C'est devenu une habitude. Nokia France prévoit de nouvelles coupes d'effectifs. La mauvaise nouvelle a été annoncée ce mardi matin aux syndicats, lors d'une réunion du Comité social et économique (CSE). La direction souhaite se séparer de 357 employés, tous sur le site de Massy (Essonne), précise à La Tribune un représentant du personnel. Ce qui représente environ 14% des troupes de l'antenne française de l'équipementier télécoms finlandais. Nokia compte environ 2.100 salariés à Massy, et 500 à Lannion. Ce plan de départ doit se faire via une Rupture conventionnelle collective (RCC). C'est-à-dire, en clair, sur la base du volontariat. Nokia n'a pas répondu, pour le moment, à nos sollicitations.
Les équipes de Nokia s'y attendaient. En octobre dernier, le groupe avait annoncé vouloir se séparer de 9.000 à 14.000 collaborateurs dans le monde, dans le cadre d'un grand plan de réduction des coûts. Chaque pays paye son tribut, et la France ne fait pas exception. L'annonce a été accueillie avec une grande lassitude dans l'Hexagone. Il faut dire que depuis le rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia en 2016, ce dernier a déjà sabré à cinq reprises dans ses effectifs. Ce nouveau plan de départs sera donc le sixième.
Un « coup de massue »
Délégué syndical central de la CFE-CGC de Nokia, Olivier Marcé qualifie cette annonce de « coup de massue ». « Ces 357 postes supprimés, c'est bien plus que ce à quoi nous nous attendions, affirme-t-il à La Tribune. C'est surprenant, je suis un peu décontenancé. » Il souligne que le pôle « Recherche et développement » sera touché. Ce qui soulève, selon lui, des inquiétudes sur l'avenir de Nokia en France. Une réunion est prévue en début d'après-midi entre les syndicats et la direction. Elle sera suivie d'une assemblée générale pour informer les salariés.
Nokia, qui est un des trois grands équipementiers télécoms avec le suédois Ericsson et le chinois Huawei, souffre aujourd'hui d'un ralentissement du déploiement de la 5G par les opérateurs. Beaucoup sont en difficulté, pâtissent de l'inflation, et repoussent leurs investissements. C'est particulièrement vrai aux Etats-Unis, un des plus gros marchés de Nokia. Cela a un effet direct sur son chiffre d'affaires. Au mois de janvier, le groupe finlandais a fait état d'une dégringolade de ses ventes de 11%, à plus de 22 milliards d'euros.
Nokia a également du mal à faire face à la concurrence. Le groupe finlandais s'est récemment fait chiper par Ericsson un méga-contrat de 14 milliards de dollars avec l'opérateur AT&T, afin de moderniser son réseau mobile. Ce coup dur a obligé Nokia à revoir à la baisse son objectif d'exploitation : il vise désormais les 13% en 2026, contre 14% auparavant.
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