Le sort des PME préoccupe aussi bien les politiques que les financiers. Leurs difficultés à financer leur développement et la raréfaction des interlocuteurs boursiers français a poussé les pouvoirs publics à réclamer un nouveau mode opérationnel au sein de la place parisienne et ce, de manière à ré-instaurer un environnement plus convivial et efficace pour les entreprises de taille moyenne. Peu avant les vacances, le Comité d?Orientation Stratégique (COS) constitué des différentes parties prenantes des marchés boursiers Français et dirigé par Fabrice Demarigny a présenté plusieurs recommandations visant à lancer un marché dédié aux valeurs moyennes. Et ce, en créant une entité entièrement détenue par Nyse Euronext, sans ouverture du capital, pour l?heure, à des tiers, contrairement à ce que préconisaient certains. Ce marché dénommé « la Bourse de l?Entreprise » a pour vocation de regrouper toutes les sociétés aujourd?hui logées au sein des compartiments B et C d?Eurolist et Alternext et de leur assurer une série d?attentions et d?avantages de manière à relancer la machine entre les investisseurs et les entreprises. Reste maintenant à mettre toutes ces préconisations en musique, Nyse Euronext n?ayant pas encore formellement repris à son compte les mesures proposées par le COS.
Le Hors cote était un marché d'acclimation
Pendant ce temps, d?autres professionnels ne restent pas inactifs. Comme Pierre Lasserre, ancien patron de Finacor aujourd?hui président d?Alternativa, plate-forme spécialisée dans la cotation d?entreprises non cotées. Ce spécialiste de la finance imagine en effet de créer un marché dédié aux TPE, très petites entreprises, manifestement laissées de côté par le projet du COS. Projet qui regrouperait les sociétés du Marché Libre, laissées en déshérence par l?opérateur de marché qui ne souhaite pas s?occuper de ce segment à l?image pas toujours très transparente et surtout très peu rentable pour lui. Mais pas seulement. Y seraient également logées les très petites structures qui aimeraient trouver un marché d?acclimatation, vocation première du marché Hors Cote lorsque cet ancêtre du marché Libre s?est crée. Mais aussi des sociétés non cotées et encore un peu trop jeunes pour l?être. Objectif de cette initiative : permettre à de très petites structures de trouver un financement, de s?acclimater à la Bourse en vue d?une possible inscription et ensuite bénéficier d?une certaine liquidité avec un marché secondaire efficient. Et ce, aussi bien sur les actions que les obligations.
Pour mettre en ?uvre ce projet, Pierre Lasserre doit certes mettre autour de la table plusieurs interlocuteurs indispensables, comme Nyse Euronext pour profiter de ses services techniques, mais aussi les régulateurs de place tels que l?AMF et l?ACP. Il doit aussi convaincre les investisseurs de venir nombreux autour de cette initiative. Sans eux, point de liquidité et point de financement des entreprises. Son expérience au sein d?Alternativa déjà chargé de « matcher » des investisseurs à la recherche de petites pépites prometteuses tout en bénéficiant d?avantages fiscaux, et des sociétés en mal de fonds propres, devrait l?y aider.
Séduire Nyse Euronext
Cette idée pourrait, pourquoi pas, séduire Nyse Euronext accusé de ne s?intéresser qu?aux très grosses entreprises ou aux sociétés moyennes relativement importantes. Le projet de Bourse de l?Entreprise n?a pas fait que des heureux, et certains protagonistes ont déjà prévu de revenir à l?attaque à la rentrée pour dénoncer un schéma pas vraiment adapté à la demande des sociétés moyennes. En proposant une offre très spécifiquement destinée aux TPE cotées ou désireuses de l?être, Pierre Lasserre permettrait donc à la place Française d?être présente sur tous les segments avec cette fois, un maillage de professionnels présents en région, ce que réclame la grande majorité des entrepreneurs.
Il n?y a plus qu?à?.
