Clients de BlackBerry, faut-il craindre pour la confidentialité des données ?

Le fabricant du téléphone assure que les discussions en cours avec plusieurs États préservent les besoins légitimes de ses clients.

Chez Goldman Sachs et JP Morgan les récentes affaires saoudiennes ou indiennes concernant la sécurité du BlackBerry sont prises très au sérieux. Et pas seulement parce que le cours de l'action du fabricant du fameux téléphone, Research in motion (RIM), a chuté de plus de 10 % en quinze jours. Les deux grandes banques d'affaires américaines craignent une dégradation du niveau de sécurité du système BlackBerry, cet atout majeur qui explique en partie pourquoi ce téléphone équipe quasiment tous les banquiers, traders, hommes d'affaires que compte la planète (lire ci-dessous).

Selon Bloomberg, les directions de plusieurs grands clients de BlackBerry, dont celles de Goldman Sachs et de JP Morgan, ont récemment obtenu la tenue d'une conférence téléphonique pour obtenir des explications de RIM sur les accords qu'il a pu conclure avec plusieurs autorités nationales, Arabie Saoudite et Inde, pour leur permettre de lire les messages envoyés depuis le téléphone. La crainte de ces grands clients?? Que les emails envoyés entre leurs employés ou à leurs clients puissent être interceptés par un service de renseignements, à leur détriment. « Le risque sur l'image de marque et les affaires de BlackBerry auprès de ces grands utilisateurs est important. Le groupe doit absolument faire preuve de transparence », prévient l'expert d'un grand cabinet de conseil.

Pas de passe-droit

Conscient de ce risque, RIM a publié la semaine dernière un communiqué à destination de ses clients. Le groupe canadien ne révèle rien des « discussions confidentielles qu'il peut avoir avec n'importe quel gouvernement ». Mais, s'il se dit le plus « coopératif possible », il assure aussi que ces discussions « préservent les besoins légitimes des citoyens et des entreprises ».

Pour rassurer ses clients, et protéger son image de marque, RIM a ainsi fixé quatre grands principes. Premièrement, les opérateurs en télécoms des pays concernés ne peuvent accéder aux données que dans un cadre judiciaire, notamment pour des questions de sécurité nationale. Deuxièmement, les contraintes techniques imposées à RIM doivent être similaires à celles imposées aux autres vendeurs de téléphones. Troisième principe, l'architecture du réseau de BlackBerry est la même partout dans le monde, « contrairement à la rumeur » affirme le groupe, alors que certains experts estiment que des pays, notamment les États-Unis, la Chine ou la Russie, auraient un accès facilité aux données qui transitent sur les BlackBerry. Enfin, quatrième et dernière règle?: ces principes de sécurité sont standards et ne prévoient donc aucun « accord spécial pour des pays en particulier ».

Ces règles suffiront-elles à rassurer les utilisateurs de BlackBerry ?  Les résultats du deuxième trimestre de l'exercice 2010, que le groupe publiera le 16 septembre permettront de voir si ces questions de sécurité ont pesé sur le rythme de recrutement de nouveaux clients. Ces affaires tombent en tout cas au mauvais moment pour RIM. Ce brouhaha sécuritaire a totalement occulté le lancement début août du Torch, le dernier né de la famille BlackBerry, justement censé donner un coup de fouet aux ventes.

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