Le Pakistan au bord de la crise politique

Le premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani ne dispose plus de la majorité au Parlement depuis le départ de deux de ses ministres et tente de forger à la hâte de nouvelles alliances afin d'éviter d'être renversé par l'opposition politique.
Le Premier ministre pakistanais Yusuf Raza Gilani Copyright Reuters

Désormais minoritaire, le Pakistan est au bord de la crise politique. Et son premier ministre, Yousuf Raza Gilani, multiplie les contacts avec les grands partis d'opposition pour tenter de sauver son gouvernement.

Dimanche, le chef du gouvernement pakistanais a perdu l'appui du deuxième parti de sa coalition, le MQM (Muttahida Qaumi Movement), qui était représenté au sein du gouvernement par deux ministres. "Dès le début de la nouvelle année, le gouvernement a relevé les prix du pétrole et du kérosène qui sont insoutenables pour la population déjà sous pression en raison du niveau élevé de ces prix", a indiqué un communiqué du MQM. Et de reprocher au premier ministre son inaction pour essayer de "trouver une solution à ces problèmes", a commenté Faisal Sabzwari, un ministre MQM de la province de Sindh.

Inflation galopante

Conséquence du retrait des deux ministres, le parti de Yousuf Raza Gilani, le PPP (Parti du Peuple pakistanais), ne dispose plus de la majorité au parlement. Le faible crédit dont disposait le PPP se trouve encore un peu plus fragilisé. Durement critiqué entre juillet et septembre lors des inondations qui ont provoqué 1760 morts et 9,5 milliards de dollars de dégâts, le pouvoir pakistanais, en place depuis trois ans, est menacé de déstabilisation par la rébellion islamiste. Sur le front économique, il est confronté à une inflation galopante et dépend beaucoup de l'aide extérieure, ce qui inquiète le Fonds monétaire international (FMI). Tirant parti des difficultés du PPP, le MQM, affirme vouloir défendre la démocratie et combattre les hausses de prix, la mauvaise gouvernance et la corruption qui ont "dépassé toutes les limites", selon les paroles de son coordinateur, Muhammad Anwar.

Le risque à présent est que se forme un front d'opposition capable de déposer une motion de censure conduisant au renversement du gouvernement. Pour éviter une crise politique fatale, Yousuf Raza Gilani , dont le mandat expire en 2013, a entrepris de négocier avec les responsables de l'opposition les conditions du maintien de son gouvernement. Parmi les chefs de file rencontrés, Chaudry Shujaat Hussain, chef de la ligue musulmane Qaid-e-Azam (PML-Q), un parti d'opposition qui dispose de 50 députés sur un total de 342. Pour sa part, l'ancien premier ministre, Nawaz Sharif, qui ne veut trop pas apparaître comme le fossoyeur du gouvernement, a discrètement laissé entendre que des élections anticipées seraient les bienvenues.

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