Wall Street envisage sans inquiétude une victoire de François Hollande

La place financière américaine reste sereine face à l'éventualité d'une victoire du socialiste François Hollande. Les analystes tablent cependant sur une tendance baissière des marchés entre les deux tours face à "l'incertitude" et aux inquiétudes sur l'avenir du pacte de stabilité budgétaire en zone euro.
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Wall Street envisage sans état d'âme une éventuelle victoire du socialiste François Hollande à l'approche du scrutin présidentiel français, y voyant une source d'incertitude réelle mais mineure. La place financière américaine ne partage donc pas les prévisions de François Fillon. Le Premier ministre français a affirmé à deux reprises récemment que la France serait "la proie des marchés" en cas de succès de François Hollande, stigmatisant le "laxisme budgétaire" du programme socialiste.
Alors que "le consensus à Wall Street est que le président sortant Nicolas Sarkozy n'a plus vraiment de chances de l'emporter, au vu des sondages", selon Peter Cecchini, stratège de la maison de courtage Cantor Fitzgerald, rares sont les analystes anticipant un effondrement du marché en cas de victoire de François Hollande. Pour Peter Cecchini, qui confiait encore fin mars ses craintes qu'une victoire éventuelle de François Hollande "fasse trembler" les marchés, Wall Street a aujourd'hui moins peur du candidat socialiste, mais la grande inconnue reste l'impact de cette élection sur la situation économique et politique en zone euro.

Pas de signe tangible d'inquiétude

"Actuellement, Wall Street ne perçoit l'Europe qu'à travers le prisme de la crise de la dette souveraine", indique Chris Low, de FTN Financial. Et si François Hollande peut éventuellement éveiller des craintes, "c'est parce que la France est absolument essentielle à toute réforme budgétaire" en Europe et que tout changement à sa tête est une source d'instabilité potentielle, souligne-t-il.
L'intention affichée par le candidat socialiste de "renégocier le pacte de stabilité budgétaire européenne ou de faire jouer un rôle plus actif à la Banque centrale européenne (BCE) dans le but de soulager la crise dans la zone euro, tout cela fait peur, ce qui pourrait s'avérer négatif pour l'euro", fait valoir Ray Attrill, cambiste chez BNP Paribas Americas. "Mais la demande en bons du Trésor français est restée relativement forte ces deux derniers mois. Il n'existe donc pas vraiment de signe tangible sur le marché prouvant que les investisseurs" s'alarment de l'issue de l'élection française, ajoute-t-il.

Flottement à prévoir entre les deux tours

Au final, davantage que la perspective de l'élection d'un socialiste à la tête de la France, "Wall Street déteste l'incertitude", souligne Peter Cecchini. "Qu'on l'apprécie ou non, les gens savent qui est Nicolas Sarkozy, ses positions, ses opinions, et je pense qu'un personnage moins connu effraie". C'est pourquoi, selon Gregori Volokhine, stratège du cabinet de gestion Meeschaert New York, la relative indifférence de Wall Street à l'égard du scrutin risque de se dissiper à l'issue du premier tour, le 22 avril.
Une brève période de flottement entre les deux tours, au cours de laquelle les anxiétés sur l'avenir du pacte de stabilité budgétaire en zone euro pourraient revenir au premier plan, serait en effet susceptible d'avoir une influence baissière sur les places boursières et l'euro. L'attention va alors revenir sur "la situation politique en France car les marchés (...) qui n'ont aucune pitié en ce moment pour toute faiblesse au niveau économique (...) vont profiter de la période d'incertitude" qui prévaudra nécessairement entre les deux tours pour spéculer, explique M. Volokhine.

Une marge d'action limitée

Au-delà de ces réactions instantanées, peu de mouvements sont à attendre à plus long terme, selon les analystes, pour qui le nouveau candidat élu ne disposera de toute façon que d'une marge d'action limitée pour changer de cap. "Les discours prononcés pendant la campagne, perçus comme étant hostiles à l'euro, hostiles à l'austérité budgétaire, vont disparaître très rapidement après l'élection car les circonstances dicteront à la gauche jusqu'où elle peut aller, et cela risque de ne pas être très loin", observe David Gilmore, économiste chez Foreign Exchange Analytics.

 

Commentaires 13
à écrit le 17/04/2012 à 3:42
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eh oui il fallait bien y penser que la sphere hollande n effrayait plus les financiers du monde donc la finance va pouvoir repartir de plus belle et faire d enorme profit avec les socialistes vive la gauche vive la gauche vive la gau...

à écrit le 16/04/2012 à 16:12
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En gros, les marchés considèrent que le nouveau président ne peut pas être pire que Sarkozy...

à écrit le 16/04/2012 à 12:37
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Juste avant l'arrivée de Sarkozy, le cac40 était à 6000 points, il est aujourd'hui à 3200...Il y a 5 ans, le Dow Jones était à 13000 points et il l'est toujours. France; chute de moitié, USA: stabilité. Voilà la différence d'efficacité économique ent...

à écrit le 16/04/2012 à 3:58
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Sarkozy "FROM BLING BLING TO BYE BYE": Tous les medias anglosaxons ainsi que les administrations US et UK ont deja mis une croix sur l'avenir politiques de Sarkozy. Le Time du 2 avril titrait ainsi "Adieu?". Il n'y a qu'en france que l'on fait croi...

à écrit le 15/04/2012 à 22:29
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Il semblerait que Sarko ne puisse plus être élu et j'en suis ravi. Pour le remboursement de la dette, bien penser à lui réclamer des comptes sur ses dépenses et se faire rembourser tous les excès de sa présidence. Il faut aller fouiller partout. Il n...

à écrit le 15/04/2012 à 18:41
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pas de panique les gars quand le pere mitterand est arrive c'etait la fin du monde tout etait foutu la faillite quoi!! mais tout n'a pas si mal marche en definitive ,la bourse a tres bien marche durant ces14 annes !!! alors evidemment sarko et les...

à écrit le 15/04/2012 à 14:49
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L'avantage de passer à Holland, c'est que les francais constateront que les deux présidents passé et nouveau ne sont que des collectivistes plongeant la France dans l'abime, et la il n'y aura plus l'excuse Sarko, les bolchéviques au pouvoir devront f...

le 15/04/2012 à 19:21
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Ah, les bolchéviques, s'ils pouvaient revenir quelques temps pour botter le cul des profiteurs, des promoteurs de la mondialisation, du néo-libéralisme et du capitalisme.Franchement, à lire certains commentaires, c'est ce qui pourrait arriver de mieu...

le 17/04/2012 à 10:23
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@JB38: Votre commentaire évoque peut-être les purges staliniennes, ou autres déplacements forcés de populations peu coopératives? Passer de Charybde en Sylla est un racourci tentant, les effets en sont connus!

à écrit le 15/04/2012 à 10:52
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le pire est probablement devant nous ..qui va payer? Toujours la meme classe §

à écrit le 15/04/2012 à 10:45
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La victoire de FH ne faisant quasiment plus de doute, les marchés anticipent. Le lendemain du deuxième tour, il n'y aura sans doute pas beaucoup de mouvements à la baisse significatifs. En revanche, les premiers échanges Hollande-Merkel seront suivis...

à écrit le 15/04/2012 à 10:40
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En effet, on imagine mal Flanby avec un couteau entre les dents!

à écrit le 15/04/2012 à 10:25
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continuelle intox. comme par hasard, tout le monde va bien, . d'ailleurs s'il est élu, la France n'aura plus de problèmes .c'est beau l'info . rassurez vous tout va s'arranger.

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