Bouygues Telecom devrait bientôt se renforcer considérablement dans le mobile. L'opérateur de Martin Bouygues a annoncé, ce vendredi, avoir signé un protocole d'exclusivité avec Euro-Information, une société du Crédit Mutuel, pour mettre la main sur Euro-Information Telecom (EIT). Cet acteur, moins connu du grand public que les Orange, SFR ou Free, n'en demeure pas moins un leader des télécoms dans l'Hexagone.
Avec 2 millions d'abonnés, en écrasante majorité dans le mobile, il est le premier opérateur alternatif du pays. EIT a la particularité d'être un MVNO. En clair, il ne possède pas d'infrastructures télécoms en propre: il loue l'accès aux réseaux d'Orange, de SFR et de Bouygues Telecom pour servir ses clients. Pour vendre ses abonnements, EIT dispose de près de 4.500 points de ventes via les réseaux bancaires du Crédit Mutuel et de CIC. Il est aussi présent dans les enseignes Auchan et divers magasins indépendants.
Bouygues dépasse Free
Pour acquérir EIT, Bouygues déboursera 530 millions d'euros, payables lorsque l'opération sera bouclée. Le deal comprend une « part complémentaire », comprise entre 140 et 325 millions d'euros, conditionnée à des objectifs de performance économique. L'opération devrait être finalisée d'ici la fin de l'année, sous réserve, en particulier, que l'Autorité de la concurrence donne son feu vert.
Pour Bouygues Telecom, cette emplette constitue d'abord un moyen d'étoffer son parc d'abonnés. Si l'opération est validée, l'opérateur disposera in fine de plus de 13,5 millions d'abonnés mobile. Il passera alors devant Free qui compte 13,3 millions de fidèles en France. Mais il restera derrière Orange et SFR. En mettant la main sur EIT, Bouygues Telecom complètera avantageusement son réseau de distribution. De fait, l'accord prévoit que l'opérateur continuera d'utiliser les canaux de vente du Crédit Mutuel et de CIC. Enfin, Bouygues Telecom va récupérer des abonnés mobiles, qu'il s'efforcera, très probablement, de convertir à ses propres offres Internet fixe. Ce qui, dans un second temps, pourrait lui permettre de doper significativement son chiffre d'affaires.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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