C'est l'heure des grandes réorganisations chez Nokia France. Selon nos informations, son PDG Thierry Boisnon a démissionné il y a peu. Il a été remplacé au 1er septembre par Pierre-Gaël Chantereau, qui a occupé plusieurs postes de direction, notamment chez Alcatel-Lucent. Il conservera, par ailleurs, son périmètre actuel. Il est à la tête de la division réseaux mobiles pour l'Europe de l'Ouest, l'Europe centrale, et la Méditerranée.
Mais ce n'est pas tout. Nokia France envisage aussi de fusionner ses filiales Bell Labs France, qui compte environ 200 chercheurs, et Alcatel-Lucent International, qui rassemble, à ce jour, environ 3.500 employés. Un processus de consultation est en cours. Il devrait s'achever en début de semaine prochaine. Ce mariage pourrait voir le jour le 31 décembre prochain.
Des syndicats inquiets
Interrogé par La Tribune, Nokia confirme nos informations. Le groupe précise toutefois que cette fusion serait purement administrative. Et qu'elle n'aurait pas, nous dit-on, d'impacts opérationnels. Les syndicats, de leur côté, s'inquiètent. A La Tribune, un représentant du personnel constate que jusqu'à présent, les Bell Labs avaient été épargnés par les différents plans de suppressions de postes. A chaque fois, c'est Alcatel-Lucent International qui en avait fait les frais. Selon lui, si de nouvelles coupes d'effectifs devaient voir le jour, les chercheurs des Bell Labs pourraient donc, eux-aussi, en pâtir.
Depuis le rachat d'Alcatel-Lucent en 2016, Nokia France a taillé à la hache dans ses troupes. En juin 2020, comme l'a révélé La Tribune, le groupe a annoncé qu'il souhaitait se séparer de 1.233 salariés. Il s'agissait, alors, du quatrième plan social en quatre ans ! Sous la pression du gouvernement, Nokia France a finalement revu à la baisse ses coupes d'effectifs, en préservant 250 postes. La direction a également promis d'embaucher 112 personnes dans un nouveau centre dédié à la cybersécurité.
Les salariés de Nokia s'étaient largement mobilisés contre ce plan social. Lors d'une manifestation sur le site de Nozay, en Essonne, un syndicaliste avait, au micro, clamé tout le mal qu'il pensait de Thierry Boisnon, appelant à l'envoyer « en prison ». Son successeur, Pierre-Gaël Chantereau, hérite ainsi d'un poste particulièrement sensible, et exposé.
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