En Italie, Iliad annonce l’échec de son projet de fusion avec Vodafone

Le groupe de télécoms de Xavier Niel affirme que le géant britannique des télécoms a retoqué sa proposition visant à fusionner leurs filiales de l’autre côté des Alpes. Iliad indique pourtant avoir revu son offre à la hausse. Mais cela n’a pas suffi.
Pierre Manière
Xavier Niel, le fondateur et propriétaire d'Iliad, la maison-mère de Free et d'Iliad Italia.
Xavier Niel, le fondateur et propriétaire d'Iliad, la maison-mère de Free et d'Iliad Italia. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

C'est terminé. Dans un communiqué publié ce mercredi, Iliad indique que Vodafone a rejeté sa proposition de fusionner leurs filiales en Italie. Le 18 décembre dernier, le groupe de télécoms fondé par Xavier Niel, qui avait déjà tenté de racheter l'antenne transalpine de son rival près de deux ans plus tôt, a proposé à son homologue britannique de fusionner Iliad Italia et Vodafone Italia. Avec l'objectif, dixit Iliad, de créer « le challenger le plus innovant du secteur des télécommunications » dans ce pays.

Dans son communiqué, Iliad révèle avoir depuis amélioré son offre. Celle-ci reposait sur la création d'une coentreprise, mais dans laquelle Iliad disposait, chaque année au bout d'un an, d'une option d'achat de 10% du capital de son rival, jusqu'à prendre son contrôle total.

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Dans son offre améliorée, Iliad était prêt à payer, en cash, quelque 6,6 milliards d'euros à Vodafone à la signature du deal, contre 6,5 milliards d'euros auparavant. Mais pas de quoi convaincre l'état-major de Vodafone de donner son feu vert. La présence de Xavier Niel au capital du géant britannique des télécoms (il en possède 2,5% depuis septembre 2022) n'a visiblement pas aidé.

Une querelle entre « les anciens et les nouveaux »

Dans son communiqué, Iliad « prend acte » de la décision de son rival, et compte « naturellement poursuivre sa stratégie actuelle en s'appuyant sur les formidables succès enregistrés en Italie ». Depuis son lancement au printemps 2018, Iliad Italia a largement fait son nid dans le mobile, où il compte 10,5 millions d'abonnés. Il espère désormais étendre son empreinte dans l'Internet fixe, où il n'est encore qu'un acteur modeste. C'est d'ailleurs sur ce créneau, en particulier, qu'un deal avec Vodafone aurait pu lui permettre de passer un cap.

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Selon nos informations, l'état-major d'Iliad est pour le moins amer suite à l'échec de ce deal. Il estime s'être quelque peu fait balader par Vodafone, qui a traîné à prendre une décision. Plusieurs sources expliquent à La Tribune que la perspective d'être racheté par un groupe de télécoms alternatif comme Iliad faisait grincer des dents le groupe dirigé par Margherita della Valle. Que cette issue aurait été vécue comme un camouflet. C'est l'éternelle querelle entre « les anciens et les nouveaux » sur le marché des télécoms, nous dit-on. Une affaire d'ego, en somme, qui démontre que le proverbe « business is business » n'est pas toujours vrai.

Vodafone mal en point en Italie

Vodafone ne souhaite pas, dans tous les cas, camper sur ses positions en Italie. Sa filiale souffre énormément de la concurrence et d'une féroce guerre des prix. D'autres projets de fusion, ou de rachat, pourraient voir le jour. Ces dernières semaines, la presse italienne a fait état de l'intérêt du suisse Swisscom, propriétaire de l'opérateur transalpin Fastweb, pour Vodafone Italia. Mais aucune offre n'a encore été officiellement présentée.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 31/01/2024 à 11:03
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La communication passe toujours aussi mal à travers la manche; essayer avec les gestes, à la méditerranéenne...

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