Attentat vengeur des taliban au Pakistan

Un double attentat suicide a fait au moins 80 morts vendredi dans le nord-ouest du Pakistan. Les talibans le revendiquent en représailles de la mort d'Oussama ben Laden.
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Une dizaine de jours après la mort d'Oussama ben Laden au Pakistan, les taliban pakistanais revendiquent le double attentat suicide survenu ce vendredi devant un centre de formation de la police paramilitaire à Charsadda, dans le nord-ouest du pays. Attentat dont le bilan humain s'élève à 80 morts au moins et une soixantaine de blessés. "Il s'agit de la première vengeance pour le martyre de (...) Ben Laden. Il y en aura d'autres", a dit Ehsanullah Ehsan, porte-parole des taliban, joint au téléphone.

"Il s'agissait d'un attentat suicide", a dit Nisar Sarwat, le chef de la police municipale dans ce bourg entouré de champs de blé. L'un des auteurs de l'attentat circulait à moto et s'est fait exploser à l'aube ce vendredi alors que les recrues du Frontier Constabulary, un corps issu de l'armée pakistanaise, quittaient leur centre de formation pour partir en permission. La police enquête actuellement pour savoir si l'autre kamikaze était aussi à moto.

Le décès du chef d'Al Qaïda a fait naître des craintes de représailles de la part de son organisation mais aussi des taliban pakistanais avec lesquels il était allié.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a aussitôt réagi : "Ces attaques lâches ont tué de nombreux innocents sans distinction, ciblant ceux qui protègent" la population au Pakistan, a-t-il souligné. Tout en rappelant que "le Royaume-Uni est engagé aux côtés du Pakistan dans la lutte contre l'extrémisme violent et nous continuerons à travailler avec le Pakistan pour nous attaquer à cette menace commune".

Le fait que Ben Laden se soit caché pendant plusieurs années - cinq ans selon l'administration américaine- à Abbottabad, ville de garnison située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale pakistanaise Islamabad, suscite de nombreuses interrogations sur une éventuelle complicité, voire sur l'incompétence des services de renseignement pakistanais.Accusations rejettées en bloc par Yusuf Raza Gilani, le Premier ministre pakistanais.

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