Nokia engrange les bénéfices, mais redoute la crise des semi-conducteurs

L’équipementier télécoms finlandais a vu ses ventes et ses bénéfices croître fortement au troisième trimestre. Mais il appréhende la fin de l’année, où il craint une hausse importante du prix des semi-conducteurs.
Pierre Manière
De juillet à septembre, le bénéfice net de Nokia a passé la barre des 342 millions d’euros, en hausse de 77% par rapport à la même période l’an dernier.
De juillet à septembre, le bénéfice net de Nokia a passé la barre des 342 millions d’euros, en hausse de 77% par rapport à la même période l’an dernier. (Crédits : SERGIO PEREZ)

Cela fait plusieurs trimestres, maintenant, que Nokia se porte bien. Alors que les Etats-Unis, la Chine et l'Europe déploient la 5G, le champion finlandais des équipements de réseaux télécoms continue d'engranger les bons résultats. C'est encore le cas au troisième trimestre comme dévoilé ce jeudi. Son chiffre d'affaires a progressé de 2% sur un an, à 5,4 milliards d'euros, « en dépit de l'impact des vents contraires communiqués précédemment en Amérique du Nord pour les réseaux mobiles, et les contraintes sur la chaîne mondiale d'approvisionnement », précise Pekka Lundmark, son PDG, dans un communiqué.

Surtout, les bénéfices s'envolent. De juillet à septembre, son bénéfice net a passé la barre des 342 millions d'euros, en hausse de 77% par rapport à la même période l'an dernier. De quoi conforter la stratégie du groupe, qui maintient ses objectifs annuels. A savoir des ventes nettes comprises entre entre 21,7 et 22,7 milliards, ainsi qu'une marge opérationnelle comparable entre 10% et 12%. L'état-major de Nokia estime dorénavant qu'il se situera dans la tranche haute de cette fourchette.

Les déboires de Huawei et d'Ericsson

Ce troisième trimestre s'inscrit dans la lignée des précédents. De manière générale, Nokia profite des déboires de ses grands rivaux Huawei (chassé de nombreux marchés occidentaux de la 5G pour des raisons de sécurité), et d'Ericsson (qui souffre en Chine, notamment après l'interdiction de Huawei en Suède). Nokia profite, également, de sa vaste politique de réduction des coûts. Rappelons qu'au mois de mars, l'industriel a annoncé un énième plan de suppression de 5.000 à 10.000 postes à horizon deux ans. Ce qui représente jusqu'à 11% de ses effectifs globaux.

La France pâtit largement de cette stratégie. L'an dernier, Nokia a décidé de supprimer près de 1.000 postes dans l'Hexagone. Ce plan social n'est rien de moins que le quatrième en quatre ans, depuis le rachat d'Alcatel-Lucent en 2016. Cela joue, bien sûr, sur la rentabilité de l'équipementier, qui s'améliore de manière significative.

Crainte sur le prix des semi-conducteurs

Cela dit, Pekka Lundmark se garde bien de sabrer le champagne. Aujourd'hui, sa plus grande crainte concerne la crise des semi-conducteurs. Il prévient, d'ailleurs, qu'elle risque d'impacter ses résultats au quatrième trimestre et l'année prochaine.

« L'incertitude qui entoure le marché mondial des semi-conducteurs limite notre visibilité, prévient-il. Nous travaillons en étroite collaboration non seulement avec nos fournisseurs pour assurer la disponibilité des composants, mais aussi avec nos clients pour nous assurer que nous pouvons répondre à leurs besoins et atténuer l'inflation sans précédent du coût des composants à laquelle notre industrie est confrontée. Si l'on ajoute à cela les éléments exceptionnels dont nous avons bénéficié cette année, cela pourrait limiter notre potentiel d'expansion des marges en 2022. »

En clair, pas question de s'enflammer. Mais Nokia, numéro trois des équipements télécoms, se repositionne petit à petit derrière Huawei et Ericsson.

Pierre Manière

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