Streaming : pari gagnant pour Disney+

Le géant américain du divertissement a annoncé, mardi, avoir séduit 26,5 millions d'abonnés pour son service de streaming vidéo Disney+, lancé mi-novembre dans seulement cinq pays. Alors que le déploiement international de la plateforme doit se poursuivre, la firme table sur la conquête de 60 à 90 millions d'abonnés d'ici la fin 2024.
Anaïs Cherif
La service de streaming vidéo Disney+ propose un abonnement à 6,99 dollars/euros par mois, pour avoir accès à 4 écrans simultanés, le tout en 4H (très haute définition).
La service de streaming vidéo Disney+ propose un abonnement à 6,99 dollars/euros par mois, pour avoir accès à 4 écrans simultanés, le tout en 4H (très haute définition). (Crédits : DR)

[Publié le 05/02 à 12h34, modifié à 19h08]

Disney fait une entrée fracassante sur le marché ultra-concurrentiel du streaming vidéo. Le géant américain du divertissement a publié, mardi, les résultats financiers du premier trimestre de son exercice fiscal décalé, clôturé au 28 décembre. Son service de streaming vidéo, baptisé Disney+, revendique déjà 26,5 millions d'abonnés après moins de deux mois de mise en service. À titre de comparaison, le pionnier et leader Netflix revendique 67,7 millions d'abonnés uniquement aux États-Unis et au Canada (sur un total de 167 millions dans le monde.)

"Nous avons réalisé un solide trimestre, mis en exergue par le lancement de Disney+, qui a dépassé nos plus grandes attentes", a commenté dans un communiqué de presse Bob Iger, PDG de la Walt Disney Company.

Le nombre d'abonnés devrait continuer de gonfler au cours de l'année puisque le groupe va progressivement déployer sa plateforme. Disney+, qui a été lancé mi-novembre, est seulement disponible dans cinq pays pour l'instant (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Pays-Bas, premier pays européen où le service est disponible).

Le service sera disponible le 24 mars au Royaume-Uni, en Irlande du Nord, en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Suisse et en Autriche. L'Inde doit également suivre dans la foulée. Courant 2019, la firme tablait sur la conquête de 60 à 90 millions d'abonnés d'ici la fin 2024. Elle n'a pas annoncé de nouveaux objectifs suite à l'annonce de ces premiers résultats.

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Une offre pléthorique

Selon le patron de Disney, les abonnés ont été séduits aussi bien par les vieux classiques que les productions plus récentes des studios Pixar, les comédies musicales ou les contenus originaux, rapporte l'AFP. "En termes d'heures de visionnage, on est à 6-7 heures par abonné et par semaine en moyenne", a-t-il précisé, soulignant prudemment que la période de Noël a sans doute tiré cette statistique vers le haut.

Pour s'imposer face à Netflix, AppleTV+, Amazon Vidéo Prime et consorts, Disney mise sur un catalogue pléthorique. Dès son lancement, le service revendiquait déjà 500 films et 7.500 épisodes de séries, issus de son énorme catalogue maison. Le groupe étoffe aussi son offre avec Hulu, plateforme de streaming américaine dont Disney a pris le contrôle intégral en mars 2019. Selon les comptes publiés par Disney, Hulu a passé le cap des 30 millions d'abonnés l'année dernière (+33% sur un an). Son service dédié au sport, ESPN+, revendique désormais 6,6 millions d'abonnés, contre 1,4 million en 2018. Dans le détail, Disney ne précise pas quelle est la proportion d'abonnés qui se recoupe entre ses trois services.

Lourdes pertes attribuées au lancement de Disney+

Sans oublier que la firme de Mickey Mouse a cassé les prix. Son abonnement coûte 6,99 dollars/euros par mois, pour avoir accès à 4 écrans simultanés, le tout en 4K (très haute définition). L'entreprise propose aussi un bouquet regroupant Disney+, Hulu et ESPN+ pour 13 dollars. En France, son concurrent Netflix commence les abonnements à 7,99 euros par mois (1 écran), puis 11,99 euros (2 écrans simultanés) et enfin 15,99 euros (4 écrans).

| Lire aussi : Netflix, Amazon, AppleTV+, Canal+, Disney+... comparatif des offres de streaming en France

La division d'activités en relation directe avec les consommateurs ("direct to consumer"), qui englobe Disney+, a généré un chiffre d'affaires de près de 4 milliards de dollars au premier trimestre, contre 900 millions il y a un an. En revanche, cette division a plombé ses pertes, passant de 136 millions de dollars au cours du dernier trimestre 2018 à 693 millions sur la même période en 2019 (+409%). Cela a été attribué notamment aux coûts de lancement de la plateforme.

Au total, Disney a généré un chiffre d'affaires de 20,85 milliards de dollars au cours du trimestre pour un bénéfice net de 2,1 milliards (-22%). L'action de Disney ressortait en très légère baisse (-0,16%) lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Anaïs Cherif

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