Les grandes manœuvres se poursuivent dans le secteur des télécoms en Italie. L'an dernier, le fonds d'investissement américain KKR avait défrayé la chronique avec son projet de rachat à 10,8 milliards d'euros de TIM (ex-Telecom Italia). Une offre qui connaît une opposition de grands actionnaires du groupe de télécom qui doit présenter un projet de réorganisation visant à scinder les actifs entre infrastructures et services.
C'est au tour, selon l'agence Reuters, du groupe français Iliad (Free) et britannique Vodafone de réfléchir à un partenariat en Italie afin de fusionner leurs filiales et mettre ainsi un terme à une concurrence féroce sur le marché italien.
Le groupe Iliad, retiré de la Bourse depuis son rachat par son fondateur et dirigeant Xavier Niel, travaille ainsi avec la banque d'investissement Lazard sur ses projets stratégiques en Italie, a déclaré l'une sources auprès de Reuters.
Si l'accord est encore loin d'être conclu, un éventuel rapprochement permettrait aux deux groupes de disposer d'une part de marché de 36% en Italie pour un chiffre d'affaires pro forma de près de six milliards d'euros. Iliad et Vodafone n'ont pas commenté ces informations.
Consolidation nécessaire
Iliad, qui doit lancer sa première offre dans le haut débit filaire en Italie le 25 janvier, étudie de nombreuses options pour renforcer dans la péninsule. Pour Iliad Italia, ce lancement est considéré comme un impératif pour accélérer son développement dans le pays. Aujourd'hui, l'opérateur n'est présent que sur le mobile, un créneau où il dispose de 8,5 millions d'abonnés. Ce qui correspond à une part de marché de plus de 10%.
Xavier Niel, qui siège d'ailleurs au conseil d'administration de KKR, veut clairement jouer un rôle sur le marché encore fragmenté des télécoms en Italie, depuis son offensive lancée en 2018 dans le mobile en cassant les prix.
Le secteur des télécoms plaide depuis de nombreuses années pour une consolidation, notamment une réduction de quatre opérateurs mobiles (TIM, Vodafone, WindTre et Iliad) à trois opérateurs afin d'accroître les marges. D'ailleurs, le 13 janvier dernier, l'administrateur délégué d'Iliad Italie, Benedetto Levi, a déclaré que le groupe était ouvert à l'achat d'un opérateur concurrent.
De son côté, Nick Read, le directeur général de Vodafone, avait souligné en novembre dernier qu'une consolidation en Europe était nécessaire, notamment en Italie, mais aussi en Espagne et au Portugal.
(avec Reuters)
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