Alcatel-Lucent brûle son cash... en attendant la remise à plat stratégique à l'été

L'équipementier télécoms accuse une nouvelle perte d'exploitation au premier trimestre. Michel Combes, le directeur général arrivé aux commandes il y a moins d'un mois, présentera "au début de l'été" les conclusions de la revue des activités et du modèle opérationnel du groupe.
Michel Combes, le nouveau directeur général d'Alcatel-Lucent, arrivé début avril. Copyright Reuters

« Le free cash flow reste un challenge. » C?est le nouveau directeur général d?Alcatel-Lucent, Michel Combes, lui-même, qui le dit. Le successeur de Ben Verwaayen, arrivé aux commandes début avril, reconnaît, dans le communiqué des résultats publié ce vendredi, qu?il va falloir à l?équipementier télécoms mettre l?accent « sur la gestion du besoin de fonds de roulement pour inverser une partie de son impact négatif au premier trimestre. » En effet, Alcatel-Lucent, qui accuse sa quatrième perte opérationnelle trimestrielle consécutive, a brûlé plus d?un demi-milliard d?euros de trésorerie en un trimestre : très exactement, le free cash flow est ressorti négatif de 533 millions d'euros, à comparer à -679 millions sur l?ensemble de 2012.

Une question de calendrier
Le directeur financier du groupe franco-américain, Paul Tufano, a déclaré lors d?une conférence téléphonique que l?explication est « juste une question de calendrier », liée au paiement de contrats, et non « une dégradation en termes de consommation de cash. » Les résultats sont toutefois inférieurs aux attentes : le chiffre d?affaires s?est élevé à 3,226 milliards d?euros, quasi stable (+0,6%), et la perte d?exploitation ajustée atteint 179 millions d?euros (contre un bénéfice l?an dernier) et la perte nette 353 millions d?euros (dont 122 millions de charges de restructuration). Le titre perd 2,85% en début d?après-midi, à 1,05 euro.

Le point sur d?éventuelles cessions d?actifs au début de l?été
Michel Combes souligne les « tendances de marché encourageantes », notamment le bond de 15,1% de l'activité du groupe en Amérique du Nord dans la division réseaux et plateformes, reflétant les investissements des opérateurs américains dans les réseaux 4G. D?ailleurs, la zone Amérique du Nord a atteint « son plus haut niveau historique » en termes de pourcentage de l?ensemble des revenus (48%). Le nouveau patron indique également que le programme de réduction de coûts, baptisé Performance, reste la priorité de 2013. Il dévoilera « au début de l?été » les conclusions de la revue stratégique en cours, qui porte sur les actifs, dont certains (comme l?activité Entreprises et les câbles sous-marins) pourraient être cédés, et sur le « modèle opérationnel » du groupe « pour définir les conditions de création de valeur dans le futur.»
 

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Commentaires 7
à écrit le 29/04/2013 à 10:24
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Les pouvoirs publics vont finir par mettre la main à la poche je vous dis. Voila notre fleuron des hautes technologies dont le chiffre d'affaires est maintenant inférieur au bénéfice annuel de BIG BLUE; c'est un comble. Y a comme ça des entreprises q...

le 29/04/2013 à 11:54
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Part de marché sur la téléphonie d'entreprises (PABX) en 1999, on peut mesurer le déclin d'Alcatel et de ses concurrents de l'époque: Alcatel (43 % en France en 99), (16% en Europe) ? Nortel et Matra (28%) (11% en Europe) ? tenovis (ex bosch) (7,5%)...

à écrit le 28/04/2013 à 20:27
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En 1963, jeune ingénieur-éléve de SupElec, j'ai travaillé à la CIT, future AlcaTel, sur un des premiers projets de téléphone numériques, auquels les PTT de l'époque ne croyaient pas du tout. J'ai fait fonctionner tout le système et fait déposer plus...

à écrit le 27/04/2013 à 22:19
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Alcatel, le dernier des dinosaures encore en vie...

le 04/05/2013 à 15:04
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mais non il y a aussi la 5e république..

à écrit le 27/04/2013 à 16:25
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Voilà l état de notre pays il y a 20 ans c était l égal de Siemens. Serge turuck et ces successeurs des financiers de bas niveau qui pensent au cash Une entreprise c est d abord des ingénieurs qui parlent au clients. Quel gâchis !!! Ça va finir...

à écrit le 26/04/2013 à 23:26
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Les lendemains qui chantent... Un concept à oublier...

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