A l'entrée du Tribunal du Sud de Manhattan, un policier s'interroge. "Qu'attendent-ils ?", demande-t-il en montrant les dizaines de journalistes et caméras parqués sur le trottoir. En guide de réponse, un collègue lui tend un exemplaire du New York Daily News, l'un des deux quotidiens populaires new-yorkais habitué des titres racoleurs*. "Le pervers" peut-on lire en gros, à coté d'une photo pas vraiment flatteuse de Dominique Strauss-Kahn, un "gros bonnet français" pour le quotidien.
Devant les caméras, la Une de Daily News rencontre donc un franc succès. Plus que celle que son homologue, le New York Post, l'un des premiers médias, avec le New York Times, à avoir révélé l'arrestation de DSK et raconté les faits reprochés au directeur du FMI. "L'argent louche", titre-t-il ce dimanche matin avec une photo montrant Dominique Strauss-Kahn aux côtés de Nicolas Sarkozy.
Beaucoup plus sobre, le New York Times n'accorde qu'en partie de sa Une à cette arrestation, avec un titre factuel: "Le chef du FIM arrêté et accusé d'agression sexuelle". Le Wall Street Journal, lui, ne parait pas le dimanche. Mais le quotidien des affaires revenait en longueur sur son site Internet sur les conséquences de cette affaire.
Les principales chaînes d'informations américaines ont également consacré une grande partie de leur antenne à cette histoire samedi soir. Mais en ont peu parlé ce dimanche. Du reste, peu de télé américaines étaient présentes devant le tribunal de Manhattan pour attendre en direct l'arrivée de Dominique Strauss Kahn et pour assister à son audition devant le juge.
* Après la mort d'Oussama Ben Laden, le quotidien avait titré: "Pourris en enfer".
