Vente d’Editis : Vivendi entre en négociations exclusives avec Kretinsky

Le géant français des médias a annoncé, ce mardi, son entrée en négociations exclusives avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinski pour lui céder la totalité du capital d’Editis, le numéro deux français de l’édition.
Pierre Manière
Pour Daniel Kretinski, l’acquisition d’Editis lui permettrait de changer de dimension, en devenant, d’un coup, un cador dans le paysage français de l’édition.
Pour Daniel Kretinski, l’acquisition d’Editis lui permettrait de changer de dimension, en devenant, d’un coup, un cador dans le paysage français de l’édition. (Crédits : VIOLETA SANTOS MOURA)

Ce n'est pas la solution qui était initialement privilégiée par Vivendi. Mais le géant des médias dirigé par Vincent Bolloré a dû s'y résoudre. Vivendi a annoncé, ce mardi, entrer en négociations exclusives avec International Media Invest, une filiale de la holding CMI du milliardaire tchèque Daniel Kretinski, pour lui céder 100% du capital d'Editis. Dans un communiqué, Vivendi précise qu'il a pris cette décision après avoir avoir examiné « plusieurs offres » pour son groupe d'édition. Celles-ci émanaient notamment du groupe de médias italien Mondadori, propriété de Silvio Berlusconi, du canadien Quebecor, et du groupe français Reworld.

Si les négociations aboutissent, l'opération devra in fine être validée par la Commission européenne, précise Vivendi. C'est d'ailleurs Bruxelles qui a poussé Vivendi a privilégier l'option d'une vente directe d'Editis, dans le cadre de l'examen du rachat du groupe Lagardère par le géant français des médias. En lâchant d'emblée les rênes d'Editis, numéro deux de l'édition dans l'Hexagone, le groupe de Vincent Bolloré espère décrocher le feu vert des autorités concurrentielles européennes pour mettre la main sur Hachette, le numéro un du secteur, et propriété de Lagardère.

Kretinski étend ses tentacules dans les médias

Initialement, Vivendi militait pour une autre option, jugée plus profitable : celle d'une cotation d'Editis en Bourse, couplée à une distribution des parts aux actionnaires de Vivendi. C'est cette solution qui avait été privilégiée par le géant français des médias pour céder sa pépite Universal Music Group il y a deux ans. Elle avait permis au groupe Bolloré, actionnaire de référence de Vivendi à hauteur de 29,5%, de gagner beaucoup d'argent. Mais ce procédé, s'agissant d'Editis, n'avait guère les faveurs de Bruxelles.

Pour Daniel Kretinski, l'acquisition d'Editis lui permettrait de changer de dimension, en devenant, d'un coup, un cador dans le paysage français de l'édition. Editis rassemble plus d'une cinquantaine de maisons prestigieuses, comme Robert Laffont, Plon ou encore Juillard... Encore inconnu en France il y a quelques années, le milliardaire tchèque, qui a fait fortune dans l'énergie, est déjà devenu un des plus importants et influents propriétaires de médias dans l'Hexagone. Son groupe CMI France a multiplié les emplettes. Outre Elle, Marianne, et Télé 7 jours, celui-ci est également co-actionnaire du groupe Le Monde. Il a récemment renfloué le quotidien Libération à hauteur de 15 millions d'euros. Daniel Kretinski possède aussi plus de 5% du groupe TF1. Le tycoon était également sur les rangs pour racheter le groupe M6 lorsque celui-ci était à vendre.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 15/03/2023 à 0:14
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Hachette chez bollore.. quelle horreur on a avoir le petit jesus comme marque page .. quand au milliardaire tchèque - décrié dans son pays- les Rg ferait bien de s y intéresser .. la mafia russe n y ait pas très loin.. a suivre

à écrit le 14/03/2023 à 13:19
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réviser notre histoire par Saint Nicolas du Chardonnet, vous voulez garder le statut quo?

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