Vivendi veut céder Editis dans le cadre du rachat de Lagardère

La manœuvre doit permettre au géant des médias de Vincent Bolloré de décrocher le feu vert de l’Autorité de la concurrence, pour qui un rapprochement entre Editis et Hachette, tous deux très présents sur le marché français, peut poser problème.
Pierre Manière
Le projet consiste à introduire Editis en Bourse, puis à distribuer l’intégralité des parts de l’éditeur aux actionnaires de Vivendi, dont le groupe Bolloré, lequel céderait ensuite ses actions à un nouvel actionnaire de référence.
Le projet consiste à introduire Editis en Bourse, puis à distribuer l’intégralité des parts de l’éditeur aux actionnaires de Vivendi, dont le groupe Bolloré, lequel céderait ensuite ses actions à un nouvel actionnaire de référence. (Crédits : VIOLETA SANTOS MOURA)

C'était le point qui posait problème dans le rachat de Lagardère par Vivendi. Tous deux détiennent un cador de l'édition : Hachette pour Lagardère, et Editis pour Vivendi. Pour beaucoup, il aurait été particulièrement difficile pour les autorités concurrentielles d'accepter une union entre ces deux groupes. Il faut dire que tous deux sont très présents sur le marché français, sachant qu'Hachette est, pour sa part, bien plus ancré à l'international.

Vivendi, qui a mis le grappin sur Lagardère en juin dernier, a semble-t-il trouvé la parade pour décrocher le feu vert de l'Autorité de la concurrence. Ce jeudi, lors de la présentation de ses résultats au titre du premier semestre, le géant des médias contrôlé par Vincent Bolloré a précisé son plan. « Pour éviter les problèmes potentiels de concentration avec le groupe Lagardère, Vivendi va étudier un projet de cession de sa filiale Editis dans son intégralité », indique le groupe dans un communiqué.

« Préserver l'intégrité d'Editis »

Le projet consiste à introduire Editis en Bourse, puis à distribuer l'intégralité des parts de l'éditeur aux actionnaires de Vivendi, dont le groupe Bolloré, lequel céderait ensuite ses actions à un nouvel actionnaire de référence. Ce montage devra, quoi qu'il en soit, être validé par Bruxelles et la Commission européenne. « Ce projet, s'il se réalisait, permettrait à Editis de conserver son intégrité et son autonomie tout en bénéficiant de solides opportunités de croissance », explique Vivendi.

Si Hachette est aujourd'hui le leader de l'édition dans l'Hexagone, Editis demeure son dauphin. Ce dernier a été racheté en janvier 2019 par Vivendi. Il est présent sur tous les segments de marché, de la littérature au livre de poche, en passant par l'éducation et la distribution. L'an dernier, Editis, qui compte 2.400 employés, a réalisé un chiffre d'affaires de 856 millions d'euros.

Pierre Manière

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