Investissement : les collectivités locales à l’heure des choix

La baisses des ressources propres des collectivités locales et l’accès limité à l’emprunt les contraignent à faire des choix : faut-il privilégier les investissements nouveaux au maintien des investissements de renouvellement, et faut-il cibler certains domaines d'avenir ?
Mathias Thépot
Les élus vont-ils bien anticiper les besoins futurs des populations ?

C'est bien connu, les collectivités locales font face à une baisse tendancielle de leurs ressources propres. En 2014, leur épargne brute (excédent des recettes sur les dépenses de fonctionnement) devrait diminuer d'encore 5,6% à 36,4 milliards d'euros si l'on en croit une note conjoncturelle réalisée par la Banque Postale. Cette contraction résulte principalement de la trop faible croissance des recettes courantes qui n'a pas pu compenser la hausse des dépenses de personnel et des prestations sociales versées par les collectivités.

Le recul des dotations de l'Etat

Pour ne rien arranger, leurs recettes courantes risquent de baisser à nouveau l'année prochaine puisque les dotations de l'Etat aux collectivités vont encore être réduites de 3,67 milliards d'euros. En parallèle l'atonie prévisible des ressources fiscales et le contexte économique difficile ne donnent guère d'espoir, le recours à l'emprunt ne pouvant pas à lui seul résorber le gouffre qui se créer. Pessimistes, les services de la Banque Postale qui ont rédigé la note prédisent un fort recul de l'investissement d'environ 15% pour 2014 et 2015. Cette baisse inquiétante est loin d'être anodine pour l'économie française puisqu'elle fait aussi peser un danger important sur les secteurs qui s'appuient sur les projets d'investissements des collectivités locales, notamment le bâtiment et les travaux publics qui sont d'importants pourvoyeurs d'emplois.

L'entretien du patrimoine existant est privilégié

Pris à la gorge, les collectivités vont de fait devoir choisir à quelles fins allouer leurs capacités d'investissements. Jusqu'ici, elles privilégient les investissements de renouvellement pour maintenir leur patrimoine -principalement des bâtiments et des ouvrages de génie civil (bâtiments scolaires, routes...) - à sa valeur actuelle. En 2014, ces dépenses représenteraient 80% des investissements globaux des collectivités, ce qui n'est pas surprenant car les collectivités n'ont fait en réalité qu'accompagner "l'accroissement du patrimoine local depuis 30 ans. L'augmentation de la population a en effet généré le besoin de nouveaux équipements et les différentes lois de décentralisation ont transféré aux collectivités de nombreux équipements comme les collèges, les lycées ou les routes", justifie les auteurs de la note.

Le recours à la dette pour maintenir en l'état le patrimoine

La vraie nouveauté, c'est que ces investissements se font de plus en plus par le biais de la dette. "En 2013 et 2014, les ressources propres nettes ne représentent plus que 68 % de ces investissements (contre 93 % en moyenne), ce qui nécessite une mobilisation plus forte des emprunts", explique la note de la Banque Postale. Une situation caractéristique des périodes de récession où les emprunts ne vont pas vers les investissements nouveaux mais plutôt compenser la baisse des ressources propres pour financer l'entretien du patrimoine existant.

Du reste, si elles veulent maintenir ou augmenter leur attractivité économique à l'avenir, les collectivités locales vont être amenées "à choisir entre financer de nouveaux équipements au détriment de l'entretien de ceux existants ou privilégier la qualité du capital existant en réduisant ou en retardant la construction de nouvelles infrastructures", prédit la Banque Postale.

Anticiper les futurs besoins

L'argent se faisant rare, les collectivités locales seront aussi contraintes d'arbitrer leur investissements entre différents domaines en lien avec les besoins des populations sur les territoires. Jusqu'ici, "la politique du logement, la croissance démographique ou le vieillissement de la population" sont des secteurs clairement identifiés par les politiques publiques locales, constate la Banque Postale.
Mais d'autres qui ne le sont pas encore pourraient prendre de l'ampleur dans les années à venir. Cela pourrait être le cas du développement durable, de la recherche de la performance énergétique, du développement du numérique, ou des transports des biens et des personnes. Ces domaines pourraient eux aussi générer de nouveaux besoins pour de nouveaux équipements. Acteurs et penseurs des politiques locales ne devront pas manquer de l'anticiper.

Mathias Thépot
Commentaires 16
à écrit le 27/10/2014 à 5:22
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Moi j'habite le puy de dôme et j.ai été condamné par le tribunal correctionnel pour avoir critiqué le roitelet président du conseil général. Je disais simplement que sa majesté était élu par les zones rurales et que c'étaient les urbains qui payaient...

à écrit le 26/10/2014 à 16:42
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Il y aura moins de feux d'artifices qui polluent l'atmosphère et moins de grand repas qui grèvent le budget de la Sécu consécutifs aux diabètes gras .

à écrit le 26/10/2014 à 9:52
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L EMORAGIE EN CHOMEURS EST TROP INPORTANTE ?LES COLLECTIVITES ET L ADMITRATION NE POURAS JAMAIS RESORBE ? LES 350000 CHOMEURS QUE L INDUSTRIE A DETRUIT? LE CONSTAT DE L ETAT DE LA FRANCE A MIE MANDAT EST DESATREUX ??? SANS INDUSTRIE LA FRANCE EST F...

à écrit le 26/10/2014 à 9:41
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Les collectivités locales peuvent dépenser à tour de bras, la moitié des électeurs, qui ne paye pas d'impôt, s'en fiche...

le 26/10/2014 à 21:45
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FYI: Même si la taxe d'habitation dépend du revenu, elle est payée par presque tout le monde . L'impôt sur le revenu( auquel vous faites référence) c'est pour l'état pas pour les collectivités locales. L'impôt qui rapporte le plus c'est la TVA, qui ...

à écrit le 25/10/2014 à 19:56
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que les roitelets fassent ce qu'ils veulent mis qu'ils n'augmentent pas les impôts locaux.

à écrit le 25/10/2014 à 17:37
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Il est temps de responsabiliser les CL (et les électeurs) en mettant fin aux dotations discrétionnaires de l’état et aux fonctions « en cogestion » avec l’état (éducation par exemple). Une CL doit vivre de ses impôts locaux ou de redevances normées n...

à écrit le 25/10/2014 à 16:24
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Metre les cantonniers dans des bureaux!!!!

à écrit le 25/10/2014 à 15:24
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Des élus qui devraient arrêter d embaucher a tout de bras des mecs qui vont boire des cafés toutes la journée. A st Brieuc c est une horreur, la gestion commune, communauté de commune, departement permets d entretenir les rente de situations des fonc...

à écrit le 25/10/2014 à 11:57
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Bordeaux a trouvé en réaménageant ses rues de telle manières a faire des stationnement payants même si c'est au dépend de la fluidité de la circulation. La meilleure manière de "racketter" c'est de créer des handicaps.

à écrit le 25/10/2014 à 11:33
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Il est urgent de changer le mode gestion des communes !

à écrit le 25/10/2014 à 11:24
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triste! les elus avaient plein d'idees de ronds points d'avenir pour tous!! ;-))))))))))))

à écrit le 24/10/2014 à 18:58
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les collectivites locale auron moins de chosses a gerez donc ce qui leurs resteras leurs couteras moins chers ILEST URGENT D ATTENDRE,POUR VOIR REELLEMENT LE COUT DE SE QUI LEUR RESTERAS A GEREZ???

le 24/10/2014 à 20:46
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C'est pas la tendance. L'état se déchargent de tous sur les collectivité locale. ex: la journée d'école en moins pour lesquels les villes doivent financer les activités alors que l'éducation est national...

le 25/10/2014 à 11:18
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c'est normal !! l'état providence, c'est terminé. Il appartient désormais aux collectivités locales de savoir gérer leurs environnements et aux habitants de savoir élire les bons gestionnaires

le 28/10/2014 à 10:24
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A PROPOS DES ACTIVITE EXSTRA SCOLAIRE? IL VAUT MIEUX AVOIR DES ENFANTS ECADRE L APRES MIDI QUE DE LES VOIR TRAINES DANS LES QUARTIERS???

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