La logistique urbaine durable : un défi pour le Grand Paris

Des nombreuses initiatives dans le domaine de la logistique urbaine dans le bassin parisien intègrent une dimension durable, via, notamment, le transport fluvial. La CCI des Hauts-de-Seine et les Ports de Paris se posent en pionniers dans le domaine.
L'urgence environnementale et la volonté de développer le « durable » conduisent les acteurs du secteur à innover. Surtout avec l'augmentation de 26% du nombre de kilomètres d'embouteillages aux heures de pointe en Ile-de-France entre 2010 et 2013 et la tendance à construire des entrepôts de plus en plus loin de la ville.

Le secteur de la logistique urbaine, réputé pour ses impacts négatifs sur l'environnement, peut-il basculer dans le durable ? Chaque jour, près d'un million de livraisons sont effectuées en Ile-de-France. Le fret, qui s'effectue essentiellement via la route, émet chaque année plus d'un million de tonnes de CO2, rien que sur Paris. Et au niveau mondial, le secteur représente 10% des émissions carbone...

L'urgence environnementale et la volonté de développer le « durable » conduisent les acteurs du secteur à innover. Surtout avec l'augmentation de 26% du nombre de kilomètres d'embouteillages aux heures de pointe en Ile-de-France entre 2010 et 2013 et la tendance à construire des entrepôts de plus en plus loin de la ville.

Développer le transport fluvial

Dans ce contexte, le développement du transport fluvial apparaît comme une opportunité intéressante. Bien que très ancienne, cette façon d'acheminer les flux de marchandises pourrait contribuer à la fois au « verdissement » du secteur et au développement économique de l'Ile-de-France. Surtout à l'heure du Grand Paris. Le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), premier port fluvial français et deuxième au niveau européen, véritable hub qui combine tous les modes de transports (fluvial, fluvio-maritime, routier, ferroviaire, oléoduc) séduit de plus en plus les entreprises pour leurs besoins de logistique. Tout près de Paris, il accueille plus de 275 sociétés sur 401 hectares. L'enseigne de grande distribution Franprix, par exemple, dispose d'un conteneur situé aux pieds de la Tour Eiffel pour ses livraisons de marchandises. « Les ports sont une solution aux besoins de la ville. Et même si la Seine reste très utilisée par les bateaux de touristes et de logement et que les ports fluviaux d'Ile-de-France sont très occupés, on peut densifier le trafic en trouvant des solutions logistiques durables », explique Alexis Rouque, le Directeur général de Ports-de-Paris, invité aux débats du « Club Entreprises », organisé ce vendredi 27 juin par la CCI Ile-de-France et La Tribune.

D'où l'importance du projet Port Seine-Métropole, une plateforme multimodale (fleuve, rail, route) destinée à offrir une solution logistique « propre » à l'Ile-de-France en s'appuyant sur le hub de Gennevilliers. Problème : le projet, qui va être soumis à un débat public d'ici à la fin de l'année, peine à boucler son financement et se retrouve menacé par l'absence de perspectives autour de l'autoroute A104. Pour Gilles Leblanc, le Directeur régional de l'Equipement et de l'Aménagement de l'Ile-de-France, ce projet est pourtant essentiel pour l'attractivité de la région toute entière. « L'Ile-de-France ne peut conserver sa puissance et son attractivité pour ses entreprises que si elle a un bon rapport à la mer et les ports du Havre et du nord de l'Europe », avertit-il.  

Innover pour réduire les coûts et l'impact environnemental

Développer la logistique urbaine durable, c'est aussi innover pour réduire les coûts et l'impact environnemental. La CCI Hauts-de-Seine, la préfecture et la région Ile-de-France, Ports-de-Paris et l'Aft-Iftim se sont associés pour lancer, en décembre 2012, le Cluster Logistique urbaine durable. Son objectif : développer de nouvelles solutions de transport de marchandises, plus efficaces et moins polluantes pour le Grand Paris. Par exemple, l'entreprise KLS-Optim, présente sur le port de Gennevilliers, a utilisé les mathématiques appliquées pour optimiser ses contenants et ainsi éviter au maximum la perte d'espace dans ses cartons, ses palettes, ses containers et ses camions. « Notre système informatique innovant calcule comment aménager l'espace et permet à nos clients d'économiser 15% de place, donc de transporter davantage de marchandises pour le même prix », explique Abder Aggoun, le PDG e KLS-Optim. De son côté, François de Bernis, le directeur général de Steelcase, leader du mobilier de bureau, a présenté son prototype de container qui s'adapte à tous les moyens de transports, permettant ainsi d'éviter au maximum les ruptures de charges et de faciliter le « dernier kilomètre » dans l'acheminement des marchandises. « De nombreuses innovations technologiques restent à trouver pour faire entrer la logistique urbaine dans le XXIè siècle », résume Marc Bazanet, le responsable du Cluster. A partir de la fin de l'année, trois nouveaux projets innovants seront expérimentés : un container démontable amovible capable d'accéder aux 70 ports d'Ile-de-France, une caisse multimodale isotherme pour les livraisons alimentaires pour faciliter la gestion du dernier kilomètre, et un espace de livraison urbaine flottant.

 

Commentaire 1
à écrit le 30/06/2014 à 13:36
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Très bien le fluvial mais dans les villes il y a aussi le sky tram : tram rapide suspendu non bruyant dont plusieurs modèles et projets existent et qui permet à coût particulièrement compétitif de libérer les surfaces au sol pour de la verdure, vélos...

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