Messages par Blackberry : ultimatum de l'Arabie saoudite

Le royaume wahhabite a été le premier pays à bloquer - avant de la rétablir - la messagerie des fameux téléphones ordinateurs du canadien RIM, Research in Motion, accusés dans certains pays de trop protéger les données de ses utilisateurs. Ryad exige de pouvoir surveiller à partir de lundi le contenu des messages.

Tempête sur le Blackberry, le téléphone ordinateur vedette du canadien RIM, Research in Motion. Pour la première fois, un pays, l'Arabie Saoudite, a bloqué sa messagerie ce vendredi avant de la rétablir dans l'après-midi. D'autres menacent d'en faire autant.

Selon l'agence de presse officielle saoudienne Spa, le régulateur saoudien des télécommunications, la Commission de la technologie des communications et de l'information (CITC), exige de pouvoir à partir de lundi surveiller le contenu des messageries des BlackBerry. Faute de quoi le service sera à nouveau suspendu.

Le Koweït dit de son côté qu'il n'a pas l'intention de bloquer les services du BlackBerry mais il discute toujours avec son fabriquant Research in Motion des questions morales et de sécurité soulevées par le cryptage du smartphone. "Nous n'avons pas l'intention de bloquer les services du BlackBerry, mais parallèlement, nous suivons de près les négociations directes et indirectes entre le groupe et d'autres Etats du Golfe", a déclaré dimanche le ministre des communications Mohamed El-Busayri. Il a ajouté que le Koweït nourrissait des inquiétudes "morales" sur l'usage du BlackBerry qui pose également des "questions de sécurité". Il confirme avoir demandé à Research in Motion de bloquer l'accès aux sites pornographiques.

Les autorités libanaises espèrent que RIM leur fournira un programme permettant d'accéder aux données cryptées transitant sur les serveurs de ses téléphones."Nous étudions ce dossier en vue d'en discuter avec RIM (...) et d'obtenir le programme qui permet à un Etat d'accéder aux informations", a dit le ministre libanais des Télécommunications, Charbel Nahhas, au journal As Safir de vendredi.

Précisant qu'il y avait au Liban environ 60.000 utilisateurs de BlackBerry, il a ajouté qu'aucune décision n'avait pour le moment été prise sur une éventuelle restriction de ce service dans le pays. Les discussions avec le groupe canadien pourraient prendre deux mois, dit-il. Le chef des services de régulation des télécommunications libanaises, Imad Hoballah, a annoncé jeudi que le Liban allait étudier les risques éventuels concernant la sécurité du BlackBerry.

RIM négocie aussi avec l'Inde et les Emirats arabes unis pour tenter d'empêcher le blocage par ces pays de certains services de son smartphone.

Au Liban, deux employés de l'entreprise publique de téléphonie mobile Alfa ont été récemment inculpés d'espionnage pour le compte d'Israël, un délit passible de la peine de mort. Leur arrestation a suscité l'émoi au Liban et provoqué un débat sur l'ampleur de l'infiltration israélienne dans les secteurs des télécommunications et de la sécurité dans le pays. Les autorités libanaises ont arrêté des dizaines de personnes depuis avril 2009 dans le cadre d'une enquête consacrée à l'espionnage au profit de l'Etat juif. Une vingtaine d'entre elles ont été inculpées, dont un général appartenant à la direction de sûreté.

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