version 3D par exemple dans le cas de « Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence » et de « Kung Fu Panda 2 », pâtissant d'une lassitude du public, après la sortie de plusieurs opus de qualité médiocre, faute d'avoir été tournés en 3D dès l'origine mais juste toilettés en post-production, comme « Le choc des titans ». Dans le cas de « Titanic », le processus de conversion, un délicat travail technique et artistique en particulier sur l'arrière-plan, aura pris 14 mois et coûté la bagatelle de 18 millions de dollars - presque le double du budget de production d'« Intouchables » à titre de comparaison (9,5 millions d'euros). Outre un retour sur investissement colossal (10 fois le budget) à lui-seul, cette ressortie prolonge le succès de la version 2D, qui avait elle-même coûté 200 millions de dollars : au total, le film avec Leonardo di Caprio et Kate Winslet vient de dépasser les 2 milliards de dollars de recettes brutes cumulées.

Les images en relief, l'avenir de la TV ? 
En février dernier, George Lucas a ressorti l'un des opus de sa série de « La guerre des étoiles : la menace fantôme ». Le film lui a rapporté plus de 100 millions de dollars, contre 375 millions pour la version sortie en 1999. En janvier, le film d'animation « La belle et la bête » a été un peu plus décevant, avec 53 millions de recettes, dont seulement 6 millions à l'international, contre plus de 145 millions à la sortie en 1991. A l'inverse, « Le Roi Lion 3D» a rapporté 172 millions à l'automne dernier, soit un tiers des recettes cumulées depuis sa première sortie sur les écrans en 1994. Le transfert de 2D en 3D s'avère donc largement rentable. Infatigable apôtre de l'image en relief, James Cameron est venu plaider cette semaine en faveur de la 3D au salon NAB des diffuseurs TV américains à Las Vegas : Il y a présenté son système « 5D » de caméras permettant de filmer en même temps en 2D et en 3D, ce qui permet de réduire les coûts et de trouver un modèle économique rentable pour la 3D au petit écran.
 

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2012 à 15:13
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La 3D ? Bof... Les lunettes ? Beurk !

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