21 projets, trois équipes gagnantes, mais surtout plein de talents, d'enthousiasme et de sororité. Tels étaient les ingrédients de la finale du concours Global Startup Weekend Women, organisée à la veille du 8 mars en région parisienne. Partant du constat qu'au niveau mondial, seulement un tiers des entrepreneurs dans l'innovation sont des femmes, et qu'en France le secteur technologiques ne compte que 10% de femmes dirigeantes d'entreprises, cette initiative internationale, impulsée par une équipe bénévole parisienne, vise à changer la donne, en affirmant la place de l'entrepreneuriat féminin dans cet écosystème et en promouvant des idées plus diversifiées, inclusives et impactantes. Elle a été soutenue, entre autres, par RCI Bank and Services, AccorHotels - qui a accueilli la finale dans son siège -, Air France, Wavestone, Air Liquide et La Tribune.
Un tour du monde simultané de l'entrepreneuriat féminin
La soirée parisienne du 7 mars n'était en réalité que l'aboutissement d'un événement bien plus large : le week-end des 9, 10 et 11 février, 54 heures pendant lesquelles plus de 2.000 femmes se sont réunies dans 23 villes des cinq continents afin de développer ensemble des idées d'entreprise. Un tour du monde simultané de l'entrepreneuriat féminin qui visait à structurer et internationaliser des éditions locales de Weekend Startups Women pré-existantes - à leur tour issues de l'expérience de Startups Weekends non genrés, organisés depuis 2009 dans 150 pays. Il a abouti à la présentation de quelque 200 projets.
À Paris, 90 participantes s'étaient notamment rassemblées à l'école de management EBS. "Happy Meet Platform", projet de plateforme de location de salles de réunion dans les restaurants pour les sociétés de moins de 10 employé.es, élaboré par six entrepreneuses, avait été sélectionné comme finaliste.
Des chameaux aux services de beauté
Lors de la finale, après deux heures de présentations, trois projets ont été choisis par le jury. Le premier prix a été remporté par Safe Sahara, solution développée par l'équipe algérienne d'Oran afin de résoudre le grave problème local des accidents routiers causés par les chameaux s'échappant sur les routes. Elle se fonde notamment sur la vente aux éleveurs de bracelets connectés, et aux automobilistes d'applications de géolocalisation et d'alerte. Le jury a notamment été convaincu par le potentiel de l'outil, allant bien au-delà du contexte algérien : tous les animaux élevés à l'air libre sont susceptibles d'être équipés.
Le deuxième prix a été attribué à Beauty Butler, applications de géolocalisation, comparaison, réservation et paiement en ligne de services de beauté. Développée par l'équipe de Durban (Afrique du Sud), elle fonde son business model sur des commissions, mais également sur la publicité, la vente de data ou l'investissement financier des revenus.
Expérimenter l'aventure entrepreneuriale
Know Your Norma, application créée par l'équipe de Denver USA, a obtenu le troisième prix. Afin de faciliter le dépistage du cancer du sein, elle met à la disposition des femmes un système simplifié de rappel des contrôles nécessaires et de leurs échéances. Un prix "Coup de cœur", en raison de l'impact potentiel du projet, a enfin été décerné à l'équipe d'Abia, pour son application E-mergency, visant à rendre plus rapide l'accès aux urgences au Nigéria.
L'objectif était toutefois surtout "d'expérimenter l'aventure entrepreneuriale", afin de devenir "entrepreneuses de ses propres vies", a rappelé en clôture l'équipe organisatrice. Une approche qui aujourd'hui semble avoir le soutien du gouvernement: "Notre rôle est de rendre la vie plus facile à celles et ceux qui veulent réussir", a affirmé Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargé du numérique, qui était présent à la soirée.
Afin d'inciter les femmes à investir notamment le monde de la technologie, il a promis d'agir sur trois fronts : améliorer l'image du secteur auprès des jeunes, promouvoir une culture plus inclusive dans les entreprises et agir sur l'orientation des plus jeunes. Mais chacune a son rôle à jouer :
"Afin d'inspirer les prochaines générations, soyez d'abord de très bonnes entrepreneuses mais, aussi, dites-le fort", a ajouté le ministre.
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