Dans les années à venir, il faudra compter sur Samsung dans le petit monde des équipements télécoms. Le géant sud-coréen de l'électronique a raflé, vendredi dernier, un énorme contrat auprès de Verizon. Celui-ci s'élève à 6,6 milliards de dollars. Samsung a précisé, ce lundi, qu'il fournira, jusqu'en 2025, des équipements de télécommunications sans fil à l'opérateur américain. Selon le Financial Times, qui cite des sources proches du dossier, les composants seront utilisés pour les services 5G.
Avec cet énorme contrat, Samsung conforte sa position de challenger face aux mastodontes des équipements télécoms que sont Huawei, Ericsson et Nokia. Le groupe sud-coréen ne pèse aujourd'hui pas lourd face à ses rivaux. Avec une part de marché de 3% en 2019, selon la société de recherche Dell'Oro Group, il est loin derrière Huawei (28%), Nokia (16%) et Ericsson (14%). Mais Samsung met les bouchées doubles depuis plusieurs années pour faire son nid sur ce segment, et disposer, dès que possible, d'une expertise de premier plan dans les infrastructures 5G.
Une alternative à Nokia et Ericsson
Pour Samsung, il y a, aussi et surtout, une formidable opportunité à saisir : les déboires de Huawei, qui s'est fait chasser des Etats-Unis et d'une partie de l'Europe du marché de la 5G. Le pays de l'Oncle Sam accuse le groupe chinois d'espionnage pour le compte de Pékin. Washington a interdit aux opérateurs de se fournir auprès de lui pour déployer la prochaine génération de communication mobile. Il en va de même pour une partie du Vieux Continent, dont la France, qui pousse ses opérateurs à se tourner vers d'autres équipementiers.
Samsung compte en profiter pour s'imposer dans le paysage, et doper sa croissance. Son contrat avec Verizon, un poids lourd des télécoms américaines, constitue une importante victoire. En France, qui a pris des mesures pour écarter Huawei, les équipements de Samsung pourraient, à terme, devenir une alternatives à ceux de Nokia et d'Ericsson. Orange ne cache pas, depuis longtemps, son intérêt pour les produits du conglomérat sud-coréen. Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie et des Finances, a également poussé pour que Samsung propose, dès que possible, ses équipements dans l'Hexagone. « Tous les acteurs ont leur place en France, a-t-elle expliqué à L'Express en février dernier. Nous accueillons favorablement chaque concurrent qui souhaiterait entrer sur le marché. Samsung en est un, car l'entreprise a une expérience éprouvée de la 5G. » Le message a le mérite d'être clair.
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