Pouvoir d'achat : la France championne de frais bancaires élevés, l'UFC-Que choisir appelle le gouvernement à les réduire

Dans une étude publiée ce mardi, l'association de défense des consommateurs l'UFC-Que Choisir dénonce les pratiques abusives des banques concernant les frais de rejet de prélèvement. Ces derniers sont 17 fois plus élevés en France qu'en Allemagne, 8 fois plus qu'en Italie et 3 fois plus qu'en Belgique. L'association estime que les consommateurs pourraient ainsi gagner plus d'un milliard d'euros si les frais de rejet étaient limités à 8 euros.
Les frais d'incident bancaire sont beaucoup plus élevés en France que dans les pays voisins, dénonce mardi l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.
Les frais d'incident bancaire sont beaucoup plus élevés en France que dans les pays voisins, dénonce mardi l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir. (Crédits : Thomas Hodel)

Voilà une mesure qui pourrait permettre aux Français de regagner du pouvoir d'achat. L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir révèle dans une étude publiée mardi que la France est championne en matière de frais bancaires élevés. Ces frais, qui s'appliquent notamment en cas de rejet de prélèvement, sont à l'origine d'une «scandaleuse ponction bancaire de 1,8 milliard d'euros sur le budget des consommateurs», selon l'association, qui demande une plus grande transparence aux banques et exhorte parallèlement le gouvernement «à mettre au pas les excès des banques», à l'occasion du projet de loi pour la défense du pouvoir d'achat que le gouvernement veut présenter après les législatives.

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Les frais de rejet de prélèvement sont 17 fois plus élevés en France qu'en Allemagne, 8 fois plus qu'en Italie et 3 fois plus qu'en Belgique, précise l'UFC-Que Choisir. L'UFC-Que Choisir estime ainsi que les consommateurs français pourraient gagner plus d'un milliard d'euros si les frais de rejet étaient limités à 8 euros, une somme qui correspondre à une « commission intervention ». Et pour cause, le plafond de 20 euros en cas de rejet de prélèvement est systématiquement appliqué par toutes les banques, selon l'UFC-Que Choisir. L'association a calculé que la durée moyenne de ces interventions était inférieure à 1 minute 30, et évalué les marges des banques françaises sur ces frais d'incident à 86%.

Lorsque le prélèvement est effectué malgré un compte dans le rouge au-delà du découvert autorisé, seule la commission d'intervention est prélevée mais «une banque sur quatre (24%), toutes membres du groupe Banques Populaires-Caisse d'Épargne (BPCE), ne trouve rien de mieux que d'alourdir la note en adressant à leurs clients une lettre "d'information" à 10,70 euros en moyenne».

Devant ces pratiques, l'UFC demande plus de transparence aux banques dont seules deux - la Banque postale et la Bred - rétrocèdent systématiquement les doubles facturations des rejets qui se produisent lorsque le compte du client n'a pas été alimenté avant la deuxième tentative de prélèvement d'une facture.

La Fédération bancaire française se défend

La Fédération bancaire française (FBF), dans une réaction transmise à l'AFP, souligne qu'« en France, selon l'Insee, les frais bancaires ne représentent que 0,5% du budget des ménages pour un usage au quotidien des services bancaires», et que « la transparence des tarifs bancaires est une réalité depuis de nombreuses années».

Elle met en avant le fait que «l'accompagnement personnalisé» des clients permet «d'identifier des solutions» pour que les personnes en situation de fragilité financière puissent «réduire leurs frais bancaires totaux. Ces frais bancaires correspondent à la consommation des services bancaires (moyens de paiement, services bancaires, frais de tenue de compte etc.) et aux frais d'incidents (générés par l'insuffisance de ressources sur le compte pour payer les dépenses faites par le client...)».

La FBF indique qu'une «offre spécifique clientèle fragile (OCF) pour 3 euros par mois au maximum et composée de services spécifiquement destinés à limiter le risque d'incidents bancaires, est proposée systématiquement aux clients détectés par les banquiers en raison de leur situation financière sur leur compte». «Depuis décembre 2018, les clients éligibles à l'offre spécifique mais ne souhaitant pas y souscrire se voient appliquer un plafonnement des frais d'incidents de 25 euros par mois maximum en cas d'incident», précise-t-elle.

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Un sujet qui revient régulièrement

L'encadrement des frais est un sujet qui revient régulièrement dans les débats, face à des banques qui sont souvent accusées par les associations de consommateurs d'en faire leurs rentes. Fin 2018, le secteur bancaire français s'était engagé auprès du gouvernement à plafonner les frais d'incidents bancaires pour les clients détenteurs de l'« offre spécifique » - qui donne accès à des services bancaires de base pour trois euros mensuels maximum - mais aussi pour la clientèle fragile, estimée à 3,4 millions de personnes fin 2019. Depuis, les bénéficiaires de l'offre spécifique ne peuvent pas se voir facturer plus de 20 euros par mois et 200 euros par an pour des frais d'incidents bancaires, et les personnes fragiles financièrement plus de 25 euros par mois.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 08/06/2022 à 7:22
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Bonjour, Quel surpris.... Dire que les banques s'enrichissent sur les pauvres.... Bien sûr l'ons ne fait rien ... Tout va bien Madame la Marquise...

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